Créé le: 25.10.2018
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Le temps… en poésie

Genève, Poésie

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© 2018-2023 Chantal Girard

Le temps... en poésie

“Avec le temps va, tout s’en va, on oublie les visages  et on oublie les voix…” C’est vrai, Léo avait raison, mais avec le temps on engrange aussi de beaux moments de vie, des souvenirs flamboyants, des paysages époustouflants et, surtout, des rencontres qui nous rappellent que nous sommes vivants !
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GENEVE

 

Blottie dans le petit matin

Comme un bijou dans son écrin

Elle paraît émerger d’un rêve

Là entre Jura et Salève

 

Et que la brume ou le soleil

Viennent la tirer du sommeil

Elle s’offre à nous paisible et fière

Vivante jusqu’à la moindre pierre

 

Entre les murs de son enceinte

L’Histoire a gravé son empreinte

Et chaque rue chaque quartier

Résonne encore de son passé

 

Elle est contraste et harmonie

Moitié austère moitié folie

Elle affiche des airs libertins

Tout en se targuant de Calvin

 

Pour rivaliser d’élégance

Au voisinage de la France

Elle a pour miroir le Léman

Et devant passe tout son temps

 

Ce Léman qui dans sa balade

A choisi les bras de la rade

Pour s’endormir calme et serein

Laissant le Rhône couler plus loin

 

Tandis qu’étincellent dans son dos

Toutes ces perles nées d’un Jet d’eau

Qui sur fond de ciel se détache

En un majestueux panache

 

Et si parfois le vent du Nord

Vient se briser dans ce décor

C’est Éole qui matérialise

Son envie de lui faire la Bise…

 

Pour posséder comme elle une âme

Elle doit être née d’une femme

Et la voyant je me demande

S’il ne faut pas croire la légende…

 

Quand Dieu chassa du paradis

Nos premiers parents étourdis

Adam erra sur les chemins

En quête d’un autre jardin

 

Mais au fil des jours et des nuits

Aucun pays ne le séduit

Lorsqu’un matin émerveillé

Il découvrit notre contrée

 

La nature avait goût de miel

Dans l’eau on voyait tout le ciel

Ève s’écria éblouie

“Je veux vivre et mourir ici”

 

On raconte que depuis ce jour

En souvenir de leur séjour

Et en hommage à la jeune Ève

On baptisa l’endroit Genève

 

LE TEMPS

 

Quelle valeur étonnante

Que celle appelée “TEMPS”

Bien que toujours constante

Elle varie tout le temps…

 

S’il nous semble parfois

Trop long quand on attend

Voilà qu’entre les doigts

Il file quand on le prend           Le temps

 

De saison en saison

A son rythme on se plie

Et qu’on le veuille ou non

Il cadence nos vies                      Le temps

 

Est-ce pour l’apprivoiser ?

Le retenir… peut-être ?

Que l’homme pour le dompter

En cage a voulu mettre             Le temps ?

 

C’est pour cette raison

Qu’il fit du sablier

La première prison…

Dont le temps s’est moqué       En passant…!

 

Mais l’homme a du talent

Plus tard il inventa

Les heures et les cadrans

Et ainsi il fixa                            Le temps

 

Aujourd’hui les cadrans

Sont taillés dans le roc

Pour durer plus longtemps

Peut-être… mais il s’en moque

 

Le temps

… il fuit toujours

 

MARYLIE          (à ma grand-maman)

 

Elle est née il y a longtemps

Bien avant l’avant-dernière guerre

Tout était alors différent

A cette époque douce-amère

 

Elle était belle à ce qu’on dit

Mais les photos sont démodées

Et je la trouve plus jolie

Avec le poids de ses années

 

Pétillante et pleine d’entrain

Elle a toujours su nous offrir

Un réconfort, un petit rien

Et la douceur de son sourire

 

Sur les rivages de sa vieillesse

Souvent je viens me reposer

Là tout n’est qu’amour et tendresse

Et j’aime m’y laisser bercer

 

En l’écoutant je me rappelle

Des souvenirs pour moi lointains

Mais qui lui paraissent à elle

Etre encore à portée de main

 

Le temps change de dimension

Quand on est si loin de la source

Quand on n’a plus pour horizon

Qu’un soleil finissant sa course…

 

Un jour elle a baissé les bras

Elle est devenue plus petite

Sans que je comprenne pourquoi

D’un coup elle a vieilli plus vite

 

Et je la regarde fragile

N’avancer plus qu’à petits pas

Elle serait une proie facile

Si la Camarde passait par là…

 

Et la Camarde a passé…

 

 

 

 

Commentaires (1)

André Birse
02.10.2018

'Lu à haute voix entre deux rendez-vous. Petit moment de bonheur. Impressionné par la rythmicité de votre texte. ... eh oui la voix danse.'

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