Créé le: 15.08.2023
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Le rendez-vous
Chapitre 1
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Ne pleure pas en pensant à moi. Ne pleure pas en parlant de moi. Je suis toujours là. Souris en te rappelant de moi et ris en racontant des anecdotes sur moi. Je te connaissais heureux et je veux que tu restes celle que j’ai connu car je ne suis pas loin, je suis juste de l’autre côté du chemin.
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Assise sur sa chaise de bureau, Sophie tournait sur elle-même, dépité de voir temps le défiler ainsi. Depuis trois semaines maintenant, elle ne sortait que pour travailler et acheter des plats tout préparé. Elle n’avait plus goûts à rien. Elle ne voulait plus rien faire. Son niveau de flemme était tellement haut aujourd’hui que même bouger lui demandai un effort surhumain. Pourtant, plusieurs coups de sonnette du facteur l’obligea à se lever afin de récupérer un colis qu’elle n’avait même pas commandé. Pourtant son nom et son adresse se trouvait bel et bien sur cet envoi. Elle l’ouvrit donc avec beaucoup précaution pour trouver à l’intérieur un espèce de vieux parchemin sur lequel était écrit : « Elle n’est pas loin, juste de l’autre côté du chemin ». Elle sortit ensuite du carton une vieille boîte de petit beurre qu’elle avait reconnu immédiatement. Il y a bien longtemps, sa grand-mère possédait la même. Elle la caressa du bout des doigts en souriant et l’ouvrit comme si elle contenait un trésor. A l’intérieur, un nouveau papier sur lequel il était écrit : « Utilise tes cinq sens ». Qu’est-que ça pouvait vouloir dire. Elle prit alors un petit des petit beurre et, au lieu de le manger ardemment comme à son habitude, elle suivit le contour bosselé du petit gâteau à l’aidé de son majeur. Ensuite, elle le fit danser entre ses doigts afin qu’elle puisse observer tous les détails. Chaque petits points, chaque lettres dansait à présent pour elle. Après, elle approcha son oreille du biscuits et le cassa délicatement en deux, puis encore une fois en deux. Ce bruit crépitait dans son oreille comme le doux chant d’une comptine pour enfant. Elle l’amena ensuite jusqu’à son nez afin de le sentir. Jamais elle n’avait pris le temps de renifler un biscuit sec, et bien, contrairement à ce que l’on pourrait croire, les biscuits secs, en tout cas les petits beurre sentaient très bon. Elle porta le petit bout de biscuit qu’elle avait dans sa main jusque dans sa bouche. Et là, encore une fois, au lieu de l’avaler sans même vraiment le goûter, elle le laissa fondre sous sa langue. Elle connut alors un réel sentiment de bien-être. Elle qui peinait à se souvenir de sa grand-mère, elle parvenait maintenant à se rappeler de son odeur si fruité, de son regard bienveillant, de son sourire rougit par le rouge à lèvres qu’elle glissait chaque jour dans son sac, et sa voix, si douce et si gentille. Quels souvenirs délicieux. Elle s’installa alors dans sa chaise de bureau, mit un deuxième morceau de biscuit dans sa bouche et se laissa submergée par ses souvenirs. Ce n’est plus les traits de sa grand-mère qui lui apparaissait mais bien le souvenir de sa cuisine qui exacerba ses papilles. D’alors elle se rappela du chocolat chaud fait avec amour à l’ancienne. A l’époque, pas de micro-onde ni de machine à café super soffistiqué qui vous chauffe le lait en deux secondes. Non rien de tout le luxe actuelle. A cet époque, il fallait sortir le poêlon et faire attention que ça ne brule pas. Alors elle est restait là à tourner le lait, à mettre la poudre de cacao et à re mélanger le lait jusqu’à ce que la température mais aussi la texture soit parfaite. Et c’était toujours le cas, le goût du petit beurre trempé dans le chocolat chaud mettait un point final exceptionnel à une après-midi de jeu et d’amusement déjà presque parfaite. Ses souvenirs divaguèrent ensuite jusqu’à la dame blanche. De toutes celles qu’elle avait déjà goûter un peu partout, aucune n’égalait celle de sa grand-mère qui avait trouvé l’équilibré parfait entre la glace pas trop dur et le chocolat fondu pas trop chaud. Un délice pour les papilles des enfants mais aussi des grands. Elle se rappela après de la choucroute préparé avec amour, l’odeur des clous de girofle qui embaumait toute la maison. Un met qu’une petite fille de sept ans n’était pas censé apprécié mais qu’elle mangeait toujours avec beaucoup de plaisir. Puis, enfin, elle se rappela de sa soupe à la tomate dans laquelle flottait des morceaux d’oignons fondant juste comme il le fallait. Cette soupe était d’ailleurs la seule soupe au monde qu’elle n’avait jamais aimé. Le gâteau fondu et entièrement avalé l’a ramenait à la réalité. Une réalité dans laquelle elle ne voulait pas être, elle reprit alors un autre bout de gâteau, ferma à nouveau ses yeux et se laissa encore une fois envahir mais ces souvenirs étaient encore différents. Elle se rappela de son sapin de Noël, sa grand-mère passait des heures à mettre sa décoration de Noël en place. Elle peaufinait chaque détails, réfléchissais à l’emplacement de chaque boule, de chaque guirlande. Elle équilibrait le tout comme un chef d’orchestre Menant ses musiciens à la baguette. Chaque chose avait sa place et chaque place avait sa chose. Et, au final, c’était tout simplement magnifique. Elle se rappelait de ces après-midi ou ses deux grands-parents lui avaient appris à jouer à rami. Elle n’avait que six ans, ne savait pas encore compter, ne pouvait pas tenir toutes les cartes dans ses toutes petites mains mais, pour la première fois, elle jouait avec les grands et elle avait adoré ça. Elle ne put s’empêcher de pleurer en se remémorant autant de souvenirs enfouis. Elle redéposa alors la boite de petit beurre sur la table et attrapa le cadre dans lequel était exposé un dessin. Encore une fois, elle le reconnu immédiatement. Sa grand-mère possédait un exemplaire de ce dessin en taille xxxxl. Il prenait la moitié de son mur. Elle l’avait toujours trouvé splendide mais ce qu’elle aimait par-dessus tout dans ce dessin était l’histoire qu’il cachait. Elle se souvient encore aujourd’hui de la première fois où sa grand-mère lui a raconté cette histoire. Elle n’avait que cinq ans quand, un jour, elle resta figés devant ce dessin qu’elle trouvait magnifique. Quand sa grand-mère vu cet arrêt brusque, elle s’approcha tout doucement de sa petite fille, elle lui prit la main, l’emmena s’asseoir dans le canapé et commença à lui conta l’histoire de ce Dieu ayant bravé les lois et les interdictions pour aimer et sauver une humaine. Elle ferma alors les yeux et se souvint d’avoir joué à de nombreuses reprises le rôle de Psyché tandis qu’Éros était jouer, symboliquement, par son coup de cœur du moment. Elle s’habilla alors rapidement, pris sa veste et sa clé de voiture puis, elle croisa son reflet dans le miroir en voulant sortir de son appartement et se désola de se voir aussi « délabrée ». Jamais sa grand-mère ne serait sorti en public dans cette état là. Elle fit alors demi-tour et, pour la première fois depuis de nombreuses années, elle se pomponna avant de quitter son appartement. Attention ! Rien d’exceptionnelle. Un peu de blush sur les yeux et sur les joues, un rouge à lèvres dans le ton de sa peau et une demi quête de cheval afin de dégager son visage. Avant de sortir, elle se regarda une dernière fois dans le miroir et se trouva tout en beauté. Elle pouvait sortir et se rendre à son rendez-vous improvisé en toute sérénité. Elle s’arrêta dans une boulangerie pour acheter un merveilleux. Il s’agit d’un gâteau délicieux composé d’une meringue sèche, de chantilly et de copeaux de chocolat. Chaque gramme de ce gâteau s’enfonce directement dans les fesses mais il est tellement bon et surtout c’était le préféré de sa grand-mère. Elle acheta également un joli bouquet de tulipe multi couleur et se rendit au cimetière. Elle franchi le portail un peu hésitante, chercha dans sa mémoire leçon chemin à emprunter et s’arrêta au bout de deux ou trois minutes devant la tombe qu’elle cherchait. Elle déposa les fleurs dans le vase vide et s’installa sur le rebord de la tombe de sa grand-mère. Une photo très jolie de sa grand-mère avait été gravé sur la stèle avec comme inscription Gabriella Kot une maman et une Grany exceptionnelle. Elle sentait tour doucement les larmes monter jusqu’à ses yeux mais elle essaya de les contenir du mieux qu’elle put tandis qu’elle sortait de son sac le merveilleux qu’elle s’apprêtait à déguster en très bonne compagnie. Pendant plus d’une heure, elle discuta avec sa grand-mère de tout et de rien mais surtout de sa vie si triste sans elle et du monde qui a continué à tourner sans elle. Et puis. Elle lui a parlé aussi de ce drôle de colis qu’elle avait reçu juste au bon moment, juste quand plus rien allait, juste quand elle en avait besoin. Et, elle sait même amusé à jouer au détective, cherchant dans ces connaissances qui pourraient avoir eu cette idée saugrenue. Son père ? Non, jamais il n’aurai eu accès à tous ces objets. Sa mère ? Non plus, elle était trop mal depuis la mort de sa maman que pour jouer à une jeu pareil. Son frère ? Encore moins, il n !avais aucune subtilité. Bien sur, elle l’adorait de tout son cœur mais lui et le savoir faire ça faisait au moins quatre. Sa meilleure amie ? Mais bien sûr, elle avait tout pour monter un coup pareil. Elle remercia sa grand-mère pour tous ces précieux conseils et s’excusa de devoir la quitter ainsi mais elle avait un compte à régler. Elle remonta dans sa voiture et arriva chez Coraline bien plus vite que d’habitude. Elle tambourina à la porte d’entrée à s’en faire mal au main. Elle qui, en temps normal, respirait le calme et la sérénité, elle était pour le moment une boule de nerf prête à exploser. Coraline ouvrit la porte bien plus lentement qu’à son habitude.
– Et bien ! Tu es tombé dans une marmite de Red Bull a midi ou quoi ?
– Tu le fais exprès ?
– De quoi ?
– D’avoir deux de tensions aujourd’hui ?
Coraline ria de se petit rire qui rendrait fou le bouddha lui-même si il vivait pareil situation.
– Bon, et si tu m’expliquais ce que tu viens faire chez moi au lieu de m’agresser comme tu le fais.
– J’ai reçu un colis aujourd’hui.
– Ah oui vraiment ? Et que contenait-il ?
– Tu le sais très bien.
– Quoi ? Comment ça je le sait très bien ? Comment je pourrais savoir ça ?
– Osé me dire que ce n’est pas toi qui me l’a envoyé.
Elle voyait son ami hésiter, elle l’entendais même presque bégayer. Plus que jamais, elle savait qu’elle avait raison.
– Bon OK oui c’est moi enfin, presque moi.
– Comment ça presque moi ? Soit tu me l’as envoyé, soit tu ne me l’as pas envoyé ?
– OK laisse-moi t’expliquer. Ta grand-mère est venue me voir un jour avec un carton fermé sur lequel elle avait noté ton nom et ton adresse. Elle m’a demandé de te l’envoyé par poste quand tu en aurais besoin. Je lui ai alors demandé comment je serais que ça serait le bon moment er je lui ai aussi demandé ce que contenait ce carton. Elle m’a répondu qu’elle me faisait confiance quand au moment ou je devrais te remettre cette clé du bonheur.
Des larmes discrètes et silencieuses commencèrent à perler sur ses joues. Sa grand-mère la connaissait tellement bien.
– Alors, il y avait quoi dans cette boite ?
– La clé d’un des rendez-vous le plus important de ma vie.
– Quoi ?
Coraline servit un lait russe à son ami qui lui raconta toute cette journée dans les moindres détails. Il ne manquait qu’une chose pour que cette journée soit parfaite.
Une boite remplie de petit beurre à trempé dans le lait russe.
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