Chronos conjugué à tous les temps

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Quand Chronos s'en mêle, forcément on s'emmêle les pinceaux !
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Pendant que, de temps en temps, certains perdent leur temps, d’autres s’échinent tout le temps à le rattraper ! Courir après le temps, l’impossible quête spatio-temporelle, perpétuelle, universelle, des terriens et terriennes que nous sommes !

Alors, à temps perdu, car j’ai tout mon temps, je m’en vais, histoire de passer le temps, vous conter, vous compter (oui, il y a toujours des comptes à régler et des étapes à franchir quand on remonte le temps, pour mieux le démonter) et vous raconter une histoire de temps, dans l’air du temps et avec le bon tempo (ou pas, à vous d’en juger, si vous avez du temps et si vous n’avez rien d’autre à faire que de tuer le temps) !

Donc, disais-je cette histoire, bien qu’elle soit à contre-temps, vous laissera la plupart du temps agacé, énervé, excédé, indigné, irrité, ou simplement perplexe, le temps d’un instant ou plus.

Je sais bien que pour vous le temps presse, mais il s’agit de prendre son temps, car par les temps qui courent, je n’ai pas le temps de parler de la pluie et du beau temps.

Je n’évoquerai pas ici les temps modernes ou l’ancien temps, ni ne vous parlerai des temps héroïques, des temps historiques ou géologiques, encore moins du temps atomique et son compère le temps astronomique, je ne vous dirai rien non plus sur le temps sidéral ou universel. Tout cela représente beaucoup de temps divers et variés. Il paraîtrait, aux dires de certains, qu’il s’agirait-là d’un phénomène de dilatation du temps. Vous m’en direz temps !

Je vois que vous commencez à trouver le temps long (déjà ?). Il est grand temps de commencer mon histoire.

Depuis des temps immémoriaux, par tous les temps, qu’il fût temps de chien ou temps de cochon, le temps nous ‘emmerde’ (oui appelons un chat, un chat). Parfois, le temps ne dure qu’un temps, et quand on a le dos tourné, ce salopard se met à mi-temps ou à temps partiel pour vivre de l’air du temps. On n’a même pas le temps de dire ouf, qu’il est déjà devenu du temps passé, alors qu’il venait à peine d’être du temps présent. De là à dire que le temps est du passé composé de tout, de rien ou de je ne sais quoi, il n’y a qu’un pas. Quant au temps futur, mieux vaut ne rien en dire, car il n’est jamais là quand on en a besoin en temps réel. Et après qu’on ne vienne pas me faire la leçon (de morale ou de grand-maire) sur la concordance des temps !

En même temps, l’humain et l’humaine, qu’ils soient de leur temps ou en avance sur leur temps, passent le plus clair de leur temps, à essayer de gagner du temps sur tout et tout le temps, et ce, malgré un emploi du temps tellement chargé qu’ils ne finissent jamais à temps, très souvent hors jeu et hors temps. Alors, depuis la nuit des temps, chaque demain, après-demain, lendemain et surlendemain que le temps fait, l’humain et l’humaine n’ont de cesse de voler du temps ici et là, maintenant, plus tard et parfois ailleurs. C’est leur passe-temps favori d‘hier et d’aujourd’hui.

Et tout ça pourquoi ? C’est leur singulière façon de se fabriquer une machine à tuer le temps. Car tout un chacun, voire même tout le monde, sait que l’ennui nuit, (pas seulement la nuit) ; en effet, en deux temps, trois mouvements, le sablier d’argile des humains s’épuise et s’amenuise.

Eu égard à tout ce qui précède, il est temps de dérouler quelque fil dariane ou derien avec une notice d’emploi bien ficelée pour ne pas perdre le fil du temps, ce qui potemps-tiellement pourrait vous faire perdre du temps, et vous éloigner, le cas échéant, de la roue du temps, elle-même sans queue ni tête.

Dans un 1er temps, d’abord et avant toutes choses (ah les redondances ! rien de tel pour donner du corps au temps), pour tuer le temps, il faut la plupart du temps, prendre son temps pour choisir le beau temps, le bon moment, et surtout prendre du bon temps (c’est très impor-temps) avant le mauvais temps.

Dans un 2è temps, il faut réfléchir un temps soi peu aux différentes méthodes pour le traduire en temps mort.

Dans un 3è temps, il faut définir les modes de conjugaison : à temps complet (je plains les pleins-temps), à temps partiel, à trois quart de temps, à mi-temps et pour combien de temps : jusqu’à la fin des temps ou pour un court laps de temps ?

Dans un 4è temps, il faut mesurer le temps de pose du supplice : en temps continu, en temps aléatoire et pourquoi pas en combinatoire (comprenne qui pourra !).

Dans un 5è temps, il est essentiel de tenir compte du temps de réaction du temps, car parfois, le temps croit qu’il a du temps devant lui ! Grave erreur s’il s’imagine qu’on va lui accorder du temps supplémentaire !

Dans un 6è temps, il s’agit de mesurer en temps et en heure le temps de saignement, car tout est une question de temps. C’est bien connu « il y a un temps pour tout ». Une simple erreur dans l’unité de temps, et le temps se détraque. Je ne vous dresserai pas le terrible tableau des ravages et outrages du temps, cela me prendrait trop de temps et je n’ai pas le temps pour ça, ces temps-ci.

Dans un 7è temps, marquer une pause, faire un temps d’arrêt, voire même un partage du temps, (c’est bien dans l’esprit du temps), pour laisser du temps au temps, histoire de se montrer généreux de son temps.

Dans un 8è temps, après que le temps ait fait son temps, et qu’il ait juste à peine le temps de dire ouf, le faire basculer juste à temps dans un autre espace-temps, histoire d’avoir un peu la paix. Ainsi que l’évoque poétiquement « le temps des cerises », un temps de paix étant de loin, et même de près, préférable à un temps de guerre.

Dans un 9è temps, chaque chose en son temps, s’octroyer du temps libre enfin ! Car, les temps changent parfois en un temps record… Et comme disaient nos ancêtres dans le temps « autres temps, autres moeurs ».

Dans un 10è temps, se lancer « à la recherche du temps perdu », qui s’apparente plus ou moins à une espèce d’entre-temps, et signer à temps le fameux signe des temps, dont on parle beaucoup ces derniers temps.

Dans un énième temps, probablement à la fin des temps, rendre au temps la monnaie de sa pièce en temps voulu, car c’est bien connu, « le temps, c’est de l’argent » ou pour les addicts so British « time is money ».

Mon temps de parole s’étant écoulé pendant un certain temps (je vous entemps dire ‘ouf, c’est pas trop tôt’), et peu importe le temps imparti qu’il me reste, j’ai envie de vous dire : « autant en emporte le temps » !

Car avec le temps, tout va (c’est possible, mais tout ne va pas à n’importe qui) ! Pardon, la bonne formule c’est « avec le temps, va, tout s’en va ». En temps utile, peut-être sera-t-il oppor-temps de relire cette sublime chanson de Léo. Avec un bémol toutefois, pour les dépressifs et les suicidaires, ce qui ne manquerait pas d’achever leur temps de vivre en beauté.

 

Commentaires (2)

Yveline Delmas
03.02.2022

Oh c'est incroyable ! Tu remarques tout le temps tout ! Je suis con-temps-te de t'avoir con-temps-tée.

Starben CASE
03.02.2022

Yveliiiine, tu es de retour! Je me suis bien amusée à lire cette course à cent à l'heure. C'est peut-être un hasard du temps, mais ton avant-dernière histoire "Clin d'oeil à Lady JDay" date d'il y a exactement UNE ANNEE: le 03.02.2022!

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