Vous profitez de votre escapade aux toilettes pour visiter la villa. La cuisine est immense, moderne et impeccable. À croire que personne ne l’utilise jamais. Vous tâtez une orange dans une corbeille sur l’îlot, histoire de vérifier que les fruits sont vrais. Ils le sont, frais et qui appellent à la dégustation. Vous y piochez une pomme et mordez dedans tout en poursuivant votre visite.

Derrière la cuisine une porte ouvre sur un bureau qui lui semble bien utilisé. Une odeur de cigare y plane, la table est recouverte de documents. Pas de trace d’ordinateur. Le lieu ne cadre pas vraiment avec l’image que Jules-Etienne a donné de lui. Intriguée, vous refermez la porte et avisez un escalier qui mène à l’étage. Vous l’empruntez et débouchez dans un petit salon. Enfin, petit par rapport à celui du bas. Ici vous êtes dans une mini bibliothèque, avec une cheminée design dans un coin, un poêle suspendu en forme de goutte. Le reste de l’étage est composé d’un couloir où se succèdent portes et tableaux qui doivent valoir une petite fortune.

Une seule porte est entrouverte. Vous jetez un œil et découvrez une chambre au lit défait avec de nombreux cartons pour la plupart fermés, des affaires qui trainent un peu partout et une penderie ouverte elle aussi et à moitié garnie. Comme si le propriétaire de la chambre était sur le départ. Ou n’avait pas encore fini d’emménager. Curieuse, vous poussez la porte et entrez.

Sur la table de chevet, à côté du lit, vous remarquez un cadre. La photo montre Jules-Etienne avec une fille. Il a l’air très amoureux. Sauf que la fille a des cornes de diable et une moustache dessinée au feutre. Une relation qui a mal fini. La vie de Jules-Etienne semble moins radieuse qu’il veut le montrer. D’ailleurs vous commencez à douter que ce soit bien sa maison.

Vous redescendez et vous entendez quelques rires venant du salon, mais l’ambiance paraît plutôt appliquée. Alors que vous vous dirigez enfin vers les toilettes, vous remarquez dans le couloir une rangée de paniers en osier clair avec chacun un ruban aux mêmes couleurs que les oreilles de lapin. Visiblement Jules-Etienne y est allé à fond avec sa thématique de Pâques.

Vous n’avez vraiment pas envie de participer à une chasse aux œufs! Vous préférez rentrer discrètement chez vous pour:

— Finir cet excellent roman que vous avez commencé le week-end passé.

— Vous affaler dans le canapé devant Netflix et commander une pizza.