Créé le: 03.11.2022
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TU, MOI!

Auto(biographie)

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© 2022-2024 SILA

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En ouvrant ce livre, vous allez vous retrouver face à ces relations dont vous lisez pas mal de choses dans les médias. Une histoire qui pourra vous sembler banale ; et pourtant… C’est mon histoire, ma vie, mon vécu: 1 an, 7 mois, 18 jours et quelques heures... de harcèlement obsessionnel !
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TU, MOI !

 

En ouvrant ce livre, vous allez vous retrouver face à ces relations dont vous lisez pas mal de choses dans les médias. Une histoire qui pourra vous sembler banale ; et pourtant… C’est mon histoire, ma vie et mon vécu.

Vous avez tous vu, lu, regardé ou entendu des tragédies en mode thriller qui vous prennent aux tripes.

Moi, j’ai pu en vivre une. Ici, en Suisse, pas loin de chez vous…

Certains me connaissent, vous avez passé du temps avec moi et parfois même, beaucoup de temps. Et pourtant, vous n’avez rien vu…

Afin de respecter la loi, les noms, dates, lieux et descriptions sont fictifs. Toutes ressemblances ne sont que coïncidence…

C’est maintenant que je vous ouvre mon cœur et je vous emmène avec moi !

 

Fribourg, novembre 2021

A toi mon Amour,

A toi mon cauchemar,

 

 

Cher Maître,

 

Tu te souviens ? Il faisait beau ce soir-là, c’était un de ces jolis soirs d’août, au ciel étoilé. Nos regards se sont croisés et mon cœur a perdu pieds. Tu as posé tes mains sur moi et directement, j’ai compris que je ne serais plus jamais la même. Je suis tombée sous ton charme ; tu ressemblais étrangement aux princes charmants des contes que maman me racontait, au couché. Tu étais beau, solide et tu savais, avant même que je ne le dise, ce que j’aimais. C’est là, que mon cauchemar a commencé. J’ai été tienne et tu as fait de moi ta marionnette. Plus les années ont passé et plus je périssais dans la cage que tu m’avais construite : une belle cage de plastique envahie de cœurs rouges, à ne plus me laisser souffler. J’ai perdu ma famille, mes envies et mes rêves. Je vivais ta vie, tes rêves, tes projets. Je n’étais plus que ton miroir où tu aimais te regarder. Parfois, tu frappais si fort que le miroir se brisait et parfois, tu le glorifiais si fort que chaque fissure se comblait. Très vite, le miroir ne renvoyait qu’un seul reflet : le tien. Tes mots, tes caresses, plus rien ne ressemblait aux contes de mon enfance. Tu faisais de moi tout ce que tu voulais, et je t’aimais assez pour te laisser faire. J’ai pardonné, mais même le pardon n’était qu’illusion. Je suis devenue ta vie et je ne me voyais plus dans le miroir le matin, à mon réveil. Je t’aimais assez pour me laisser disparaître. Je t’ai laissé grandir à travers moi, je t’ai laissé briller à travers moi et je te laissais te construire de mes ruines. Tu étais ce prince charmant que personne ne souhaite rencontrer. Tu étais ce prince charmant qu’on ne quitte pas et qui donne aux âmes perdues une beauté d’exception. Mon monde si sombre brillait de ton amour. Un amour qui me noyait et me sauvait droit derrière, un jeu du foulard sans fin.

Aujourd’hui, je suis partie ; je m’en excuse. J’ai enfin pu m’échapper, j’en suis navrée. Pourtant, tu continues ; tu as choisi : je dois vivre en ta compagnie. Tu me surveilles, me localises, me suis et gâches ma vie. Oui, j’ai déjà connu ceci et je revenais à chaque fois. Je rentrais dans ma cage remplie de cœurs rouges pour que tu arrêtes de me hanter. Mais cette fois, je ne suis pas rentrée ; je vis ton harcèlement digne des films d’horreur que maman m’interdisait de regarder enfant. J’essaie de vivre à travers tes insultes et mes pensées deviennent un de ces champs lexical qu’on évite d’aborder en classe. Entourée de juges, d’avocats et d’une injonction, les conclusions restent les mêmes : Tu n’es pas encore passé à l’acte.

Mon amour, aujourd’hui, du haut de ma liberté j’affronte la réalité longtemps enfuie sous une masse d’amour trop pesante. Eh oui, je suis libre de pouvoir enfin regarder en face les dégâts qui coulent dans mes veines. Je suis libre de me dégoûter d’avoir acceptée cet amour malsain où même les vautours n’y rôdaient plus. Je regarde la cage : qu’elle est laide cette cage remplie de mensonges et de haine. Je dois l’admettre, l’odeur qui s’en échappe est intenable, suffocante et j’ai du mal à respirer. Pourtant, j’ai vécu 10 ans avec toi, au milieu des cadavres d’émotions que tu me faisais avaler sans broncher. Toi, mon prince des ténèbres tu m’as offert une vie de haine et d’humiliation. Envahie par cette odeur acide d’amour maudit, je croyais que tu m’aimais. Je voyais pourtant ton regard noir affaibli par la vie, mais je pensais y apporter de la couleur. Tu n’en as rien à faire des couleurs, toi ! Ce que tu aimes, c’est le noir qui s’étend sans fin dans ton âme. Tu aimes le rouge aussi, la couleur du sang, le sang que tu aimais faire couler à chacune de mes évasions. Comment n’ai-je pas vu ? Peut-être parce que chaque jour, tu me disais je t’aime, parce que chaque jour, tu me protégeais. Mais ne te méprends pas, à côté de cela, tu vidais mon âme et tu ne me portais aucun amour. Tu te nourrissais simplement de mon être pour vivre ta vie. Tes mots doux piquaient plus que les ronces d’un vieux manoir hanté. Un jeu de ping-pong commençait dans ma tête : partir, revenir, aimer, haïr, pardonner et surtout ne jamais te quitter. Eh oui, ce sont ces mots doux que tu m’envoyais lorsque, tu ne te voyais plus briller en moi. Le jeu recommençait, un jeu où jamais je ne comprenais les règles : le jeu du pendu où je me retrouvais toujours la tête en bas. Pourquoi me suis-je infligée une peine de prison de 10 ans, sans n’avoir jamais commis aucun délit ? Aujourd’hui, je suis partie et du haut de ma liberté, je peux regarder cette cage. Je regarde ce qu’était ma vie : une pièce de théâtre, un vide, un rien. Souvent, je me demande où j’étais toutes ces années. Une épée transperce chaque jour mon cœur pour me laisser avancer dans ce monde que je ne connais pas, pour me rappeler tes coups de couteaux. Ho je sais, pas de vrais couteaux, pas que tu m’accuses encore de calomnies… mais des couteaux en forme de lettres, de phrases, de mots. Mes yeux se sont ouverts, je peux voir cette ombre que j’étais et ce grand mensonge que j’aimais. Comment vivre après cela ? Je préfère en rire et imaginer que ce qui s’est passé n’était qu’un joli cauchemar. Je sais ce qui s’est passé là-bas, et toi aussi ! Je reste anonyme pour te protéger, mais toi, oseras-tu te dévoiler ? Moi, du haut de ma liberté, je préfère imaginer que cette femme n’était pas là-bas, que rien n’est vraiment arrivé.

Et toi maître, sais-tu comment je faisais, lorsque dans ma cage, les cœurs rouges compressaient mes poumons ? Je sautais sur ma boîte d’antidépresseurs : une jolie boîte blanche avec un bel arc-en-ciel dessus. En les avalant, je croyais pouvoir y apercevoir l’arc-en-ciel, mais il n’est jamais venu. Mais, le soir où j’ai préparé mes valises, sous ton œil amusé : mes vêtements, mes souliers, mes papiers, mon planning, j’ai tout entassé : ma vie entière emballée dans ces belles valises. Tout était prêt, mais j’ai oublié ma jolie boîte. Tu ne l’as pas vu, mais j’ai oublié d’emmener, mon arc-en-ciel au goût amer. Lorsque j’ai franchi cette porte en acier rouillé, j’ai observé autour de moi : il y avait des couleurs, les arbres étaient verts et le ciel presque bleu. J’ai avalé ma peur et j’ai avancé sans ma jolie boîte. Il m’a fallu du temps pour ôter de mon corps la chimie hallucinogène d’une vie bien trop pourrie, mais j’ai réussi ! Aujourd’hui, j’ai ma Terre-Happy ! Ce n’est pas une boîte, ni un arc-en-ciel, mais juste un petit être bien vivant qui ne sait pas encore que le mensonge existe. Il est petit et pourtant si grand à mon cœur. Il est le plus grand de mes bonheurs, mon antidépresseur, plus coloré qu’un arc-en-ciel. Il est tout petit, mais son cœur est plus grand qu’un lagon et sa magie plus forte que l’ennemi. Tu sais, il me prouve chaque jour, que les cœurs rouges ne compressent pas toujours les poumons. Que le rouge ne colore pas que le sang. Lui : si puissant, il peint de ses mains mes nuages sans couleur. Et pourtant, le pinceau qu’il tient s’est souvent brisé au son des notifications. Encore toi : une belle photo de ton bras couvert de sang. Les tâches étaient petites, juste de quoi me manipuler ! Encore une fois, tu t’es ouvert les veines et empressé d’en faire de jolis clichés ! Dans cette forêt, tu me criais doucement ton désespoir, juste assez fort pour me manipuler ! Je dois t’aider, entrer dans cette forêt que tu as choisie pour me manipuler, pour colorer les arbres de ton sang et m’impressionner avec ton tee-shirt blanc, tâché de sang, choisi exprès pour l’occasion. Tu pleures, ou plutôt, tu as assez mouillé tes yeux, pour me manipuler. Mon amour, c’est fini, je ne rentrerai plus. Je ne suis pas en colère, je sais aujourd’hui que tu es dépourvu d’empathie et que tu ne regrettes rien. D’ailleurs, tu as déjà retrouvé ton reflet dans un autre miroir. Je lui laisse ma boîte arc-en-ciel et je continue ma Terre-Happy.

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