Que parle le clavier, pour ne plus sentir le vide, la fatigue
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Page blanche, je te noircis

Page blanche, je te dis : merci

Et mes doigts courent sans que rien ne les rattrape.

Dire ou ne pas dire, écrire sans rien dévoiler au quidam qui lira

Exprimer l’inexprimable, tout ce que tu hais et vomis jour après jour

Sans rien promettre, ma patience est à bout et ma colère grandit en moi

La casserole déborde et les pavés du village sont imprégnés du sang des traîtres

Irons nous plus loin dans la débâcle ? qui le saura, qui le dira, qui osera le proclamer ?

Alors que le printemps pointe son nez odorant et que les fleurs se risquent à l’apparition

Je m’enfonce un peu plus dans l’absurde compliment que la voie bien tracée désigne.

Tu voulais connaître, apprendre et comprendre, entrer dans les moindres signes

Voilà, tu l’as, tu n’en retiendras qu’une pale portion, celle qui te reviendra

Sans que tu mendies quoi que ce soit, même quand la faim tenaille

Tu te vantes d’en sortir vivant, bien que ta marche un peu défaille

Il aurait fallu le dire tout de suite, sans chipoter, mais raz

Rase les murs, sans un murmure pour terminer le jour.

Page noircie, je te regrette

Je te déchire et je te jette.

Commentaires (3)

Mouche
04.04.2023

Bravo Thierry, j'ai senti un rythme s'installer, pour tourner au rap... de grande qualité !

André Birse
26.03.2023

Très fort ce graphique lexical. Faire une flèche de tous mots.

Thierry Villon
27.03.2023

Merci, André, mieux vaut dessiner la flèche qu'en être une ;)

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