Créé le: 27.03.2025
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Mon ours en peluche
Chapitre 1
1
Il était jeune, à peine 3 ans. C'est trop jeune pour mourir. Voilà la triste fin d'un ours en peluche qui à eu le malheur d'être rempli de paille. D'avoir été utiliser pour booter le feu à un tas d'objet en bois.
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Il y a dans la mémoire des évènements qui restent fossilisés dans un coin de notre cerveau. Des évènements qui, plus on est jeunes et plus ils ont de la peine à disparaitre. Comment si les injustices s’étaient encrées.
L’histoire se passe au début de l’été. Avec mes parents nous avions loué un petit logement dans une villa. C’était très agréable car il y avait un grand jardin et avec les enfants du quartier nous pouvions jouer en toute sécurité.
Les propriétaires nous avaient laissé en disposer à notre guise.
Ce samedi, comme tous les samedis, c’était mon papa qui venait me chercher à l’école, les autres jours je rentrais seule. A cette époque il y avait peu de voitures qui circulaient, donc je ne craignais rien.
Nous rentrions donc après ma matinée d’école. En arrivant à proximité de la maison, nous vîmes de la fumée qui s’élevait derrière le garage et une odeur un peu étrange se dégageait.
En voyant cette fumée, je fus intriguée, je n’avais pas peur car mon papa me donnait la main, je lui demandais s’il savait ce qui se passait. Il me répondit qu’il en avait pas la moindre idée. Que peut-être c’était ma mère qui faisait quelque chose. Il me dit d’aller voir, pendant qu’il rentrait à la maison un moment.
Je m’avançais doucement pour voir ce qui se passait, à ma grande surprise, je vis ma mère qui brûlait de vieilles affaires, des planches, une petite table, un vieux fauteuil, le tout était entassé tel un bûcher.
Peut-être tout ceci en vue de notre proche déménagement, mais bon, je trouvais ça quand même d’une drôle d’idée.
J’eu une sensation d’excitation. Peut-être un moyen de me divertir en l’aidant. Quand on est enfant, tout est bon pour s’amuser.
En m’approchant plus près, je déchantais, je ne croyait pas si bien dire en parlant de bûcher, au lieu de pouvoir m’amuser, je fut complètement abasourdie de voir, trônant sous ces monceaux de bois, mon vieil ours en peluche, compagnon de jeu depuis l’âge de 3 ans. Un cadeau de ma «nonna» en vue de mon départ pour la Suisse.
La tristesse m’envahit. Je me mis à crier et pleurer. Mon papa m’entendant arriva rapidement croyant que je m’étais blessée.
En voyant ma réaction, ma mère, qui, soit dit en passant, n’avait pas l’air de comprendre ma réaction, me dit que de toute façon mon ours était râpé. En fait, elle en avait rien à faire que j’aimais cet ours depuis de nombreuses années.
Mon papa assista à la scène, il était furieux, il demanda alors à ma mère pourquoi elle avait mis mon ours dans le feu.
Ma mère raconta que le fauteuil ayant de la peine à brûler, elle avait cru bon d’utiliser mon vieil ours, comme accélérateur de feu, vu qu’il était de toute façon tout râpé et surtout rempli de paille.
Quoi de meilleur pour allumer le feu. Et oui, c’est vrai quoi de mieux que de la paille pour que le feu prenne bien.
Pourquoi avait-elle fait cela sans réfléchir, sans tenir compte que cet ours en peluche ne lui appartenait pas.
Et oui mon vieil ours en peluche était rempli de paille, mais de bien d’autres choses aussi, toutes mes histoires, mes confidences.
Je restai là, assise dans l’herbe à regarder mon ami mourir carbonisé au milieu des flammes. Il avait l’air aussi triste que moi. Les yeux avaient roulés sous la propulsion des flammes.
Je lui en ai voulu, à ma mère, même si, quelques jours plus tard, ma «nonna» entendant ce que sa fille avait fait, m’en envoya un autre.
En effet, un nouvel ours arriva, après une semaine, il était également beau. Naturellement ce n’était pas la même chose. Le pauvre, comment lui en vouloir à ce nouveau compagnon. Il n’y pouvait rien.
Celui-ci ma mère c’est bien gardée de l’abimer. Et je lui en ai voulu pendant de longues années.
Lui aussi, avec les années devint râpé. Je peux même vous dire qu’il est toujours râpé, et qu’il trône encore sur une étagère de ma chambre.
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