Créé le: 19.09.2020
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Salutaires chaussures

Fantastique, Philosophie

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© 2020-2024 Thierry Villon

Prologue

1

“Il paraît que notre vision du monde est susceptible d’être bouleversée, tout serait une question de…chaussures.” Il retourne avec curiosité la petite carte de plastique. Au verso, une courte marche à suivre : appuyez la carte sur le sigle présent sur l’appareil, puis suivez les instructions.
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“Il paraît que notre vision du monde est susceptible d’être bouleversée, tout serait une question de…chaussures.”
Il retourne avec curiosité la petite carte de plastique. Au verso, plusieurs figures géométriques formant un sigle inconnu et une courte marche à suivre : appuyez la carte sur le sigle présent sur l’appareil, puis suivez les instructions. L’enveloppe, probablement déposée par un coursier, n’indique aucun nom d’expéditeur. Il pense : “attendre et voir venir, les surprises peuvent parfois être bonnes.”

 

Au premier plan, la piscine jette une lueur bleutée sur la végétation du jardin. Au-delà, une terrasse domine la ville qui donne d’en bas une impression d’insignifiance. Il aime contempler, les minuscules lumières de la ville qui scintillent dans la nuit. Il se sent alors puissant, inatteignable et ces sentiments le comblent de fierté. Il prend la jeune femme par la taille et, très sûr de lui, annonce :
“Tu es la reine, parce que tu es aux côtés du roi de la ville. Nous sommes au-dessus de la mêlée et tous ces gens nous servent, parce qu’ils sont nés pour ça, comme nous sommes nés pour régner sur eux.”
Elle lui rend son sourire et se pelotonne contre lui, sans répondre. Il enchaîne :
“Le destin nous a placés là, parce que personne d’autre ne pourrait occuper cette place magique. En bas, ils sont entassés les uns sur les autres et le resteront. Ils sont bien incapables de s’extraire de la médiocrité dans laquelle ils sont nés.”
Debout, elle pose sans un mot son verre sur le guéridon, pendant qu’il se laisse tomber dans un fauteuil. Il est ravi de ce qui l’entoure : objets rares et chers, tout ce qu’il adore. Le mutisme de sa compagne le gêne. Il lui propose un autre verre, mais elle s’excuse et dit devoir partir à son travail. Vexé du refus, il ricane :
“Ah ! Oui, l’hôpital et ces maudits malades… La bonne nouvelle, dès que nous serons mariés, ce sera terminé, tu pourras commencer à vivre.
– Je vis, cette vie, c’est la mienne.” Elle effleure ses lèvres d’un baiser léger et s’en va.

 

Resté seul, il commande un verre d’une voix autoritaire : “Axel, double scotch, glace et citron.” L’instant suivant, il avale son verre d’un trait, en murmurant : “On ne m’a pas trompé : Axel est la meilleure commande vocale que j’ai jamais eue, obéissante et rapide.”
Il se met à l’aise pour visionner un film choisi parmi ceux qu’Axel lui propose. Les premiers mots qu’il entend le surprennent : “Un ancien adage dit : Tu ne peux pas vraiment comprendre ton prochain avant d’avoir marché un kilomètre dans ses chaussures…” Il réagit à haute voix : “ Mais qui a bien pu dire une pareille idiotie ?”. Laconique, la voix synthétique d’Axel répond : “Pas d’information à ce stade de la projection !”

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Commentaires (2)

Thierry Villon
21.09.2020

Merci Mouche, ton commentaire m'encourage, content que tu aies aimé.

Mouche
20.09.2020

Superbe imagination, belle leçon de vie... bravo, j'ai beaucoup aimé !

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