Les philosophes ont le sens du charabia indigeste, m’étais-je dit la première fois que j’avais entendu cette phrase : « Il y a dans toute tragédie une partie qui est nœud, depuis le commencement jusqu’à la partie d’où procède le revirement vers le bonheur ou le malheur, et une partie qui est dénouement, depuis le commencement de ce revirement jusqu’à la fin. »

Lorsque nous apprîmes officiellement que la bibliothèque familiale était dans un grand état de ruine, je méditai longuement cette phrase afin de trouver un symptôme voire une vague indication me permettant de prévoir le passage du commencement au dénouement.

La réponse à une telle question, hautement philosophique, était-elle au cœur du Livre II d’Aristote?

Je ne peux m’empêcher de penser qu’en pensée, ma famille se devait d’avoir la réponse à cette question dramatique de ma famille de pensée.

Nous étions proches du dénouement. Le nœud se dénouait : les brins libres se rejoignaient. La corde n’aurait bientôt plus ni nœud ni brin libre.

Elle allait redevenir un support aux vagues la traversant telle une onde sans début ni fin; sans substance, forme ou individualité.