ça faisait une semaine et deux jours qu’il voyageaient.

Ils étaient sur une plage dans une grotte illuminée de la lumière bleu azur du lac souterrain.

– Si on n’a pas Maât, qu’est-ce qu’on fait ? demanda Bès

– On doit retrouver Maât, c’est tout, dit Thot

– Mais si notre plan… ne fonctionne pas. Ce n’est pas que je crains de voir Seth ou Apophis, mais si on ne trouve pas Maât, il faudra une solution. Tu crois qu’elle sait ou est Apophis ?

Encore une question qui faisait songer Thot que retrouver Maât ne serait que la partie émergée de la pyramide.

 

Maât nettoyait sa robe en lin dans un endroit caché du lac. Des odeurs et voix familières qu’elle n’avait plus connu depuis  longtemps alertèrent ses sens.

Oui, c’était Bès, ses éclats de rire lui parvenaient. Une voix caquetante comme celle d’un oiseau devait être Thot, et pour finir il devait y avoir l’homme-crocodile.

Elle songea avec douleur à ce qui avait été son passé. Entre Isis et Horus, Maât avait mangé des vipères, sa peau si douce était devenue des écailles et ses yeux dorés étaient devenus incisifs. Eux, Apophis, son père. La famille n’avait pas la saveur de la rose comme elle l’avait espéré. Et eux, qui représentaient ce qu’elle avait délaissé pour essayer de mieux vivre, étaient là, chez elle !

 

Bès riait du ricochet raté lancé par Thot.

– Que faites-vous dans mon royaume ? s’enquit une voix derrière eux.

Ils se retournèrent et virent Maât, qui se tenait sur un rocher. Elle n’avait pas changé. Mais son joli visage était marqué par la fatigue.

– Maât, Maât ! Nous te cherchons partout ! s’écria Bès

– Que faites-vous ici ? Je ne voulais plus rien à voir avec la famille divine.

– Mais tu étais avec nous !

– J’étais avec vous ! Avant d’être bannie ici ! Maintenant partez !

Maât était un dommage collatéral de l »ascension d’Horus et cela allait être vraiment compliqué de l’emmener. Thot, roi des bons mots, prit la parole

– D’accord, tu es devenue aussi aimable qu’un cobra cracheur de venin… mais

Soudain, le niveau d’eau fut aspiré et l’air se réchauffa.

– C’est la troisième fois cette semaine !

Sobek attira leur attention.

– Horus réchauffe la Terre, l’eau part pour éviter le desséchement

Thot comprit le premier. Maât pourra voir par elle-même que ses intérêts sont en jeu et il faudra qu’elle vienne avec eux. C’était vraiment le scarabée sur la croix d’Ankh.

 

Le quatuor reprit la route pour sortir du monde souterrain

– Pourquoi est-ce qu’on a jusqu’au 29 février ?

– Les Romains étaient pressés d’arriver au mois de mars, Mars est leur dieu tout puissant. Ils ont pris le calendrier égyptien et ils ont ajouté des années bissextiles !

– Au fait Maât, je n’arrive pas à croire que tu n’aies pas procréé ! Tu sais je suis bon juge, après avoir vu beaucoup d’accouchements, tu serais le genre de femme à

– J’ai un fils

– Ou est-il ?

– Vers son père.

– Son père ? dirent Sobek, Thot et Bès d’une unique voix

– Oui, son père. Au fait quel est votre plan pour contrer Horus ?

– C’est toi le plan

– Moi ? Je ne peux rien pour vous. J’en ai marre d’être toujours le plan des autres. J’étais aussi le plan de mon père pour surveiller Apophis.

– A ce propos, sais-tu ou il est ?

– Maman ! dit une voix sur leur côté.

– Néfertoum, dit Maât en s’arrêtant.

Néfertoum sortit de la pénombre et les peurs de Thot se confirmèrent, la moitié du corps de Néfertoum était celle d’un serpent.

– C’est bien cher fils de Maât, disait Bès. Ou est ton père ?

– Ici, disait une autre voix glaçante derrière eux.

Thot eut l’impression d’être changé en statue. Apophis était vers eux. L’ancienne déesse de la vérité, l’ordre et la justice était devenue la femme du maître du chaos.

 

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