Vous trouvez un chemin en dalles qui serpente entre de hauts buissons et qui semble mener du côté des courts de tennis. Des bruits de balles que l’on frappe et qui rebondissent vous indiquent que vous êtes dans la bonne direction. Que Jules-Etienne profite que ses invités sont occupés avec sa chasse aux œufs pour lancer quelques balles ne vous surprendrait même pas.

Vous vous approchez. Ce n’est pas votre hôte, mais un couple de jeunes retraités. Vous les trouvez vraiment en forme, vous seriez incapable de tels revers ou coups droits. Déjà réussir à renvoyer une balle par-dessus le filet vous semble une prouesse, alors un simple service…

Le couple s’arrête soudain et vous contemple, l’air visiblement gêné. Serait-ce des squatters de court auxquels Jules-Etienne a interdit l’entrée?

Les deux retraités échangent un regard qui ressemble à une conversation silencieuse puis se dirigent vers vous.

Ils se présentent: ce sont les parents de Jules-Etienne et ils vous implorent de ne pas dire à leur fils qu’ils sont là. Ils ont promis à «Titi» de lui laisser toute la maison pour sa réunion de classe, mais ils avaient trop envie de faire un tennis et ils ne pensaient pas qu’un des invités viendrait de ce côté.

Vous hochez la tête, ils poursuivent. Ils expliquent que Titi est revenu vivre chez ses parents parce que son ex a gardé le duplex en ville. Ça fait huit mois déjà, Titi est complètement perdu, il déprime et ils ont accepté de s’absenter de la maison pour qu’il organise cette fête afin qu’il se sente mieux. Ils espèrent qu’ainsi il pourra reprendre un peu pied.

Vous promettez de ne pas dévoiler leur présence. Alors que vous retournez vers la villa, vous regardez d’un autre œil la propriété et surtout, le sobriquet «Titi» tourne en rond dans votre tête.

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