Créé le: 08.03.2013
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MATRIX III Case Story: La cave

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Dans le passé de chacun, il y a Matrix III:  la cave. C’est un lieu  dont on a perdu la clé et un jour, elle réapparait de manière inattendue. Prenez alors votre lampe de poche pour  vous aventurer dans un monde oublié et laissez-vous perdre…
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La véritable histoire amoureuse du Petit Chaperon Rouge

Il était une fois un Petit, tout Petit Chaperon Rouge (PCR), dont la naissance fût un événement puisqu’il n’était pas né dans un chou, comme tous les autres, mais dans une orchidée, espèce rare dans la région, à en croire les ancêtres de l’île de Vénus.

Le PCR commença très tôt à voyager car elle, ah oui, excusez-moi. Je dois vous avouer une chose très importante pour cette histoire : le PCR était une FILLE. Un peu garçon manqué, comme il se doit pour bien commencer dans la vie, mais une fille tout de même. Sa naissance de ce fait ne fut pas célébrée dans la joie la plus absolue par ses parents.

 

Je disais donc, le PCR commença très tôt à voyager car elle avait des parents migrateurs. Elle commença au Moyen Orient et fit peu à peu le tout de la terre. Je vais vous raconter son histoire, mais une histoire secrète et inconnue dont personne ne connaît les détails… ni l’ensemble. Peut-être quelques personnes tout de même, mais elle n’a jamais été écrite et se perd dans la tradition orale.

 

L’histoire amoureuse du PCR commença dès l’année de ses cinq ans…

 

Elle jouait dans un grand jardin très sauvage disparu aujourd’hui. Il se trouvait quelque part entre les nuages et la pluie. Comme à son habitude, elle jouait avec de petits garçons, mais l’un deux était beaucoup plus grand qu’elle, mais alors bien plus grand. PCR le suivait partout et l’admirait beaucoup puisqu’il était né dix à quinze ans avant elle.

Pourtant il ne s’ennuyait pas avec elle et ce jour là, c’est lui qui marchait derrière. Le PCR l’emmena vers le pommier tout en fleurs au centre du jardin, un peu à droite. Il faut se méfier des pommiers. Il l’aida à grimper à l’arbre et ensemble, ils montèrent jusqu’au plus hautes branches. Le PCR passait souvent des heures à rêver, perchée au sommet des arbres, des toits, des murs. Elle aimait particulièrement ce pommier, comme une lointaine ancêtre avant elle.

 

Soudain, son ami la regarda d’un air bien étrange et parla dans un langage incompréhensible. Elle sentit une sensation nouvelle dans son corps et elle écouta attentivement. Il était question d’amour de grandes personnes et voyant que le PCR tenait beaucoup à lui, il lui demanda un baiser. Mais un vrai. Le PCR ne savait pas quoi faire et elle regarda en bas. Elle tenait bien sûr à son ami, car sans lui, elle n’arriverait pas à descendre seule de l’arbre. Les premières branches étaient bien trop hautes. Alors elle lui donna un baiser puis un deuxième.

 

Le soir avançait et le PCR descendit ce jour là de l’arbre avec un bourgeon de pommier dans le cœur. Elle se rendit compte qu’il s’était passé quelque chose d’important. Ce bourgeon allait fleurir à des années lumière de ses 5 ans. Elle observa un changement d’attitude à la façon dont son ami l’aida à descendre de l’arbre, comme si elle était soudain devenue importante à ses yeux… verts, bleus, gris?

C’est bien connu, le pommier est un être qui engendre bien des processus irréversibles. L’histoire ne dit pas ce qu’il advint de l’ami, du pommier ou du PCR, car c’était il y a fort longtemps et des trous noirs ont englouti ces personnages.

 

Nous retrouvons le PCR cinq ans plus tard sur une île de rêve, bercée de sable et d’eau turquoise. Le PCR habitait une immense maison, un vrai labyrinthe dont elle connaissait tous les recoins, tellement que ses parents avaient une peine inouïe à mettre la main dessus, en général pour lui administrer une fessée. Précisons que le PCR voyait surtout sa mère, car son père était occupé à la bonne marche de la maison, des invités, des spectacles… Mais sa maman était également souvent absente et le PCR se débrouillait avec son frère, au jour le jour, à faire mille bêtises qui passaient inaperçues. Mais parlons plutôt des milles et une journées particulières du PCR…

 

Dans cette grande maison existaient quantité de sous-terrains, d’alcôves et de passages secrets. Un jour que le PCR se promenait dans le grand jardin exotique du palais, elle découvrit quelques arcades bien cachées dans lesquelles travaillaient des hommes de son père. Le PCR, qui aimait par-dessus tout fouiner, babiller avec les adultes et découvrir des tas de choses secrètes, se lia d’amitié avec ces ouvriers. Il y en avait un, le chef, un grand blond, impressionnant mais toujours gentil et souriant. Il accueillait toujours bien les visites du PCR et l’invitait dans sa loge passer du temps et bavarder. Il avait remarqué que le PCR était très curieuse et ludique. Alors, il inventait des jeux de cache-cache, entre, autres qui amusaient le PCR, toute fière qu’une grande personne s’intéressa à elle. Mais voilà…

Ces jeux prenaient une allure étrange et commençaient à ressembler aux jeux que jouent les enfants entre eux pour imiter les grandes personnes tout en découvrant leur corps. Surprise qu’un adulte s’intéresse à elle, la curiosité du PCR la ramenait toujours vers ce personnage. De nouvelles sensations l’envahissaient suivant où la main de l’homme se posait. Elle captait des changements qui se produisaient dans le corps d’en face et son instinct l’avertissait d’un danger qu’elle n’arrivait pas à définir. Tout en luttant contre cet inconnu, elle se sentait attirée par le mystère. Elle se décida à demander de l’aide avant qu’il ne soit trop tard. Mais à qui parler? Ses parents la gronderaient certainement. Elle pensa à une femme qui travaillait au palais, une femme protectrice et maternelle mais terriblement pipelette. Il s’ensuivit une telle confusion dans le palais que le PCR se tint bien tranquille en attendant la réaction de ses parents. Il arriva une chose si dure pour le PCR, une chose qu’elle ne pardonna jamais à ses parents. Voici comment sa vie de rêve bascula et comment elle fut renvoyée du palais…

 

Du jour au lendemain, le palais disparut. Avec lui disparurent le soleil, le ciel toujours bleu, les fleurs et les colibris, sa chambre, son frère, son chat et ses parents. Elle se retrouva très très loin du paradis perdu, dans un pays glacial sans soleil et sans la mer. Enfermée dans une grande maison grise, elle n’avait rien d’autre qu’elle-même. Ce qui était encore plus étrange, c’est que les hommes étaient proscrits et pendant un temps infiniment long, le PCR ne vécut qu’avec des femmes. Des femmes?

Elle se demandait si elle allait revoir un jour ses parents, si tout cela était bien réel. Le seul lien qui lui restait de sa vie antérieure, la seule et unique preuve que cette vie avait bel et bien existé, était l’écriture. Elle put écrire des lettres qui parvenaient comme par miracle au palais et sa mère parfois lui répondait. C’était alors une joie inestimable, lorsqu’elle recevait une lettre avec un timbre où figuraient de magnifiques poissons exotiques, du corail, des animaux, comme une petite fenêtre sur son passé. Elle se dit qu’un jour peut-être, elle reverrait tout cela. Le sort en décida autrement. Bien des années plus tard, elle fut rappelée effectivement au palais, mais plus rien n’était pareil. Ses parents avaient changé de pays, de palais, d’amis, de tout. Le PCR avait changé aussi. Elle se jura de ne plus jamais parler de ses désirs, de son corps, à qui que ce soit. Ayant perdu le contact avec ses émotions, et finalement avec elle-même, elle garda ses distances avec les hommes et devint sauvage et timide. Bien des années plus tard, elle revécu cette même punition, l’éxil, une deuxième fois, mais écoutez plutôt la suite, au temps où le PCR habitait parmi les indiens dans un pays très lointain…

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