Chapitre 1

1

Plongeon dans l'eau du mystère, de l'infini, de la peur et de l'enchantement. Paradoxes exaltants de la vie et de la mort.
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Peinture à l’eau… ou bien:

 

L’EAU EN PEINTURE / ERUTNIEP NE UAE’L

 

Fantôme récurrent, souvenir d’enfant:

nuit sur le golfe, arceau de lumières aux pieds des collines.

Eau noire, insondable et menaçante:

ligne d’horizon perdue, fondue entre ciel et mer.

Eau gluante des marais, trouble, sournoise et profonde.

Eau planétaire, en robe froide et bleue,

enveloppe notre monde à l’intérieur de feu.

Eau fluide et fracassante,

s’insinue dans les fjords, entaille les falaises.

Sature l’air, devient pluie,

imbibe la terre,

creuse des vallons, découpe les montagnes.

Eau espiègle, chante aux oiseaux le matin dans les sources.

Inonde et ensevelit d’un trait, sans pitié,

horreurs et vengeances à la traîne.

Se repose en statue de glace dans le cratère d’un volcan.

Dessine les dentelles des sommets, les fige dans le froid,

nous laisse le temps de les regarder…

Réinvente des paysages dans l’écume des vagues,

fractionne par secondes les instants de beauté.

Indifférente, regarde d’en bas Narcisse qui tombe dans ses bras.

Guette les pauvres esquifs comme des proies,

joue aux dés leur sort,

ses yeux si bleus dans les yeux vides de la mort.

Elle dissout lentement dans la nuit

ce qu’elle engloutit, sans le moindre bruit.

Patiente, elle consent le reflet de l’autre,

trésaille, le brouille et le défait encore:

une peinture délavée s’écoule et disparaît pour toujours.

Elle se perd en pluriels à l’heure d’une naissance,

habite nos émotions et chacune de nos larmes,

complice sans voix de nos douleurs et de nos joies.

 

 

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Webstory
12.02.2022

Inspiration: Peinture de Olivia Malena VIDAL

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