Créé le: 13.04.2022
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Réunion de classe, une histoire pascale
Vous faites un petit tour
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Les villas qui se dissimulent derrière des haies ou des grillages sont luxueuses. Certaines se dressent sur trois étages avec des allures de manoir victorien. D’autres sont ramassées sur un étage avec de larges baies vitrées, sorte de bunker moderne lumineux et ouvert. Les jardins sont immenses, arborés et très naturels invitant à la promenade ou alors entretenus à l’extrême de la sophistication avec des buissons taillés dans des formes complexes, des allées ouvragées et des pelouses presque trop parfaites pour être naturelles. Pas question de batifoler où bon vous semble dans ceux-ci.
La villa de Jules-Etienne vous rappelle une vieille maison de maître entièrement rénovée. Avec goût. Elle a conservé son cachet ancien tout en bénéficiant d’un aspect moderne. Une allée mène à des garages pour trois voitures au moins. L’un d’eux est ouvert et laisse entrapercevoir une Jaguar décapotable rutilante. La maison se dresse sur la droite des garages, un peu en retrait. Vous comptez cinq voitures et une moto rangées sur le côté de l’allée. Vous en déduisez qu’au moins six autres anciens camarades de classe sont présents. Et vous êtes en retard, donc certainement la dernière.
Vous pressez le pas pour vous présenter devant la porte d’entrée, une large porte en bois vitrée que l’ont peut facilement franchir à deux de front. Vous allez sonner quand vous remarquez un panier avec l’inscription: «Prenez un serre-tête et passez par le jardin», avec une flèche suggérant de se diriger sur la droite du bâtiment.
Vous saisissez le dernier serre-tête présent dans le panier, tout blanc avec des oreilles de lapin blanches. Vous le mettez sur votre tête et vous dirigez vers le jardin.
On vous accueille chaleureusement. Un peu trop à votre goût en ce qui concerne Jules-Etienne dont la voix domine toutes les autres. Il s’exclame d’un ton moqueur: «Ah, voici la dernière arrivée, sa prouesse lui vaut le serre-tête aux oreilles blanches, pour que personne n’oublie son exploit, la couleur du lapin blanc d’Alice, toujours en retard même s’il part à l’heure.» Puis il entonne la chanson du fameux lapin «En r’tard, en r’tard, j’ai rendez-vous quelqu’part, je n’ai pas le temps de dire au revoir, je suis en retard!»
Vous vous sentez rétrécir dans vos chaussures, vous hésitez à faire demi-tour, mais vous vous feriez encore plus remarquer. Vous vous contentez donc de fusiller Jules-Etienne du regard en espérant qu’il arrête. Mais il lui reste la conclusion: «Allons, ne nous dis pas au revoir et viens nous rejoindre!»
Les autres rient timidement, à l’exception de Sabine qui ne peut se retenir de glousser. Vous prenez sur vous et décidez de ne pas relever. Après tout, vous êtes là pour renouer, mieux vaut ne pas se fâcher tout de suite.
Vous repérez le buffet où de nombreuses boissons sont en self-service. Vin blanc, rosé, Ginger Ale, eau pétillante, jus de fruits, sirop, eau plate. Vous prenez un verre et faites le tour de vos anciens camarades, ils sont une petite dizaine présents. Vous n’avez pas vraiment le temps de discuter, mais vous mettez à jour dans votre tête les apparences de chacun. Plusieurs vous glissent qu’ils n’ont pas trouvé drôle du tout le coup du serre-tête blanc. Vous remarquez qu’Olivier n’est pas là. Tant pis. Ou tant mieux, vous n’êtes pas là pour flirter.
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Commentaires (1)
Webstory
16.04.2022
Chère Asphodèle, merci pour cette nouvelle création d'une histoire dont vous êtes le héros. La première étant Opération cadeau. Vous avez su tirer parti de la fonctionnalité "insérer/modifier un lien" de Webstory qui permet de faire des ponts entre les histoires. Un beau cadeau pascal pour les lecteurs!
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