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© 2024-2025 Starben Case

Réfugié, émigré... Quitter son pays par choix ou par obligation laisse des traces. Grandir dans un même lieu donne des racines. Combien d'arbres avons-nous arrachés?
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J’arrive de là-bas ici, dans un pays

où je deviens un être sourd et muet.

J’entends des sons, je vois des gens,

mais rien n’est plus comme avant.

 

Ils me disent émigré ou réfugié

alors que pour moi, tout n’est qu’étranger.

Que me disent-ils avec cette insistance

à laquelle je réponds par le silence?

 

De l’échange muet de nos regards,

nos gestes font naître l’espoir

d’un dialogue balbutiant.

Signe d’un rapprochement prudent.

 

J’aimerai dire le pays que j’ai fuis

et adopter le leur. Intégrer disent-ils.

Combien de temps me reste-il

pour les intégrer et m’en faire des amis?

 

Des semaines, des mois, des années

M’éloignent de ma maison.

Je n’ai plus rien à donner

Sauf moi. Mais qui suis-je au présent?

 

Ce poème ne rime à rien

d’autre que d’exister.

 

Sur le thème de l’exil, voir aussi Migrer du bleu au noir et La migration du flamand rose

 

Commentaires (1)

Yo-Xarek
16.12.2024

Partir, fuir et tout laisser derrière soi. Ce poème traduit bien le drame de l'exil forcé. La découverte d'autres pays, d'une autre langue. Sourd et muet, c'est l'impression que l'on doit avoir en débarquant.

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