Créé le: 28.10.2018
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Le temps… sur toile
Le temps… il est là, on le sait, on le sent mais nul ne le touche vraiment ni ne le possède. Certains pourtant, armés d’une palette tentent - avec l'âme de leurs pinceaux - de le retenir…
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LE VIOLONISTE
A un peintre…
Saisi dans la tourmente
De couleurs fauves et flamme
Tu le crées, tu l’inventes,
Tu le peins corps et âme
Tu le veux virtuose…
Ton idée le projette
Et le métamorphose
Au gré de ta palette
La force de l’instant
Imprègne la peinture
Et puis comme si le vent
Mêlait sa signature
A ton inspiration
D’un coup il se déchaîne
Semant fougue et passion
Il balaye la scène
Plaquant les partitions
Au hasard d’un espace
Où tout n’est qu’impression
Percutante et fugace
Ainsi sculpté de gouache
Au cœur d’un univers
Vibrant, il se détache
De toi, il se libère…
Mais la toile le retient
Prisonnier dans sa trame
Figeant le musicien
Ad vitam aeternam !
Quand soudain l’instrument
Glisse près de sa joue
S’anime d’un mouvement…
Le violoniste joue !
Et dans un crescendo
La musique s’élance
Débordant du tableau
Sur le cadre elle s’avance
Au-delà des remparts
Du trait, de l’apparence
Je l’entends… du regard
Déchirer le silence
* * *
ESQUISSE
A un peintre, au hasard d’une rencontre
Pour la promesse
D’une autre histoire
Pour quelqu’ivresse
Teintée d’espoir
Tu enjambes les océans
Pour retracer ta destinée
Tu te fais l’âme d’un conquérant
Pour échapper à quel passé ?
Sur ton épaule
L’aile du temps
Légère te frôle
En frémissant
Mais toi dans ta hâte de vivre
Tu ne l’a pas sentie passer
Feuilletant les plages d’un livre
Ecrit au rythme des marées
Tantôt ici
Tantôt ailleurs
Tu vis ta vie
A coups de cœur
Tu parles en couleurs, tu esquisses
Le temps qui passe et ton langage
En tons pastel se fait complice
De femmes, de fleurs, de paysages…
Tu prends au piège
Le temps qui danse
Dans les arpèges
De ces nuances
Avec le ciel en toile de fond
Quand l’or d’un soleil cristallise
Sur ta palette ses impressions
Tu peins l’instant… Tu l’éternises
* * *
OLIVIER
Tu as puisé dans les racines
De ton prénom-arbre l’essence
Qui au talent te prédestine
Depuis les confins de l’enfance
Le temps t’a métamorphosé
Et là où finissait ton nom
Tu as, par un “H” inspiré…
Réinventé ton horizon
Ivre de liberté
Ta main comme un oiseau
S’envole sur une idée
L’espace d’un tableau
Tu saisis l’éphémère
D’un rêve et tu redonnes
Ampleur à ce mystère
Que la toile emprisonne
De toi je ne sais presque rien
Sinon l’essentiel, l’évidence
Je sais que tu es magicien
Et le reste est sans importance
Je sais que le papier devient
Vivant lorsque tu en caresses
Du bout d’un crayon le vélin
L’animant d’ombres et de tendresse
Je sais qu’avec passion
Au-delà du regard
Tu retiens l’impression
D’un instant, d’un hasard
Et dans la perspective
D’un art grandeur nature
Parfois même il t’arrive
De faire vibrer les murs…
…Jerry KoH
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