Créé le: 30.06.2020
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Paris

Amour, Voyage

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« …dans la ville de pierre Où l'on se sent étranger Il y a toujours du bonheur dans l'air Pour ceux qui veulent s'aimer… … Et le cœur de la ville A battu sous nos pas… Toi Paris tu m'as pris dans tes bras » (Extrait de la chanson de Jean Peigne, interprété par Enrico Macias)
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Paris, 11 octobre 2008

 

En haut de l’escalier, devant l’entrée du « Train Bleu », je scrutais la foule tentant de reconnaître – avant qu’il ne me voie – celui que j’attendais.

J’étais arrivée la première, dix minutes d’écart séparaient l’entrée en gare de nos deux trains.

De loin je l’aperçus mais de l’estrade où je me trouvais lui m’avait déjà repérée. Il avançait, pressé, jouant des coudes parmi le flot de voyageurs déversé en même temps que lui sur le quai. Un sourire radieux sur les lèvres et les yeux pétillants de joie il gravit quatre à quatre les marches qui nous séparaient encore, posa sa valise, me souleva et me fit tournoyer avant de m’entraîner par la porte tambour à l’intérieur du restaurant mythique de la gare de Lyon.

 

A peine le temps de fêter nos retrouvailles, qu’il fallut déjà repartir – ensemble cette fois – un rendez-vous d’importance nous attendait et il était hors de question d’y être en retard. Le taxi qui nous emmenait emprunta les bords de Seine et nous offrit au passage une vue splendide sur Notre-Dame ; la cathédrale se découpait presqu’irréelle de blancheur sur un ciel d’automne bleu azur d’une pureté surprenante. Mais était-ce l’automne ou le printemps ? L’idée qu’une telle question puisse se poser me donna le vertige, juste l’espace d’une seconde, le temps de reprendre mes esprits et de voir les feuilles jaunies sur les arbres des quais.

 

Nous devions repartir le soir-même, sitôt l’entrevue terminée, c’était prévu ainsi. Cependant, vers seize heures en retrouvant les rues de Paris, séduits par la magie envoûtante de cette journée exceptionnellement belle, chacun projeta, sans en toucher mot à l’autre, de dévier le cours des choses.

Qui de lui ou moi proposa le premier cette éventualité ? Je ne me souviens plus, mais ce dont je me rappelle c’est l’éclat de rire que nous avons eu dans le taxi lorsque nous avons réalisé avoir eu la même idée !

 

A cette époque ni salon ni manifestation particulière n’avait lieu dans la capitale et, faisant confiance au chauffeur de taxi qui nous reconduisait, nous étions arrivés dans une petite rue qui – d’après les dires de notre guide improvisé – était très centrale et l’hôtel, devant lequel il s’arrêta, très agréable et confortable.

Mon compagnon régla la course et le taxi disparut.

La devanture de l’hôtel, à peine plus grande qu’une porte d’entrée, ne payait pas de mine, si ce n’est l’auvent qui nous renseignait sur le lieu, nous aurions très bien pu passer à côté sans le voir. Deux étoiles… généralement nous prenions la classe au-dessus mais là, le jour commençait à décliner, notre train était depuis longtemps reparti sans nous, nous entrâmes donc, décidant que pour une nuit nous nous en contenterions.

 

L’espace très accueillant et feutré du petit hall, le sourire chaleureux du concierge et son empressement à nous trouver une chambre semblèrent corroborer les dires du chauffeur de taxi. Les formalités remplies, notre hôte nous précéda en empruntant l’escalier jusqu’au premier palier. Parterre un tapis moelleux absorbait le bruit de nos pas, des tableaux et un splendide bouquet de fleurs agrémentaient l’étage où nous attendait la chambre.

« Vue sur cour, vous n’aurez aucun bruit et pourtant vous êtes au cœur-même de Paris. Bon séjour ! »

Au cœur-même de Paris… en effet, nous y étions et dans l’un des plus prestigieux quartiers, situé sur la rive droite de la Seine : le 1er arrondissement ! Musées, boutiques de luxe, jardins, etc. étaient à portée de main… de pied devrais-je dire ! car nous pourrions, le lendemain, nous balader sans moyen de locomotion. Incroyable ! Six cents mètres séparaient l’hôtel du musée du Louvre. Le Faubourg Saint-Honoré était au bout de la rue, à deux cents mètres, à l’autre bout : la place Vendôme… Nous n’en revenions pas. Par acquit de conscience nous vérifiâmes que nous étions bien dans un « 2 étoiles ». Eh oui ! il n’y avait pas de doute. Je regardai mon compagnon accoudé à la fenêtre ouverte.

–        Tu te rends compte ? C’est magnifique !

–        Et il n’y a effectivement pas de bruit !

 

Après nous être rafraîchis, bras dessus bras dessous nous partîmes en direction du Jardin des Tuileries à deux pas. La soirée était douce, Paris nous offrait un fragment d’été indien.

 

Longeant le Louvre par la rue de Rivoli, en flânant nous étions arrivés aux Halles. Un petit creux commençait à se faire sentir aussi avions-nous décidé de manger « Au Pied de Cochon ». Excellente idée, mais sans réservation… Un serveur en grand tablier nous accueillit :

–        Vous n’avez pas réservé… Désolé, c’est complet.

Nous allions repartir quand un autre serveur, téléphone à l’oreille, s‘approcha en nous faisant signe d’attendre.

–        J’ai une table qui vient de se libérer, si vous voulez bien me suivre.

 

Il n’y avait rien à ajouter : c’était vraiment notre jour de chance !

Commentaires (2)

GB

Ghislaine BROCARD GONIN
04.07.2020

Ah mais oui, moi aussi j'attend la suite ... avec impatience !

Naëlle Markham
30.06.2020

Bonsoir, Je suis restée sur ma faim. J'attends la suite avec impatience. Il y en a bien une, rassurez-moi ? Bonne soirée Naëlle Markham

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