Créé le: 28.10.2018
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Le temps… sur toile

Poésie

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© 2018-2025 a Chantal Girard

Le temps… il est là, on le sait, on le sent mais nul ne le touche vraiment ni ne le possède. Certains pourtant, armés d’une palette tentent - avec l'âme de leurs pinceaux - de le retenir…
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LE VIOLONISTE

                                        A un peintre…

 

Saisi dans la tourmente

De couleurs fauves et flamme

Tu le crées, tu l’inventes,

Tu le peins corps et âme

 

Tu le veux virtuose…

Ton idée le projette

Et le métamorphose

Au gré de ta palette

 

La force de l’instant

Imprègne la peinture

Et puis comme si le vent

Mêlait sa signature

A ton inspiration

D’un coup il se déchaîne

Semant fougue et passion

Il balaye la scène

Plaquant les partitions

Au hasard d’un espace

Où tout n’est qu’impression

Percutante et fugace

 

Ainsi sculpté de gouache

Au cœur d’un univers

Vibrant, il se détache

De toi, il se libère…

Mais la toile le retient

Prisonnier dans sa trame

Figeant le musicien

Ad vitam aeternam !

 

Quand soudain l’instrument

Glisse près de sa joue

S’anime d’un mouvement…

Le violoniste joue !

 

Et dans un crescendo

La musique s’élance

Débordant du tableau

Sur le cadre elle s’avance

Au-delà des remparts

Du trait, de l’apparence

Je l’entends… du regard

Déchirer le silence

 

* * *

 

ESQUISSE

                             A un peintre, au hasard d’une rencontre

 

Pour la promesse

D’une autre histoire

Pour quelqu’ivresse

Teintée d’espoir

Tu enjambes les océans

Pour retracer ta destinée

Tu te fais l’âme d’un conquérant

Pour échapper à quel passé ?

 

Sur ton épaule

L’aile du temps

Légère te frôle

En frémissant

Mais toi dans ta hâte de vivre

Tu ne l’a pas sentie passer

Feuilletant les plages d’un livre

Ecrit au rythme des marées

 

Tantôt ici

Tantôt ailleurs

Tu vis ta vie

A coups de cœur

Tu parles en couleurs, tu esquisses

Le temps qui passe et ton langage

En tons pastel se fait complice

De femmes, de fleurs, de paysages…

 

Tu prends au piège

Le temps qui danse

Dans les arpèges

De ces nuances

Avec le ciel en toile de fond

Quand l’or d’un soleil cristallise

Sur ta palette ses impressions

Tu peins l’instant… Tu l’éternises

 

* * *

 

OLIVIER

                              A un ami

 

Tu as puisé dans les racines

De ton prénom-arbre l’essence

Qui au talent te prédestine

Depuis les confins de l’enfance

 

Le temps t’a métamorphosé

Et là où finissait ton nom

Tu as, par un “H” inspiré…

Réinventé ton horizon

 

Ivre de liberté

Ta main comme un oiseau

S’envole sur une idée

L’espace d’un tableau

 

Tu saisis l’éphémère

D’un rêve et tu redonnes

Ampleur à ce mystère

Que la toile emprisonne

 

De toi je ne sais presque rien

Sinon l’essentiel, l’évidence

Je sais que tu es magicien

Et le reste est sans importance

 

Je sais que le papier devient

Vivant lorsque tu en caresses

Du bout d’un crayon le vélin

L’animant d’ombres et de tendresse

 

Je sais qu’avec passion

Au-delà du regard

Tu retiens l’impression

D’un instant, d’un hasard

 

Et dans la perspective

D’un art grandeur nature

Parfois même il t’arrive

De faire vibrer les murs…

…Jerry KoH

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