Portrait de webwriter André Birse

16.02.2018 Bellevue. Un jour, André Birse a rencontré Webstory et ne l’a plus quitté. Au départ un jeu anodin, l’écriture est devenu compagne de vie, mais bien au-delà: l’écriture publiée. Il trouve sa source d’inspiration dans le quotidien des journaux, des faits divers, des rencontres anonymes et prend le lecteur à témoin.

Mais où nous-mène-t-il à la fin ? Vers l’éphémère qui ne s’arrête jamais

LE PASSE NEUTRE…
Tombe la neige est une balade en chansons. Chaque actualité parcourue par André est transfigurée. Adamo, Joe Dassin, Barbara… des personnages, des chansons qui soudain nous parlent autrement. Qu’est-ce qui les relient. Pourquoi André les ressuscitent? A cause du « revenir », cet espoir qui accompagne toutes les déceptions humaines et qui s’applique au passé autant qu’à l’avenir. Revenir, c’est aussi re-écouter, revisiter le passé pour mieux comprendre ce qu’on a aimé. Il éclaire ainsi des personnes célèbres et dès que leur nom apparaît dans ses histoires, vous découvrez l’humain derrière la célébrité. Comme pour Dolorès O’Riordan, version André Birse. C’est ainsi pour toutes ces figures qui peuplent le temps qui passe. André reste fasciné par «l’abondance de la réalité» qui nous rend distant et en même temps nous engage. Il est attiré par ce qu’il nomme «Le quotidien recommencement»
A découvrir aussi Robert Badinter, et autres poèmes en prose, si j’ose… Vous finirez par tutoyer ces
humains qui vous semblaient inaccessibles. Finalement, que deviennent nos héros?A propos de héros, l’étonnant journal d’un admirateur de Roger Federer Mon ami le roi. Plus de huitante pages tout de même… à suivre, tant que RF nous éblouit.

… LE PRESENT SUBJECTIF
En quelques pages, Selfie terminal  condense à lui seul l’ensemble des Noires nouvelles du réel, un récit de faits divers, sombres comme une nuit nordique. Pour les amateurs, la suite, Hannibal lecteur se lit sous la forme d’un polar de week-end de Pentecôte.

André Birse côtoie les coins les plus sombres de notre humanité. La marche du monde. Ce n’est pas l’humain qui est monstrueux, c’est au contraire de traverser l’actualité sans état d’âme. André la transcrit pour que personne ne reste dans l’anonymat. Cet engagement envers lui-même est aussi le rendez-vous avec la communauté de lecteurs et de webwriters, témoins bienveillants de cet éphémère qui ne jamais ne s’arrête.

Pour éviter que la nuit n’avale tous ces personnages, il est important qu’ils demeurent visibles comme des sources de lumière. Sa grand-mère ne disait-elle pas qu’il fallait regarder les étoiles pour marcher bien droit?

ET LES EMOTIONS.
Devant ce grand spectacle romanesque qui nous tombe dessus, André Birse égrène le défilé des … instants présents, impossible à retenir. Sauf les émotions qu’ils suscitent, que nous gardons à perpétuité.
Ceci est particulièrement vrai lorsqu’il raconte une histoire personnelle. Vers le Morvan (Quelque chose de nous, chapitre 2) et Au-delà du Morvan (Quelquechose de nous, chapitre 3) retracent un récit de voyage, sorte de road movie situé dans les années 80, dans lequel il emmène sa grand-mère en 2CV, vers le Morvan.

A la manière d’une caméra qui suit le voyage, André Birse parle de sa grand-mère avec un respect et une tendresse auxquels répond la beauté des paysages. Loin de l’actualité déprimante, la douceur de cette relation nous rappelle que l’émerveillement est à la portée de chacun d’entre nous.

La famille. Un univers de souvenirs dans lequel André Birse se sent chez lui. La première fois qu’il a participé à notre concours, c’était en 2014, pour Histoire de famille, avec Le tilleul. Evoquer son arrière-grand-oncle au détour d’une discussion de famille alors qu’il ne l’a jamais rencontré. Cet homme n’avait pas peur du noir, ses yeux se sont assombris pour toujours, il ne voyait plus ses propres mains devant son visage. Le défilé de couleurs et de sentiments qu’André Birse évoquent dans cet imaginaire entre lui et son ancêtre est un ouvrage tout en finesse. Il reste dans votre coeur comme une délicate fleur de tilleul.  A relire régulièrement

Une œuvre colossale prend forme. André lui préfère certainement le mot «ouvrage», comme à l’ancienne, avec cette notion de labeur, de respect. Dans son interprétation solitaire du quotidien, sous des déguisements de styles les plus variés, il maintient qu’il n’est qu’un spectateur. Rien n’est plus faux.

A l’image du poème d’Alice de Chambrier (Quelquechose de nous, page 34), André Birse laisse dans chaque lieu qu’il a traversé pour nous, quelque chose de lui, comme des flocons blancs et doux.
Suivez-les d’un cœur léger et l’esprit vagabond.

P.S. André Birse est un fidèle participant aux concours Webstory depuis 2014! Merci à toi André pour ta fidélité.

Cette rencontre a eu lieu à Bellevue, le 01 mars 2018