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© 2023-2024 VEP

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A travers l'écriture intuitive, le miroir de mon âme expulse ses maux et ses grâces grâce aux mots. Je bascule dans les tréfonds de mes entrailles.. cherchant à exprimer ma vérité, ma vie. En ce jour, parle-moi d'Amour.
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J’ai déserté mon cœur mal habité, le délaissant sous des couches de béton armé. Je refoule l’assaillant. A l’improviste, son venin s’immisce délicatement en sa veine cave. Sous l’écran total de mes paupières, des images se dérobent. Interférences salvatrices. Rêveries censurées. Approche mon cœur, mais à pas feutrés. Je connais ton espièglerie parasitée. Aventure-toi de me sonder de près et je sors mon glaive affûté.
Mon cœur en chamade, je soupire d’amertume et déglutie à l’abri. Appétence réfrénée. Aversion familière. Une rage insoupçonnée sommeille en mon sein. En lui, une rigidité galvaudée. Une flèche franche et nette percute l’extérieur. La colère s’émane. La frustration dégouline de mes pores.

Mon cœur en exil, avide de soubresauts extatiques frôle ce rivage brûlant, je m’alimente à son eau salée, avec parcimonie. Mes plaies béantes hurlent secrètement une détresse vitale. J’implose. Fertilise ce terrain aride. Adouci cette forteresse ensablée par ta vague lancinante. Dépose sur ces grains, ton écume protectrice.

Je soulève le voile. Le visage du néant se révèle, sous le spectre de mes blessures d’antan. Enfance bafouée. Pénurie émotionnelle. Une effusion d’artifice colorée s’élève vers le ciel. Celle de la domination phallique. Je suis une morte vivante, cadavre de la coercition masculine.

Du creux de mon escarcelle, je sors alors un petit carré de velours avec lequel j’estompe les traces de mon sang impure. Quelques volutes végétales poussent et distillent un peu de sève émolliente.

Affolée, mon cœur en apnée affleure le fond abyssal. Il frétille sans fard, sans artifice. Il est terrifié. Exténué. Goût amer, j’avale de travers. La vérité à un prix. Celui de la vulnérabilité.

 

Je capitule et m’agenouille à tes pieds. Mon Armure est lourde et obsolète. Mes yeux creusent des ridules sur mes joues pour mieux accueillir la noyade. Un torrent discontinu me submerge permettant d’enlever les couches d’aspérités. Excision ensevelis sous les décombres. La pureté de la souffrance. Polissage de mon coeur.

Pervertie, la roulette se joue de mon destin. Elle a pris le contrôle. Des cendres cristallisées à jamais dans ce corps enfantin. Existence Illégitime. Tout est noir, dans la totale finitude. J’explose. Un élastique autour de mon poignet. Je le serre pour contenir ma colère.

Le monde me fixe d’un regard poignant et instaure un climat d’angoisse. Je lui tourne le dos. A son chevet, cet immense labyrinthe de couleur sang et ébène me fait face ; retentit alors le glas de mon existence. Cette boucle interminable. Ces cycles de vie, annonciateur de saisons. La naissance des bourgeons, la consumation par le feu, celle de la purification de l’automne où on se déleste du superflu, et enfin l’hibernation mortifiant.

A la croisée des chemins, je m’assure qu’ils sont dépourvus d’obstacles. Je foule les allées à la recherche d’une continuité. Erreur. Obstruction.

 

Alors, près de ce front, camouflée sous ma carapace soudoyée, j’escamote mon désarroi. Au front, campée dans ma verticalité, je dessine une rigidité désarticulée. Mes mains nues serre l’incarnation de la vertu chevaleresque en sa lame, pour me remémorer les vestiges de la déchéance ; je suis prête à transpercer les soldats de cotons. Mais elle chancelle et se brise par la force tellurique. Ce n’est qu’une breloque en plastique.

Les yeux rivés au ciel, mon doigt tremblant est posé sur la gâchette, je suis prête à pulvériser les petits soldats de plombs. Détonation apathique. Son rouage libère des flatulences, passagers clandestins. Ce n’est qu’une breloque en plastique. Émanation d’un assommant mirage. Désormais, je tourne le dos aux fleurs du soleil.

Étriquée dans ma tour souillée, galvanisée sur une sellette face au couloir de la perdition, un vacarme s’échappe. La folie de la nuit me contamine. Près de cette spirale rouillée, je fusille du regard ce croissant de lune, crissant mélange de couleurs primaires. Alors, tel un automate, je déambule sur ce fil de soie suspendu au-delà de mes pensées solitaires ; elles flottent au-delà du mirador laissant mon cœur en brocante. Échappatoire versatile. Complice de ce paradoxe, je suis en proie à me défier. Dans le sillage de ce cortège macabre, je prends ombrage de cette innocence avortée. Le malin immaculé m’habite. Sainte erratique. Par mon pouvoir destructeur, je cède à la médiocrité.

 

Je suis en zone de turbulence. Le monde est hostile et je dois me faufiler entre les balles. Je cours me réfugier à l’abris.  Je ne veux pas mourir. Par la fenêtre, je démasque un monde d’une une vaste fourberie, je vois un monde souffrant, noir. Un monde à l’humanité décalée. Alors je me décale. Face à ce jeu théâtral, je préfère m’immobiliser. J’étouffe ma souffrance et pars à ma découverte. Seule.

L’Introspection, ce sport mécanique aux élucubrations perchées. Cartésienne refoulée. Je décortique et déjoue le mystère de ma vie. Inquisiteur sadique, je prends plaisir à me soumettre. A plus grand. A la vie. Car c’est la vie. Ma vie. Travestie en bonne sainte, je me dresse pour incarner le bien. Ténèbres évincées. Spontanéité envolée.

Suppliante, j’enfile des perles de sagesse tout au long de la journée. Seule sur mon canapé. Elle porte le nom de pureté, de détachement, d’amour et de perfection. J’édulcore le mal. Je pense ma vie et me nourris de ruminations. Une mauvaise pensée, une mauvaise action. Je me tape sur les doigts. Monologue manichéen. Bonté Ostentatoire.

Alors, je m’essouffle dans cette lutte contre nature et je superpose des couches de pommade anesthésiante. Je ne souffre plus, je ne jouis plus. Je ne suis plus que l’ombre de moi-même. Souveraineté insaisissable.

Bercée par cette masturbation mentale, je m’engouffre dans un puit sans fond. J’en ai la nausée. Ma face transpire l’odeur de la glace. Démarche robotique. Je n’arrive pas à mettre le doigt sur mon cœur. Annihilation. Mon bouton de rose a perdu de son éclat sous l’opacité des ambiguïtés. Prisonnière du décalage entre mes aspirations profondes et la survie superficielle. Instants parfaits comme les maillons d’une chaîne, le passé me hante, miroitant l’ombre et la lumière.

Dans cette galerie souterraine sans issue, je m’accroupi et admire l’inconstance de mon existence. Une décrépitude parfaite. Muse emmurée, je suis au purgatoire. Asthénie salutaire, œillères face à une trêve. Exténuation salvatrice. Torpille multicolore, la tricherie me saute aux yeux. Narcissisme cachée. Intention délétère, la certitude me paralyse. Le doute m’agite. La sincérité m’agresse. Et j’aime ça. Ce jeu de polarité, le bien, le mal, larmes de joie et de tristesse. Basculement intérieur. Du monde extérieur. Mon cœur s’horizontalise pour s’expanser à ses pieds. Mon regard s’affine. Mon corps lévite. Décorporation.
Mes pensées fondent et se confondent en onde de choc. De l’intérieur, je m’approche de cette autre fenêtre, je vois mon monde coloré, nuancé. Tout me touche, tout me brûle mais je redescends jouer dans la fourmilière. Je suis aussi une fourmi.

 

Fébrile résurrection. Repliée derrière les rideaux, Je monte sur scène. Une échelle. J’escalade le premier barreau et reste figée durant des secondes interminables. Celles de mes absences, mes silences et mes hésitations. Imposteuse. Je poursuis mon ascension. L’au de ça m’implore de le découvrir. Mes globes oculaires s’habituent à la luminosité de ce monde affolant. En clignant légèrement les yeux, je l’aborde sous un nouveau prisme, en courtisant les pourtours de l’horizon. Les baleine du corset règne sur mon empire intérieur et risque de me transpercer les poumons. Pour libérer une horde de chœurs angéliques. Le cœur au bord des lèvres, cette voix dictatoriale m’assomme d’injonctions. Ritournelle entêtante. Tu vas expirer. Effet ricoché.

 

En scène ! je suis la reine de cœur.

Combien de nuits à rêver son visage, à revivre son regard, à mouiller l’oreiller, à prier son retour en regardant les étoiles. Ce sentiment m’est insupportable. Mon ventre me tiraille. J’ai envie de fuir. De le faire taire. Il rugit au-delà, me possède et se diffuse. Des frissons parcourent tout mon être. Des crampes me coupent le souffle. Je veux juste fermer les yeux. Je lui supplie de quitter mon corps, mon cœur, mon sang.  De repartir à son destinataire. Que vienne m’achever les ténèbres, qu’on me plante un crucifix dans la poitrine. Que mon cœur expulse cet amour.

En scène! je suis la reine de cœur.
Je marche sur les planches. A découvert. J’ai le trac. Je suis une enfant.
Envie de fuir. De me fuir. Fuir cette malédiction. Au bout du monde. Lui échapper. Je saute. Chute fracassante.

Dans cette étendue de marbre, base erronée, je recueille mon corps mutilé par les nœuds de mon esprit, le cœur en exil. Cette parenthèse dorée cimente magnifiquement mon cœur. Alors, les nuages se dissipent, de nouveau. Comme les ailes mordorées d’un papillon, mon cœur se déploie. J’esquisse alors un tendre et léger sourire. Le sien, le miens. Le nôtre. Des larmes invisibles ruissellent le long de mon enveloppe corporelle pour rejoindre la terre et la nourrir d’amour et de gratitude. Évaporation tranquillement dans l’air. Elle se rejoignent formant un faisceau lumineux pour atteindre les étoiles et les cieux.

Je suis la reine de cœur et je dupe les aiguilles du temps par un excès de désamour. Je colle des rustines. Affligeante nostalgie d’instants illusionnés, ronge mon frein, sclérosé. Je détourne le regard vers cette jolie luciole qui butine le nectar du mensonge. De l’encre noire s’écoule par tous ses orifices. Car lui, Midas, soleil ambulant, révèle cette petite flamme cachée en mon âme mais crache de béantes lacunes. Désarçonnée par son aura assuré, mon cœur trône sur une balançoire et vacille au gré du vent. Illusionnée, je bois à ses lèvres, l’élixir de l’amour éternel. Cet abreuvage à la source, cristallise en moi un vortex qui m’aspire, génératrice d’envahissement mental.

 

Tel l’oscillement du pendule de la vérité. Une poudre aux yeux en tirant détonation en l’air. Entre mes bras, j’étreins du vide et du froid. J’erre alors dans un détachement pesant sous les projecteurs de mon ombre. Un épais brouillard m’encercle. Rêve dérobé, Espoir envolé.

Écueil de l’instant présent. Une escroquerie. Je suis en sursis. Je me confère alors au ciel, outrageusement, qui se désengorge d’insalubrités sonores. La main périmée du glaneur ne peut recevoir les cadeaux de l’univers en tendant ses poings fermés. Les rotules en poupe, je cours. Un boulet me retient et bascule au vertical. L’effervescence bouillonne en moi, je brasse l’air. Captive telle une poupée de chiffon, je m’embrase écartelée entre innocence et corruption. L’Amour veut me dévorer, me consumer. Je suis un papillon face aux rayons éblouissants du feu. Passion fébrile d’entrer en collision avec moi. Terrifiée par cet effeuillage. Ainsi dépouillée, qui suis-je.

 

La clochette tintinnabule. L’heure a sonné. Il est déjà trop tard. Une langueur insolente m’invite à sa rencontre et m’assomme. La maladie se propage. Rose des sables, vestige du temps qui passe, façonnée par les courants d’air. Tantôt par une douce caresse, tantôt par une cinglante frappe.

 

Élan de mon âme, engage-toi.  Elles respirent encore, tes braises. Tu as peur, tu aimes, tu vis.

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