Vous n’êtes pas très rassurée, mais vous avancez quand même en direction du bruit qui vient d’un buisson sur la droite. Après tout, vous êtes dans une propriété au milieu d’autres propriétés, toutes entourées de clôtures. Aucune créature maléfique ne pourrait venir jusqu’ici. D’ailleurs ce n’est que dans les films qu’on voit ce genre de chose arriver. Vous tenez tout de même votre panier devant vous, un peu comme un bouclier.

Soudain un immense lapin bondit devant vous, l’air menaçant, quoiqu’un brin ridicule. Par réflexe, vous jetez votre panier sur lui. Il l’évite et se rapproche de vous, deux yeux vous fixant intensément à travers les trous du masque. Vous commencez à avoir peur. Vous demandez si c’est une blague. Il ne vous répond pas et avance toujours sur vous. Vous tentez de prendre la fuite, mais il vous attrape par la main. Vous vous débattez, son emprise est trop ferme pour vous. Votre poignet commence à vous faire mal. Vous lui dites que ça suffit, que ce n’est pas drôle. Mais il ne vous lâche pas. Pire, il vous entraîne vers les buissons. La panique vous gagne, vous criez à l’aide. Il vous bâillonne de son bras et vous vous retrouvez avec plein de poils dans la bouche. Il dégrafe son pantalon en fourrure qui lui tombe sur les mollets. Vous sentez ses mains remonter sous votre jupe le long de votre cuisse. Vous gigotez dans tous les sens pour vous dégager, mais il vous maintient fermement. Il murmure dans votre oreille de ne pas bouger, de vous laisser faire, que ça ira plus vite comme ça. Vous avez l’impression de devenir folle sous le coup de l’horreur.

Puis un grand bruit mat résonne à quelques centimètres de votre tête, la prise autour de vous se relâche et le lapin s’écroule à vos pieds, inerte. Vous contemplez la scène sans rien comprendre, sous le choc. Puis vous levez les yeux et découvrez Géraldine qui se tient sur le chemin, une pelle à la main.

Plus tard, au poste de police, Géraldine explique qu’elle était au sommet de la butte et qu’elle a vu le lapin vous agresser. Elle est alors descendue aussi vite que possible, a trouvé une pelle au passage et vous a délivré de votre agresseur.

Votre agresseur, justement, c’est Jules-Etienne. Il vous a trouvé une ressemblance avec son ex-femme qui lui a tout pris et son esprit a disjoncté. Il a voulu se venger. Son action va lui valoir quelques mois de prison, vous affirme l’inspecteur de police comme pour vous rassurer.

En sortant, Géraldine vous propose d’aller boire un verre, pour vous remettre de vos émotions. Vous acceptez de bon cœur. Par contre, c’est la dernière fois que vous participerez à une réunion de classe.

FIN

Tenter l’aventure une nouvelle fois