Créé le: 15.08.2024
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Vivre à corps et à cris
Le galet et l'églantier
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Nous reprîmes la route une fois les convives repus. Mais il avait fallu s’arrêter car Catherine et Patrick, en se bousculant à l’entrée d’un passage plus étroit, étaient tombés dans les églantiers en fleurs. Ils étaient ressortis couverts de jolis petits pétales roses et de feuilles vertes. Une certaine douleur provenant des griffures des épines qui avaient blessés les chairs montait inexorablement modifiant la physionomie de leur visage pour peu de temps.
En effet, ces sensations étaient si passagères qu’il n’était pas de mise de les montrer, ni même d’en parler. À quoi bon, grâce aux nanorobots circulants sans relâche dans nos corps, les accidents de la vie ne duraient que le temps de leurs actions salvatrices. La peau s’était refermée aussitôt, comme à l’accoutumée. Ce petit miracle, comme Mathusalem l’appelait encore, était d’une telle banalité qu’il était difficile de déterminer la provenance de cette appellation. Une certaine explication très célèbre affirmait que tels les galets rebondissent sur l’eau de saut en saut, la peau se refermait de rebond en rebond. Une autre affirmait que la peau avait toujours eu cette propriété, dès la naissance de l’humanité. Certains pensaient que c’est en découvrant la capacité des serpents à changer de peau que des scientifiques avaient trouver comment réparer la nôtre. Les technologues, eux, expliquaient que la modification de notre signature avait été faite en se basant sur un animal aujourd’hui disparu, l’hydre d’eau douce, capable de se regénérer à partir d’un fragment de son corps. Tous avaient oubliés que nous étions parcourus de multiples nanorobots implémentés dans les fœtus humains, chacun étant spécialisé et destiné à une tâche particulière. Il y avait même le nanorobot qui réparait les autres et celui qui réénergétisait les batteries à plat. Mais comme depuis longtemps il n’y avait plus de naissance humaine, ces capacités étaient devenues mystérieuses.
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