Créé le: 25.07.2018
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La grande animalerie
La grande animalerie : dans nos rêves, on s'en échappe, au quotidien, on en réchappe,
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Vous savez comme c’est : personne n’aime passer pour un pigeon, ni pour une oie blanche. Alors quand on s’est une fois retrouvé piégé, tel le dindon de la farce, un choix crucial s’impose à nous : réagir ou subir. Choisira-t-on d’être méchant comme une teigne ou tel l’autruche, de mettre la tête dans le sable ?
Bienvenue dans la Grande Animalerie qui étiquette et classe chacun dans la case adéquate d’où il lui sera désormais difficile d’échapper.
En me levant, ce matin, est-il nécessaire de le préciser ? je m’étais dit : “Écrivons quelque chose de bien ronflant pour ce concours.” Le sujet me trottait dans la tête depuis quelques jours, activant mon scepticisme, sans réussir à entamer mon envie d’en découdre avec ce sujet ardu, ô combien. Écrire sur le chat-chat, ou sur le cochon d’Inde, tout comme sur le cheval vedette ou encore sur le canari d’appartement, m’apparaissait ni trop approprié, ni même très facile. Je me suis dit qu’il y avait certainement mieux à faire pour intéresser mes chères lectrices, mes chers lecteurs et mes chèrs lectriceurs (qui se reconnaîtront peut-être).
Si elle existe, la sagesse populaire utilise depuis des temps immémoriaux des termes en rapport avec des animaux pour décrire certaines personnes. Côté physique, il y a entre autres celles qui ont une taille de guêpe ou celles qui sont plates comme une limande, ceux qui sont maigres comme un coucou ou ceux qui ont un cou de girafe. On connaît aussi, parmi des centaines d’exemples : la jalousie du tigre, la bêtise de l’oie, la laideur du poux, l’haleine de chacal, la puanteur du putois, la force du bœuf et même le caractère de cochon. Je vais passer rapidement sur ce dernier, la tendance actuelle étant au #balancetonporc, sujet ultra sensible dont il vaut mieux ne pas trop s’approcher.
Côté comportemental, l’expression “ces deux-là sont comme chien et chat”, se dit de deux individus ne pouvant pas se supporter et s’affrontant à la moindre occasion, la plupart du temps pour une peccadille. Certes, on a déjà vu un chien et un chat se courser et mener des joutes épiques sans fin. Mais sans généraliser, on peut constater qu’ils sont néanmoins capables de bien s’entendre.
Dans les familles, il n’est pas rare d’avoir parmi ses rejetons un vilain petit canard qui peine à suivre le mouvement ou à s’aligner sur les autres. Combien sont-ils à s’être renfermés comme un bernard-l’ermite dans sa coquille, à cause de cette particularité ?
J’avais une amie, malheureusement décédée, qui excellait à caractériser son entourage, selon l’animal que tel ou tel évoquait pour elle. Il lui arrivait parfois de me pousser du coude en me disant :
“Celle-là, c’est l’otarie.
– L’a pas gagné, la pauvre.
– Mais regarde comme elle est foutue et fringuée, elle ressemble à un long tuyau.
– D’accord pour le tuyau, mais elle n’a pas de moustache.
– Peut-être, mais si elle se met à rire, je te parie que…”
L’otarie, la dame en question, riait. Mon amie et moi, ne pouvions nous empêcher de nous gondoler. D’autant que nous étions devant un robinet duquel pas une goutte d’eau ne coulait. Le premier qui dira : “l’eau tarie”, recevra un bon point. L’hilarité se prolongeait, au point que mes zygomatiques finissaient par se fatiguer. Je réclamais une pause,tandis que mon amie confessait :
“Je sais que je suis un peu langue de vipère, mais alors, qu’est-ce qu’on a ri, s´pas ?”
Elle avait sans conteste acquis une large expertise dans le domaine de la ressemblance maître-animal. Je la trouvais remarquable et presque aussi intarissable qu’une encyclopédie, quand elle énonçait : “C’est prouvé que les animaux de compagnie ressemblent très souvent à ceux à qui ils appartiennent. Et vice versa d’ailleurs.
– Ah! C’est bien possible, j’ai parfois remarqué quelques traits communs, mais sans plus…
– Moi, je trouve que ces ressemblances sont parfois si flagrantes qu’on a de la peine à distinguer qui est le maître de qui, crut-elle bon de préciser
– Tu fais peut-être allusion au gros chien tirant sur sa laisse, en obligeant sa fragile propriétaire à courir dans tous les sens ?
– Oui, mais pas seulement. Tiens, regarde l’acteur Jean-Paul B. Lui et son minuscule chihuahua, qu’on dirait greffé sur son avant-bras, ne sont-ils pas la parfaite illustration de mon propos ?
– Sauf que le mini chien n’a jamais fait l’acteur, que je sache. Côté ressemblance, a-t-on des explications ?
– Mais oui, et très scientifiques en plus. De nombreuses études ont été menées un peu partout, pour comprendre le phénomène.- On a vraiment de l’argent à jeter par les fenêtres des labos ! m’indignai-je
– Ne dis pas ça, c’est très important qu’on sache ce qui motive une personne, au moment d’acquérir un animal, par quoi elle est attirée, comment ils vont s’influencer mutuellement au cours de leur vie commune.
– Si tu le dis, j’en suis pantois !”
Nullement découragée par ma remarque ironique, mon amie reprit :“Et, au-delà des ressemblances physiques, il faut aussi considérer les ressemblances psychologiques qui sont maintenant avérées, suite à de vastes études portant sur le sujet.
Je renchéris, plus pour chasser le chat que j’avais dans la gorge que pour me faire mousser :
“Paris Hilton doit avoir un profil psychologique très complexe, elle qui possède une demi-douzaine de toutous.
– Ça se pourrait bien. Par contre, on ne peut nier qu’elle a beaucoup d’affection pour ses animaux. Sais-tu qu’elle leur a fait construire un manoir, réplique miniaturisée de sa propre demeure ?
– Faut vraiment avoir les moyens. Bon, c’est pas que je m’ennuie, mais là, j’ai besoin d’un temps mort. On se revoit plus tard.
– D’accord, à plus.”
Pendant les pauses, j’aime bien me laisser aller à faire une petite sieste. Non, que je m’endorme comme un loir, mais juste assez pour être en pleine forme et ne pas risquer, au réveil, d’être taxé de grognon ou d’ours mal léché. Parlons de cet animal, par exemple, il aurait toutes les qualités pour subsister dans la nature, ce que ses ancêtres ont fait depuis toujours. Mais il a fallu que l’homme, humain homme ou femme ou autre, vienne crapahuter sur son territoire, pour que son espèce se retrouve dans certaines régions en voie de disparition. Quelle chochotte, non mais. Passons.
Quand les loups sont entrés dans la ville, qui qui les en a chassés ? L’homme avec sa pioche et son gourdin. Et maintenant, on est tranquille. Tellement peinard, qu’il y en a même qui rêvent de danser avec des loups, rendez-vous compte.
Pour la tranquillité, c’est tout relatif. Il n’y a certes plus de meutes de loups dans la ville, mais, du côté de Manhattan, on peut en trouver quelques exemplaires dans la finance. Vous savez, le genre bien carnassier, dentition ultra blanche et costume sur mesure, ceux qu’on surnomme “les loups de Wall-Street”. Les cinéphiles ne manqueront pas de reconnaître l’allusion. Aux autres, pas trop intéressés par le septième art, je laisse le temps pour méditer à leur rythme d’escargot, sur l’éventuelle influence que cela pourrait avoir sur leur propre existence.
En attendant, toujours au-sujet de l’argent, certains se font remarquer par leur propension à dépenser sans compter. Vous aurez sans doute reconnu les cigales qui trouvent leur absolu contraire dans la façon minutieuse des fourmis de gérer leur budget. Et si l’écureuil a pu devenir un emblème bancaire, ne serait-ce pas pour rendre hommage à ses qualités de gestionnaire ?
Prenez la mère de famille, de sortie avec ses gosses dans un centre commercial. Pas facile, l’exercice, mais elle y va confiante. Elle laisse sa progéniture, comme autant de furets, se répandre un peu partout. On pourrait penser que cette femme a une cervelle de moineau, mais une vague intention repérée dans un regard, l’alerte tout à coup. D’un signal connu de sa tribu, elle la rassemble tout près d’elle. Telle une lionne, on la sent prête à défendre ses rejetons, avec l’intense agressivité que seule une mère peut manifester. Mais, fausse alerte, les enfants peuvent sans danger être relâchés dans les étalages. Elle garde quand même un œil sur le plus grand. Un peu pataud, il pourrait bien jouer à l’éléphant, d’autant qu’il s’approche du rayon des porcelaines. A force de divaguer devant toute cette marchandise, elle finit par en oublier ce qu’elle est venue chercher, à part un peu d’air conditionné.
Ensuite, elle s’en retournera dans son immeuble transformé en étuve par le soleil de l’été. Là, elle pourra se laisser aller dans son canapé en peau de vachette franc-comtoise et souffler comme un cachalot, en rêvant au manteau de vison qu’elle voudrait tant posséder, quand l’hiver sera venu. Pauvres mamans vison : mettre bas des dizaines de petits et les voir ensuite transformés en pelisse à mémères, quelle misère. Ne pleurez pas des larmes de crocodiles, ni ne faites semblant de vous apitoyer sur le sort des animaux. J’ai réglé le problème de quelques-uns, mais il y en a encore plein et peut-être de plus graves.
Une fièvre de cheval vous saisit et que faites-vous ? Vous vous traînez à la pharmacie la plus proche qui vous fournira un remède (de cheval !) pour que vous vous sentiez mieux. Et ça fonctionne. Dès lors, vous pourrez au choix, sauter comme une puce ou comme un cabri au sortir de l’étable. Ça, c’est dans le meilleur des cas. Imaginons maintenant que votre amie vous regarde glander dans votre fauteuil préféré. Elle s’approche et vous ressentez confusément qu’elle, la Belle, a décidé de vous transformer, vous, la Bête, en un toutou bien obéissant qui dira : oui, ma chérie, tout ce que tu voudras, mon amour. Vous voudriez vous échapper, mais trop tard, son sourire enjôleur vous a déjà cloué sur place. Tel un hérisson face au danger, vous vous roulez en boule. Elle vous fait ses yeux de biche. Vous tentez de la décourager avec vos yeux de merlan frit. Malheureusement, son expression butée a tôt fait de vous enlever toute illusion. Vous savez à cet instant qu’elle a gagné. Vous voilà condamné à quitter le moelleux de votre siège pour filer dans la ruelle en bas, déposer les déchets du ménage dans les dix-huit poubelles adhoc.
Pour la énième fois, vous pestez contre tous ces intégristes, ceux qui répètent comme des perroquets le nouveau catéchisme de la bienséance poubellistique. En oeuvrant, vous vous souvenez avoir manqué faire un malaise, lorsque vous avez appris que les Chinois nous renvoient par bateaux entiers des containers remplis des déchets que nous leur avons fait parvenir. Et la raison en est que nos ordures sont inexploitables, parce que mal triées. Bonjour le bilan carbone.
Autre sujet : les moutons, ça suit le berger. Tant mieux, si sa flûte ne les mène pas tous à la noyade et si quelques-uns font preuve d’assez de présence d’esprit pour ne pas se faire arnaquer. Si l’on considère ce que de nombreuses traditions ont, dans un premier temps décrété comme parfaitement correct et rendu par la suite obligatoire, on en est réduit à avancer, à l’image de ces pauvres brebis ou encore à celle des chenilles processionnaires. Nous suivons celle qui nous précède. Puisqu’elle y va, on y va aussi, sans savoir où exactement. Ça nous mènera bien quelque part.
Fort heureusement, il y a en chaque chenille un papillon qui ne va pas tarder à prendre son envol. Une fois évadé de cette misérable reptation, il s’en ira papillonner d’aventure en aventure, colorées, enthousiasmantes, radieuses. Dans le ventre de plusieurs de nos consoeurs, il paraît que des papillons s’agitent et virevoltent. Elles s’en expliqueront, si elles le souhaitent.
L’homme au cou de taureau a fière allure, bien plus de prestance que le gros homme au corps de baleine. Mais en chacun d’eux, un cœur ne bat-il pas également ? L’un, tout content, sifflera comme un canari, tandis que l’autre, pas très heureux, restera fermé comme une huître. Il n’en reste pas moins que l’allure ne fait pas tout. L’habitude très répandue de juger les autres sur leur apparence extérieure est-elle bien raisonnable ? Y aurait-il quelque mystérieuse alchimie qui nous permettrait de deviner ce que sont les gens que nous croisons, rien qu’à ce qu’ils nous laissent voir d’eux-mêmes ? Si l’un porte un costume rayé comme un zèbre et l’autre une chemise à motifs tigrés, qu’est-ce que cela dit de chacun, sinon que leurs goûts sont différents. Et puis, tout dépend de la mode de l’année, peut-être qu’il se trouve que l’un la suit et que l’autre s’en moque.
Donc, prenez note que le panda sait aussi mordre, même s’il nous est présenté comme un compagnon à priori gentil. D’accord, c’est sans rapport, mais admirez la rime. En plus, je m’étais promis de le caser, pour faire plaisir aux plus petits, ainsi qu’à nos amis Chinois qui en sont fans, pas de mes rimes mais des pandas. Je trouve même que certains de leurs hommes politiques ressemblent furieusement à ces jolis animaux. Mais, pour ne pas risquer l’incident diplomatique, je m’arrête là.
Avant de nous quitter, mon amie citée plus haut, avait pour cible favorite ce qu’elle appelait la basse-cour médiatique. Quand elle était lancée, rien ne pouvait l’arrêter dans des descriptions plus loufoques les unes que les autres :
“Mais regarde-les donc. Ça chante comme des coqs au poulailler. Ça fait la roue, sans remarquer les éclats de rire que leurs efforts bien peu crédibles déclenchent chez les vrais paons. Ça se gonfle à tout va, semblable à des grenouilles dans la fontaine. Impossible de les faire taire. S’ils n’étaient nés humains, on les appellerait perroquets, tant ils sont experts en répétition, en reformulation et en défonçage de portes ouvertes. Les oies n’ont pas le monopole de la bêtise, qu’on se le dise. Ces pseudo-experts croient tout savoir et s’imaginent tout comprendre. Ils emballent tout dans leur verbiage abscons et ils excellent à redire ce que d’autres ont déjà dit. Le pire, face aux “affaires”, c’est qu’ils se posent en procureurs, en avocats de l’accusation et certains même, en juges. Tout juste, s’ils ne portent pas, pour faire plus vrai, une fourrure d’hermine autour du cou. Bon courage pour les prendre en défaut : visqueux comme les limaces et souples comme le boa, ils se faufilent et vous glissent entre les doigts. Attention au venin de leurs piqûres, tout aussi douloureuses que celles du scorpion qui font déjà un mal de chien. Mieux vaut s’en tenir le plus possible éloigné.”
Merci l’amie, de nous avoir prévenus, avant de te faire rattraper par le méchant crabe.
Après cet épuisant épisode, à l’image du lézard qui est en moi, je vais me chauffer au soleil. N’en doutez pas : je reviendrai bientôt vous parler. Peut-être serai-je en verve pour raconter l’hirondelle qui ne fait pas le printemps ou, qui sait, le vol au-dessus d’un nid de coucous.
Puisque j’en suis aux noms d’oiseaux, je voudrais passer un message à ceux qui ont la fâcheuse habitude de traiter de pies, maints voleurs et voleuses. Je m’insurge et me permets de leur dire que c’est pur mensonge. Une pie, c’est bavard, ça vole avec des ailes, mais ça ne pique rien à personne. Elle prend tout simplement plaisir à admirer ce qui brille. Elle est bien incapable d’emporter quoi que ce soit, contrairement à ceux et celles qui font métier de prendre ce qui ne leur appartient pas. Ce serait plutôt caractéristique de certaines hordes de chimpanzés, spécialisés dans le vol à la tire, chipant les provisions dans les mains de touristes un peu trop naïfs. Je sais, ça m’est arrivé à la terrasse d’un bistrot, ce qui a déclenché l’hilarité générale, merci les gars.
Sur le même tempo, on dit de certains rigolos qu’ils ont l’humour vache, ce qui doit vouloir signifier qu’ils sont enclins à dire plus de vacheries que la moyenne des individus. Mais il faut bien admettre que ce n’est pas très gentil pour ce sympathique ruminant qui s’échine à longueur d’années à nous fournir lait, beurre et fromage, alors que l’humour le plus gratiné ne remplira jamais aucun ventre.
A vous qui aimez faire rire, prenez de préférence exemple sur le singe, animal facétieux cité plus haut et lointain cousin (de certains). Et régalez vos admirateurs et admiratrices de vos singeries les bien nommées. Évitez quand même de vous attirer des ennuis, en singeant certaines attitudes, notamment celles des bonobos.
Cette petite parenthèse refermée, je vais me contenter d’admirer, sans essayer de l’imiter, la course gracieuse de la gazelle des prairies ou encore l’extrême zénitude du paresseux sommeillant sur sa branche. Oui, pour ceux qui ne l’auraient pas deviné, je précise que je suis friand de reportages et abonné à la chaîne Animaux de Tous Pays.
C’est de saison. J’en vois qui partent en vacances, chargés comme des mules. Mais quand allez-vous apprendre à faire du tri, pour n’emporter que l’essentiel, faute de quoi, vous allez passer pour des ânes bâtés ? Mais non, personne ne vous dit de vous balader sur les plages, nus comme des vers, sauf si vous êtes inscrits dans un club de naturistes. On vous recommande seulement de voyager léger et de ne pas vous prendre pour un chameau crapahutant dans le désert.
Comme le disait le poète : un chameau, ça bosse deux fois plus que le dromadaire. A celui qui demandera pourquoi, la foule de tous ceux à qui on ne la fait pas répondra en choeur : parce que le dromadaire n’en a qu’une, de bosse. Que personne ne se sente obligé de se rouler par terre pour souligner ce léger dérapage. On fait dans la sobriété, tout comme celle, légendaire, de l’animal en question.
Même si, à écrire cette fable, je me sens heureux comme un poisson dans l’eau et gai comme un pinson, il va bien falloir conclure. Je m’envole donc, rapide comme l’aigle, sur la vaste savane où se rassemblent les gnous. N’oubliez surtout pas que je reconnaîtrai, où qu’ils aillent, ceux qui sont restés muets comme des carpes devant mes facéties, tout comme ceux qui ont bavardé comme des pies sans rien écouter. J’ai une mémoire d’éléphant, mais contrairement au jaguar (le félin, pas la voiture !), je suis doux comme un agneau.
Vous savez comme c’est : avec le temps, les couleuvres nous deviennent de plus en plus difficiles à avaler. Même si la grande animalerie en a des tonnes en magasin, rien ne nous y oblige. Sortir de la case est une option certes difficile, mais pas impossible. Ne cédons pas à la tentation, ni de noyer le poisson, ni de détaler comme un lapin. Au contraire, chargeons l’adversité, tel le rhinocéros en colère, ou le taureau excité par un taon. Bien sûr, nous aurons à affronter les ricanements de hyènes que nous lancera une foule à l’appétit féroce qui voudrait bien disputer nos dépouilles aux vautours venus nombreux pour le festin. Devenons loup-garou à la pleine lune. Au besoin, pour dérouter l’adversaire, sachons ronronner comme un chat caressé dans le sens du poil. Nous découvrir caméléon, changeant de personnage en un éclair, en étonnera plus d’un. Laissons-les donc, si ça leur chante, hurler avec les loups, cracher leur hargne comme le lama, vibrionner comme un essaim de frelons, caqueter comme des poules, baver comme des crapauds et mordre comme des crotales.
Pas de panique, on s’en sortira, foi de plumitif, en trempant notre plume dans l’encre indélébile de la liberté !
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