2025 Témoignage de Joben Kali – 1er Prix
Titre: Le Pancrace
Je n’ai pas vraiment l’impression de venir d’un «milieu littéraire», mais plutôt d’un voisinage fait de théâtre, de cinéma, de graphisme et de petits textes racontés sur le côté. J’écris depuis les marges: là où la page laisse encore du blanc pour essayer des formes, des voix, des corps.
Le Pancrace est né là: sur ce ring intérieur où l’on imagine un personnage pour oser toucher quelque chose de vrai. Francis met un masque pour monter sur le ring, mais pour moi le masque n’est pas un camouflage: c’est une loupe. Une manière d’avouer ce qu’on ne sait pas dire à visage découvert. On tombe, on se relève, on joue le rôle; et le public, parfois, c’est soi-même.
Ce prix, je le reçois comme une reconnaissance, un premier round pour garder les marges ouvertes, pour que d’autres histoires y entrent. Là où les genres se frôlent: images, sons, gestes, pensées, mots.
Merci à Webstory d’avoir tendu les cordes et laissé la lumière allumée, au jury d’avoir entendu le souffle sous le masque, aux autrices et aux auteurs pour les scènes partagées et les récits qui se répondent. Et merci à Francis, qui doit bomber un peu le torse quelque part, dans un coin de l’imaginaire.
1e Prix : Le Pancrace de Sébastien SOZEDDE (pseudo: Joben Kali). Il a participé au concours 2024 avec Il était une fois…
MOT DU JURY:
Intervention de Sven BODENMÜLLER enseignant de français, écrivain et membre du jury.
J’ai l’honneur de remettre le premier prix et je tiens déjà à féliciter l’auteur de ce texte qui a su fédérer le jury. Personnellement, je tiens à le dire, j’avais mis ce texte en haut de la liste lors du premier round des négociations au sein du jury. Il y a une chose qui m’a marquée dans ce récit, et qui a marqué aussi tout le jury, c’est que dans ce récit la forme est au service du contenu. Quand je parle de contenu je veux dire vraiment au service de l’émotion juste. En lisant ce texte, on est embarqué par ce personnage traversé de doutes, de remises en questions, notamment la question du masque dont la thématique parcourt le récit et d’une certaine manière c’est quand même l’objectif de la littérature, même si la forme est importante et même centrale, il faut qu’elle serve l’émotion juste comme disaient les romantiques, il faut viser, pointer, réveiller quelque chose de sincère et je pense que ce texte a réussi à révéler une grande sincérité.