Créé le: 13.06.2025
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Le roman du dérèglement de ma pensée
Un peu des trois genres rappelés ci-dessous, journal, poème en prose ou philosophie. Le sentiment que nécessairement toute pensée se dérègle et ce qui peut en résulter du point de vue de l'écrit.
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Agir ou ne pas agir. Avec une conviction feinte ou une authentique paresse. Je reviens à cette confusion. Il me semblait pourtant avoir les idées claires, jusqu’à un certain point, une sorte d’horizon. La vie devant soi – par Romain Gary ou sans lui – fait que l’on a une idée de la chose ou de la réalité qui nous fait face et semble nous contenir, nous comprendre, nous embrasser. Un va-et-vient constant entre un tout dont nous ignorons presque tout et un rien vers lequel nous semblons nous acheminer. La naissance est cause d’une réalité individuelle qui nous contraint et nous oblige d’une manière peut être moins désespérée – mais peut-être plus – que ne l’a décrit Cioran dans son « inconvénient d’être né ». Mes mots seront ceux des autres nécessairement et l’ont toujours été.
Cette progression qui fait que j’en sais moins à force d’y penser et que les problèmes ne se laissent pas absorber par les réponses aux questions que nous apprenons à poser. Jeanne Hersch le rappelle à propos de St Augustin. Les auteurs de ces écrits, celles-ci et ceux-là nourrissent une pensée qui ne s’arrête pas au bout de la page mais continue, insiste, provoque en nous ce ressassement, cette habitude de perpétuel questionnement qui ne débouche ni sur l’apaisement ni sur la liberté. Il y a un moment de fatigue. N’avoir pas assez réfléchi et l’avoir trop fait. Un chant, le silence ou une prière pourraient permettre à l’oiseau de se poser. Mais je continue et ne sais pas ce qui me fera suspendre ce vol ou l’achever. Je ne sais pas, mais j’ai une idée. On ne sort pas de nos schémas fixes, hasardeux et vagues.
Cette volonté de connaissance, qui pour partie nous anime, pèse également sur nos jours et aggrave le sentiment de perte autant que celui d’une accumulation. Il faut bien se tenir, en soi et en société, afin de ne pas laisser passer l’occasion de l’avoir fait, d’avoir été adéquat. En soi et en société. C’est ce qu’il me reste à considérer outre le vide sidérant et les lampions de la fête. Un dénuement pour lequel encore l’on est empêché et le fait de saisir par l’esprit ce que cela peut représenter. Pour quelles raisons identifiables dans le réel est-ce que je poursuis mon parcours individuel ? A quoi cela tient-il ? La poule qui traverse la route. L’animal qui s’entête sans tenir compte de l’hypothèse du dernier souffle, ni même tenir compte de sa présence. Toute une réalité résiduelle et l’impossibilité de dire en quoi une perfection était souhaitable aux yeux toujours de l’individu.
Je vois passer un mot qui me fait penser à une personne disparue, W. Il y aurait tant à écrire sur une telle vie qui aura pris la clef des champs magnétiques et de leurs au-delàs. Eidétique, en parlant de la mémoire ou de la perception qui revient. Je recommence avec ce mot alors que l’on n’en finit pas avec ce qu’il contient : perception qui implique un retour à l’individu et essence qui s’en éloigne considérablement. Ne pas se lasser alors qu’il le fallait, puis se mettre à l’écart de la réalité par le recours à une extinction de la perception et des sens. Un premier sommeil apaisé que le renouvellement des heures rend soudainement impossible. Un autre désagréable sursaut.
On ne peut pas tout dire. Juliette Binoche en madone gris beige à l’ouverture du festival de Cannes. Son histoire d’actrice et son histoire de femme, d’image en image, en parallèle à celle du lecteur. Une puissance que mentalement j’ai fui. La présence en nos vies de ces icônes qui ne nous apportent, outre la fascination recherchée et voulue, que la possibilité de se déterminer dans le vide quant à leur présence et la nôtre. Une sorte de réalité anéantie avant même d’avoir été rêvée. Me voici réduit à pas grand-chose et contraint – plus que libre – de poursuivre dans cet étrange cheminement.
La fragilité prend des forces au sein de nos sociétés. J’en fais l’expérience grandissante. Qu’est-ce qui fait que l’on persiste ? Alors que tout semble joué, que ce qui était possible ne l’est plus, que le corps perd des forces et l’esprit aussi, nous poursuivons ce cheminement en désescaladant un avenir qui nous voyait différemment. Il n’y a probablement pas de raison à cela, sinon l’instinct et l’habitude, une croyance en une nécessité qui pourtant d’être n’a pas lieu. Existe une question ontologique, la question d’un tout éventuel dont on peut dire qu’il n’est pas organisé ni cohérent sinon par les données observables de la matière et de ses opposés. Toujours aussi le temps, encore à nouveau l’espace. Mais nous allons de l’avant alors que plus rien d’intelligible ne le justifie. La volonté de l’individu correspond-t-elle à la volonté de cet individu seul ? Probablement pas. Mais avant de conclure à une volonté générée par un ailleurs, il faut s’arrêter à ces corps fatigués et ces intelligences que la vie a épuisées, abandonnées du dedans et du dehors. La souffrance et le mal fait au vivant sont des obstacles à la volonté – et plus encore au bonheur – de penser. Rien ne se précise sinon le fait de se trouver esseulé et dans le vague.
Se décider, avoir un avis bien trempé. Loin d’être acquis d’avance. Le vivant fait du mal au vivant constamment sans la moindre conscience que le mal serait le mal et qu’il l’est absolument. Souffrance causée sans intention de s’en inquiéter. L’inquiétude à vrai dire ne porte que sur sa propre souffrance d’être sensible. Puis la société des hommes, organisée et structurée, évoluant, avilissante. A l’intérieur de cette organisation humaine, il faut choisir. Qui sera le juste ? Compter les malheurs causés, les atrocités, de droit international, de la guerre ou de droit commun, le criminel de tous les jours. Le choix s’opère et l’on peut ou non y adhérer. On ne sait pas qui sera choisi par le sort, les hasards de la destinée, pour un instant « pour un instant seulement, moi je la crois » (Brel).
Sentiment traversé par tant de réalités de vie sans avoir pu en apprécier la consistance. Trop vite, malgré moi, avoir été là sans avoir su m’attarder, comme cette finale 2008 Nadal – Federer à Paris. Pris le train le matin en courant, le métro et la file d’attente, et cette partie si vite enlevée qui se déroulait dans un studio de télévision à l’air libre. Le gosse espagnol d’alors n’avait fait qu’une bouchée, comme jamais, de notre candidat au poste de seigneur toutes catégories confondues. Puis le même train le soir même depuis Paris. Jamais retourné. Résumé d’une vie. Où donc me suis-je attardé ? Que reste-t-il de ces attentes ? Que faire des réussites d’autrui ? La performance et le luxe d’une première perfection. Caractère toujours intermédiaire de la réussite mais définitif de l’échec que la mort soit ou non en cause.
Difficile d’agir vraiment, de réaliser ce que nous voulons faire. De le faire effectivement. A commencer par la prière. « (…) Ni l’orgue, ni la prière aux agonisants » (Aragon). Une prière sans croyance est-elle dépourvue de sens ? Elle correspond à l’acte de penser d’une façon qui ne soit pas hasardeuse. Jamais réussi cette chose-là sinon, ici encore, « pour un instant seulement », avec l’aide des lectures qui en effet peuvent se révéler structurantes et nourrissantes. Mais la nature déborde comme elle le fait ces jours-ci dans le Lötschental. Le réel dans son éternelle consistance soyeuse et dévastatrice. De belles forêts emportées et venues s’écraser sur les demeures des vivants. La prière du non-croyant. De quelqu’un qui le serait absolument. Elle ne passe pas. Il faut que le flux désireux passe d’une entité à une autre. Mais le réel n’est pas une entité comme le serait un ange protecteur que l’on crée pour l’occasion. Si le tout devait être accessible par la prière à l’individu qui tente par cette insistante dévotion, d’établir une communisation – langage de la technique, je le sais bien – ce n’est pas pour aujourd’hui ni pour demain. Le tout est en formation et ce n’est qu’une petite partie de lui-même qui tombe de la montagne. La grandeur aussi s’est faite toute petite et l’immensité suit.
La situation de celui qui vient de mourir équivaut à la disparition et à la disparition seulement comme celle de Philippe Labro, homme de médias et écrivain, ces jours derniers. Il disait, et le dit encore dans lors de ses entretiens qui nous reviennent par enregistrement vidéos, ne pas accorder d’importance à la finitude et se consacrer à vivre pleinement ce qui lui était donné de vivre. C’est une philosophie sage, concrète. Celle des Stoïciens et des Epicuriens si j’ai bien compris et retenu les titres et les sous-titres de quelques ouvrages que j’ai eu sous les yeux. Si une personne ne s’intéresse pas à la finitude et l’on peut la comprendre, c’est que le poids de celle-ci et les incertitudes qu’elle comporte sont trop présents à l’esprit et gêne le bon déroulement du présent, la tranquillité du cœur et celle de l’esprit ou le sentiment qu’il en est ainsi. S’interroger sur la finitude, s’en faire une idée de vivant peut comporter quelques éléments intéressants quand bien même la volonté de vivre concrètement ce qui peut être vécu semble présenter plus d’avantages immédiats et accessibles. Blaise Pascal a consacré plusieurs pages (ou feuillets de ce qui allait devenir ses pensées) à ce sujet en s’étonnant beaucoup et en l’exprimant sévèrement que les hommes puissent se montrer aussi superficiels (il emploie d’autres mots). Ce sont les fameux passages repris sous le titre « Misère de l’homme sans Dieu » qui surpassent de beaucoup, en force expressive et en qualité de pensée, ce qu’on lit ordinairement.
Mais la finitude … C’est un mot moderne, utilisé intelligemment pour désigner ce qui n’est pas tangible sinon par la pensée qui à elle seule la définirait. Et c’est un mot que ne dit pas grand-chose, un fardeau d’espérance que nous aurions en partage au sein d’une humanité qui s’est naturellement ingéniée à créer en son sein beaucoup de dispersion spirituelle. Je ne parviens pas à penser et me perds dans mon langage autant que par celui d’autrui, grands auteurs et lecteurs silencieux. Le silence aussi est un langage qui justement (attention avec ce mot) se perd dans sa finitude. L’énergie cognitive et d’imagination exigera d’autres vocables pour traverser à gué les ruisseaux qui se proposent à elle. Nous ne savons pas qui d’elle ou eux constituent le réel. Nous n’en n’avons pas idée et nous n’avons pas identifié les sources et les ruissellements de notre perception perlée. Ce vers quoi elle va ou ce dont elle serait issue. Ce n’est pas en effet une raison pour ne pas persister, faire mieux que de s’entêter, à essayer de concevoir ce qu’une intelligence animant l’esprit, le sien et celui de tous, crée de tangible, entre elle et le réel, assise qu’elle serait au bord du néant comme ces touristes aperçus ces jours-ci au bord des cratères de l’Etna.
Les mauvais sentiments comme les mauvaises pensées. La violence est partout sur le Net qui n’est rien que le Net. Entre les mailles de ce filet qui ne veut de bien à personne passe l’inimitié généralisée de ce monde et des individus qui le constituent. Il faudrait une poubelle plus grande que le tout et encore, elle s’intègrerait en toutes circonstances au réel. L’écrivain, selon Albert Camus, se serait trouvé face à la «communauté vivante qui le justifiera » (Discours de Suède). Cette communauté vivante n’existe plus aujourd’hui et cette justification n’a plus de fondement. Camus est plus important encore qu’on ne l’avait perçu dans la force de ses intentions et de ses sentiments. La communauté dont il faisait état – pour autant qu’elle ait existé face à d’anciens périls aujourd’hui métamorphosés – a volé en éclats obscurcissant plus encore la réalité qui déjà nous échappait. Nous avançons dans le pire et n’en sommes point dupes. Les invasions ont eu lieu de l’intérieur. Cette toute individuelle intériorité qu’une non-divinité s’est ingéniée à multiplier. Une chape de plomb dans chaque cerveau.
Quiétude, inquiétude, l’intranquillité de Pessoaque je ne connais pas et qui me revient souvent « la faim de se dire de milliers de vies » (…). Des textes qui rassurent dans l’insuffisance de ce qui existe, la franche vitalité muette qu’on ne retrouve jamais pour la subir toujours. J’aimerais mieux …, je préfèrerais, j’attends, je suffoque. Tout est vrai à commencer par la souffrance d’autrui qui préexistait et persistera. On ne sait jamais. C’est bien ça n’est-ce pas ? On ne sait jamais.
J’aurais aimé évoquer toutes ces intranquillités avec mes amis d’enfance. Pas sûr qu’ils se rendront libres pour cet échange tardif. Nous ne sommes plus les mêmes personnes et les circonstances ont changé. Plusieurs fois. Sénèque l’a écrit à Lucilius (lettre 58), à propos de l’univers, « car bien qu’il possède toujours ses éléments primitifs, il les possède autres que primitivement (…) ». Je me serais volontiers arrêté sur cette question quelques instants avec F. mon ami d’enfance qui vient de s’en aller « avec courage ». Mais là aussi j’ai laissé passer. Le devoir et l’occasion. Ne me reste que l’amitié qui n’est peut-être pas un mot vide de sens émotionnel. F. me l’avait dit, clairement avec conviction « l’amitié c’est pour toujours », un soir que je l’avais revu, avant je ne sais plus quelle représentation au théâtre de la Comédie à Genève. Peut-être bien « L oiseau vert », au début des années quatre-vingt. Ses mots n’avaient pas retenu mon attention. Pas consciemment tout au moins. Mes immédiatetés d’alors avaient prévalu. Elles auront constitué de tout temps une sorte de chantier permanent qui me rattrape aujourd’hui. Je trouve beaucoup de force de vie en lui en pensant à F. et j’éprouve cette amitié au-delà de son départ avec une émotion plus profonde que la honte que je ressens aussi. Une connaissance de nos réalités d’être et de vie au-delà du seul langage et c’est le sien qui me retient et me nourrit maintenant qu’il est parti. Une adhésion sensitive à une autre réalité individuelle qui d’une manière ou d’une autre nous aura souri et muettement confié ses blessures. « Mon Dieu que le monde est triste et sévère pour un petit oiseau vert ». Je ne suis pas sûr que c’est bien à cette occasion que cette ultime rencontre a eu lieu – mais je tente le pari – et ne parviens pas à vérifier la citation (précise toutefois dans mon souvenir). Nous n’en sommes pas à une double confusion près dans le cours de nos esprits et dans ceux de nos amitiés. Vive pour F. en ces instants.
Les amitiés à travers temps sont un sujet comme elles le sont aussi sur l’instant et sur l’instant après la traversée des temps. C’est ce qui m’arrive ces jours-ci. Empli d’une émotion qui ne serait pas réservée qu’à soi-même. La forte expérience d’un autre, d’une autre personne que l’on a rencontrée et qui s’est invitée dans notre vie. Nous sommes tous pourvus d’une sorte d’océan intérieur, une liquéfaction de notre histoire personnelle, petits poissons, grands poissons, immensité inaccessible à la vision et intangible, d’où surgissent des éléments d’une flore inconnue et des traits de lumière entre les continents, les tréfonds aquatiques et les banquises. Autant d’immensités que d’individus. Un jour le tout se résorbe, après avoir existé, très concrètement et très abstraitement. L’infini multiplié ou ce qui est minuscule singularisé puis anéanti. Calmons-nous, debout, respirant, et laissons se développer une pensée reconnaissante qui justement reconnaitrait le fait existentiel d’autrui quand il se fait ami. Respirer et fermer les yeux en sachant ce qu’il y eut de plaisir et de souffrance, de vérité et de silence, en chacune de nos vies. Le tout dramatique et pesant chez l’autre et pour soi. Difficile de fêter les anniversaires en affirmant que tout est innocence s’agissant en premier lieu de soi, narcissisme culpabilisant qui fit de son mieux à l’orée de l’adolescence, des seize mètres (nous y étions avec lui), puis au-delà, pénétrant jusqu’aux beaux milieux à jamais inaccessibles des plus épaisses forêts. On en trouve tout près de chez nous, je m’y baladais alors que F. que je n’ai jamais revu mourrait à sa façon. Je le reconnais et l’admire, entre autres sentiments, le temps de cette respiration postériorisée qui se veut paisible. La sensation de perdre pied, de s’immiscer dans une solitude universelle, une très abstraite postérité valant nullité existentielle. Rien de très charnel, ni de très heureux. De ne plus comprendre malgré le brio d’autrui, ces intrus fameux, l’ayant été, le devenant, sur les plateaux de télévision qui vous réexpliquent le Moyen-Orient. Ne plus saisir, avoir été en progrès puis entamer une inversion, se résorber, s’abstraire. C’est bien cela, c’est sûr que c’est ça. Accepter l’indifférence. Albert Camus a-t-il été le premier à parler d’absurde ou d’autres l’ont-ils précédé ? J’irai vérifier. Pour l’heure j’écris ceci. La sensation de perdre pied et de se désintégrer peu à peu tout en étant là, liquide et solide, sous la chaleur qu’on annonce extrême.
Une des façons de rester en contact avec les proches qui sont partis, consiste, pour moi, à lire « Les Misérables ». Avec elle ou avec lui, je pourrais partager cette lecture. Les mots de Victor Hugo faisaient, de leur vivant, partie de l’univers, le leur, celui de tous et celui encore qui n’appartient à personne, échappant à tout y compris à la réalité dudit univers. « ces délicates habitudes d’intelligence et d’esprit qui font qu’on est sensible aux aspects mystérieux des choses » (p. 110) suivi de ces « (…) instants où la nature semble horrible ». C’est au début de son grand roman qu’Hugo mêle ainsi le mystère des choses à l’horreur de la nature. Il aurait pu faire l’inverse, mais ne pouvait s’attarder en chemin. La justice courait après un criminel qu’il fallait rattraper.
Le droit pénal participe à l’oeuvre du mal autant qu’il la combat. Il n’est pas un parfait antidote. On trouve de tout dans ces jugements. Un rapport parfois réussi avec le réel qui aussi serait vrai. Double joie, double peine. Des paragraphes entiers de rudes décrets et de vérité factuelle, une intimité entre les juges et le vrai. Puis des exercices d’humanités vite oubliés, une référence constante à la loi qui serait à elle seule connaissance et dont on exige qu’elle impose sa puissance. L’accusé est un ennemi et le devient plus encore au-delà de la condamnation. C’est du propre. Je ne suis pas, certains le sont, pour l’abolition du droit pénal. Je lui reconnais une impérieuse utilité et une dignité, que les peuples trahissent sans répit par la volonté, alliée au désir, de faire souffrir le désigné tel, détenu disgracié. Mais le droit pénal est infesté de mauvais sentiments hérités de siècles entiers d’activité vouée au supplice jadis perçu comme étant purificateur qui le serait plus encore à ce jour. Les éprouvantes images des prisons du Salvador au pinacle de la pensée pénale moderne. Un évènement de mode a repris ses corps soumis vêtus de gris et blancs, comme la madone, ce qui semble causer un scandale. Ce reflux de honte est salvateur pour la morale sans conscience mais les seules images obscènes sont celles de ces détenus exposés. Le long processus de la disqualification systématique et perpétuelle. « Mais (…) » je nous écoeure, sans aider quiconque, victimes et auteur, matons et voyeurs. « (…) Parlons d’autre chose » (Brel, La Fanette).
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