À l’instar de Catherine et Patrick, beaucoup se chamaillaient souvent afin de passer le temps, ils étaient pourtant les meilleurs amis. Il ne fallait en aucun cas se fâcher définitivement avec quelqu’un, ni entamer des vendettas, voire pire, des guerres. Tous ces comportements étaient sans fins et sans issues. Comment tuer quelqu’un quand de sa tête peut renaître tous son corps et du corps repousser sa tête ? Le risque était surtout de se retrouver avec deux ennemis là où il n’y en avait qu’un, certes plus petits et devenus gnomes, mais bien plus redoutables.

C’est pourquoi les règles de comportements étaient très stricts concernant les interactions autres que les échanges ludiques. La politesse était codée et chaque personne rencontrée devait être saluée. Les départs n’étaient pas marqués, ils étaient naturels et fondus dans les échanges.

Parmi les règles les plus étranges, voire la plus bizarre, il y en avait une dont personne ne pouvait parler. Il s’agissait de l’interdiction de discuter du nombril. Nous pouvions échanger sur toutes les parties du corps, y compris les parties génitales qui n’avaient plus beaucoup d’usages et s’étaient atrophiées. Les contacts physiques étaient fréquents, mais la reproduction interdite et les corps adaptés pour cela.