Parce que Hervé a titillé mes souvenirs enfouis. Parce que la nostalgie poétique se love dans ces danses sans rimes.
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Les deux fous

Prisonniers

Condamnés

Sans jamais nous toucher

A nous chercher

Torturés de désir

Sans jamais nous saisir

Tu es folle blanche et je suis fou noir.

Nos diagonales se frôlent

Se fuient et s’entrecroisent

Aux carrefours perdus

D’amours inassouvis.

Douleurs d’élans sans lendemains

Et vanité de nos révoltes

Car même nous détruire

A été interdit

Par les règles d’un monde

Où la loi est l’échec.

Sans pouvoir oublier

Sans pouvoir nous aimer

Nous errons résignés

Aspirant à la paix

Du Joueur

Qui nous sacrifiera

Toi ou moi,

Dans sa guerre sans pitié

Et par là-même enfin

Nous aura délivré

Toi de moi

Moi de toi.

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La tanière

Aux temps lourds et troublés

Où j’ai passé la porte

De ma prison sanglots

Un ami m’a donné

Contre mes amours mortes

Un refuge un château.

Je m’y suis endormi

Sans peur

Sans pleur

Sans reproche et sans bruit.

A la nuit du solstice

J’ai brûlé mes palais

Et cherché mon reflet

Dans le sang du calice.

Mais ma bouche n’a bu

Que du vin dans un bol

Et le miroir n’a vu

Qu’un regard un peu fol.

Et c’était bien

De n’avoir rien

Et c’était bon

D’être sans nom.

Du fond de ma tannière

J’aurais voulu lui dire…

Mais j’ai levé mon verre

…Car il saura me lire.

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