Le temps... en poésie
“Avec le temps va, tout s’en va, on oublie les visages et on oublie les voix…” C’est vrai, Léo avait raison, mais avec le temps on engrange aussi de beaux moments de vie, des souvenirs flamboyants, des paysages époustouflants et, surtout, des rencontres qui nous rappellent que nous sommes vivants !
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GENEVE
Comme un bijou dans son écrin
Elle paraît émerger d’un rêve
Là entre Jura et Salève
Et que la brume ou le soleil
Viennent la tirer du sommeil
Elle s’offre à nous paisible et fière
Vivante jusqu’à la moindre pierre
Entre les murs de son enceinte
L’Histoire a gravé son empreinte
Et chaque rue chaque quartier
Résonne encore de son passé
Elle est contraste et harmonie
Moitié austère moitié folie
Elle affiche des airs libertins
Tout en se targuant de Calvin
Pour rivaliser d’élégance
Au voisinage de la France
Elle a pour miroir le Léman
Et devant passe tout son temps
Ce Léman qui dans sa balade
A choisi les bras de la rade
Pour s’endormir calme et serein
Laissant le Rhône couler plus loin
Tandis qu’étincellent dans son dos
Toutes ces perles nées d’un Jet d’eau
Qui sur fond de ciel se détache
En un majestueux panache
Et si parfois le vent du Nord
Vient se briser dans ce décor
C’est Éole qui matérialise
Son envie de lui faire la Bise…
Pour posséder comme elle une âme
Elle doit être née d’une femme
Et la voyant je me demande
S’il ne faut pas croire la légende…
Quand Dieu chassa du paradis
Nos premiers parents étourdis
Adam erra sur les chemins
En quête d’un autre jardin
Mais au fil des jours et des nuits
Aucun pays ne le séduit
Lorsqu’un matin émerveillé
Il découvrit notre contrée
La nature avait goût de miel
Dans l’eau on voyait tout le ciel
Ève s’écria éblouie
“Je veux vivre et mourir ici”
On raconte que depuis ce jour
En souvenir de leur séjour
Et en hommage à la jeune Ève
On baptisa l’endroit Genève
LE TEMPS
Que celle appelée “TEMPS”
Bien que toujours constante
Elle varie tout le temps…
S’il nous semble parfois
Trop long quand on attend
Voilà qu’entre les doigts
Il file quand on le prend Le temps
De saison en saison
A son rythme on se plie
Et qu’on le veuille ou non
Il cadence nos vies Le temps
Est-ce pour l’apprivoiser ?
Le retenir… peut-être ?
Que l’homme pour le dompter
En cage a voulu mettre Le temps ?
Qu’il fit du sablier
La première prison…
Dont le temps s’est moqué En passant…!
Mais l’homme a du talent
Plus tard il inventa
Les heures et les cadrans
Et ainsi il fixa Le temps
Aujourd’hui les cadrans
Sont taillés dans le roc
Pour durer plus longtemps
Peut-être… mais il s’en moque
Le temps
… il fuit toujours
MARYLIE (à ma grand-maman)
Bien avant l’avant-dernière guerre
Tout était alors différent
A cette époque douce-amère
Elle était belle à ce qu’on dit
Mais les photos sont démodées
Et je la trouve plus jolie
Avec le poids de ses années
Pétillante et pleine d’entrain
Elle a toujours su nous offrir
Un réconfort, un petit rien
Et la douceur de son sourire
Sur les rivages de sa vieillesse
Souvent je viens me reposer
Là tout n’est qu’amour et tendresse
Et j’aime m’y laisser bercer
En l’écoutant je me rappelle
Des souvenirs pour moi lointains
Mais qui lui paraissent à elle
Etre encore à portée de main
Le temps change de dimension
Quand on est si loin de la source
Quand on n’a plus pour horizon
Qu’un soleil finissant sa course…
Un jour elle a baissé les bras
Elle est devenue plus petite
Sans que je comprenne pourquoi
D’un coup elle a vieilli plus vite
Et je la regarde fragile
N’avancer plus qu’à petits pas
Elle serait une proie facile
Si la Camarde passait par là…
Et la Camarde a passé…
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Commentaires (1)
André Birse
02.10.2018
'Lu à haute voix entre deux rendez-vous. Petit moment de bonheur. Impressionné par la rythmicité de votre texte. ... eh oui la voix danse.'
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