Marcher sur une plage au bras d'un rêve
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Elle marche sur la grève à 2 pas de moi. Je la trouve belle, ravissante, séduisante, elle m’ignore, du moins en apparence, jusqu’au moment où une vague un peu plus puissante vient lui mouiller les pieds. Elle vient s’accrocher à mon bras avec un petit cri délicieux. Je sens sa hanche contre la mienne. Son bras s’appuie sur mon épaule et c’est tout pour l’instant. Difficile d’expliquer mon trouble, je suis électrisé par son corps si attirant, si harmonieux ses traits, si suggestives ses rondeurs sous son pull, si mutin son petit nez, si douce sa voix d’alto, si intéressantes ses idées, si féminines ses réflexions sur la vie. Marie-Sophie, je suis béat d’admiration devant cette jeune femme de 22 ans, qui suis avec moi le bord de la mer, en s’appuyant sur mon bras.

Nous marchons sur la plage de Sousse. C’est terriblement long jusqu’à El Kantaoui. La fascination me soutient, la mer change de couleur à chaque pas. Nous décidons de remonter vers le quartier qui borde la plage. Elle s’affale sur un sofa dans le hall de l’hôtel. Je fais de même, nous soufflons un peu. Le moment est magnifique. Je la laisse se reposer quelques instants, tandis que je vais à la librairie acheter quelques journaux, un livre, des cartes postales. Je prends du temps, je m’investis dans mon choix, je ne peux m’empêcher de penser qu’elle m’attend à quelques pas de là, détendue. Toujours élégante et soignée, elle commandera du thé de menthe avec des pâtisseries locales. Le serveur ne pourra pas s’empêcher de l’admirer, voire de la désirer, comme tous les hommes qui la croisent.

– Mais qu’est-ce qu’ils ont tous à me dévisager comme cela ? m’a-t-elle soufflé un jour, indignée par l’insistance des regards des hommes sur elle.

– Je crois que tu n’as pas idée combien ta beauté est lumineuse, lui avais-je répondu ce jour-là.

Pendant que la libraire emballe le cadeau, j’essaie d’imaginer sa surprise au moment de le déballer. Le livre s’intitule « La mer orange ». Il est illustré de 150 photos de paysages pris dans le monde entier. J’ai fait le pari qu’il lui plaira.

La belle n’est plus à sa place, je la cherche du regard mon paquet-cadeau à la main. Elle a disparu, comme un rêve, comme une brume de beauté sur la plage…la machine à souvenirs s’arrête.