Créé le: 20.11.2019
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Une famille pour Noël

Contes, Noël, Pour les enfants

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Et si pour une fois on n’aurait pas des cadeaux matériels pour Noël...
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Noël approche. Les manches retroussées jusqu’au coude, Père Noël est penché sur son bureau de travail. Un petit ange mal coiffé fait son secrétaire : il ouvre les lettres, il prend des notes dans un grand registre vert à sa gauche, il consulte de temps à autre le grand registre rouge à sa droite, ensuite il dépose les lettres déjà enregistrées sur le grand bureau en bois de son chef.

Père Noël continue sa lecture d’un air amusé. Il sourit, il éclate parfois d’un rire sonore qui fait sursauter la couronne sur le front de son ange. Il lui arrive aussi de foncer les sourcils et de bouger sa tête à droite et à gauche en signe de désapprobation…mais très rarement. Voilà une drôle de lettre : sur un bout de journal, quelques mots très mal écrits dans un coin. Il prend sa grande loupe pour déchiffrer : « Père Noël, si tu existes vraiment, donne-moi ma famille pour Noël », sur une autre ligne « s’il te plaît, Joujou ».

-Séraphin, qui est Joujou, d’où vient-il ?

Séraphin, car c’était ceci le nom du petit ange, redresse sa couronne avec un geste reflex et ouvre le grand registre vert, ensuite le grand registre rouge et il répond d’une petite voix zozotante :

-Joujou vient d’un pays en guerre, c’est très rare que des informations nous parviennent de là-bas et encore plus rare que des lettres arrivent jusqu’à nous. On peut considérer celle-ci comme un miracle.

« Un miracle », repris Père Noël dans ses pensées, « il faudrait un miracle pour ce petit Joujou ».

Il se lève et décide de faire un tour pour visiter ses rennes et vérifier l’avancement des travaux dans l’atelier des jouets de ses lutins.

Quelques jours plus tard, tout est prêt pour la Grande tournée de l’année. Père Noël boutonne son manteau rouge, enfile ses gants blancs et jette encore un œil sur la carte où Séraphin lui avait entouré les Zones de guerre. Il n’avait pas encore une solution pour la demande de Joujou mais il était décidé de partir plus tôt et survoler d’abord les Zones de guerre pour trouver des indices. Personne n’était au courant de son plan, personne sauf pauvre Séraphin qui grattait sa chevelure frisée avec ses doigts et répétait des prières à haute voix. Les autres le regardaient avec pitié : « il a trop travaillé cette année », ils se disaient.

Du haut de son traîneau, Père Noël essuie ses lunettes pour voir mieux. Il fait très noir, aucune lumière ne brille dans les Zone de guerre. Le nez de Rudolf est bien brillant cette année, mais il ne suffit pas pour distinguer les villes. Père Noël décide de s’approcher. Le même instant, un détonement lui écrase les oreilles et une lumière foudroyante remplit le ciel. C’était un missile qui venait de la terre. Les rennes en panique, le traîneau se balance dangereusement et tout son contenu est renversé vers la terre, vers les Zones de guerre, en quelques petits secondes. Père Noël a seulement le temps de s’accrocher à son véhicule, il réussit à prendre en main les rênes, avec un saut il redresse le traîneau et prend le contrôle de ses rennes, avant que tout ne s’écrase par terre. Le traîneau fait un changement brusque de direction et il quitte la Zone de guerre en toute vitesse.

Dès qu’il voit scintiller les lumières de la première ville, Père Noël s’arrête pour reprendre son souffle et vérifier ses rennes. Aucun n’était blessé. Père Noël leur caresse les fronts plein de sueur et leur murmure des mots doux aux oreilles. Il se tourne vers le traîneau et à ce moment il se rend compte de la catastrophe : le traîneau était vide, aucun cadeau, aucun paquet. Il a un petit sourire au coin de sa moustache : il était bien content pour les enfants des Zones de guerre, pour tous ces enfants qui n’avait pas la possibilité d’envoyer des lettres au Père Noël. Mais, il restait un grand dilemme : qu’est-ce qu’il va donner pour Noël à tous les enfants du monde entier? Tous les enfants qui lui ont écrit, l’ont supplié, lui ont fait des dessins et des poésies ?

En fouillant encore une fois dans son traîneau, il trouve dans une poche latérale, bien fermée, une boîte dorée : c’était là qu’il gardait la poudre magique pour faire voler, celle qu’il mettait de temps à autre sur ses rennes quand ils commençaient à se sentir fatigués. Il éclate d’un rire sonore et saute dans son traîneau. Du haut du ciel, la poudre magique tombe en neige sur chaque ville, sur chaque maison.

Et alors le miracle se produit : les enfants du monde entier commencent à voler. Ils passent d’une maison à autre, d’une ville à l’autre, ils jouent avec les jouets de chacun, ils se réunissent pour rigoler ensemble, ils explorent le monde, ils sont une grande et joyeuse famille.

Cela fut le plus magique des Noëls, le Noël où personne sur cette planète ne se sentit seul.

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