Créé le: 10.10.2025
22
0
0
Et s’il n’y en avait pas, de titre justement
Poèmes en prose, un par souvenir d'un morceau de musique. Ici School de Supertramp et Wish you were here de Pink Floyd
Reprendre la lecture
School
Rythmée et découpée, l’adolescence, par des morceaux tombés, « School » de Supertramp, musicalité de l’attente. La force d’alors, impérieuse et grise, des contre-jours du réel. Pour y avoir mis du mien, je le sais bien, la musique n’en fut que plus ample.
Parfois on s’y retrouve. Ce qui crie en elle, et les caresses existentielles dont elle se fit pourvoyeuse déploient encore leurs effets.
C’est tout une sombre cavalcade qui s’éteint. Une chevauchée au loin épousant sa propre disparition. Le cœur n’a pas regardé du bon côté. Une archaïque providence se dilate dans les sons aisés du saxophone. Je laisse le disque de côté et toutes les technicités.
C’est un pont que je revois, par-dessus les chemins de fer, et les abîmes que traversent nos impatiences.
La mort aussi nous enfante
C’était prévu comme ça
La voix du chanteur, leurs sons. Je ne saurais qu’en dire ni les qualifier. L’émotion reçue n’a jamais été restituée.
Je ne sais rien des entre-réalités de ces mondes qui en nous se sont exercées
8 et 9 octobre 2025
Wish you where here
Ce que fait l’intelligence, ce que dit une main. Je n’ai pas composé « Wish you were here » et je n’y comprends rien. Deux âmes perdues nagent dans un aquarium puis la mémoire se rebiffe. Un moment près d’elle, hors du temps. 2005 sous quatre lettres de feu froid rappelant qu’il n’y a plus d’excuses. Pink Floyd fuyant sa légende refusant de partager l’eau du bassin. L’Europe y nage avec le monde. À perdre le souffle. Les aquariums et les océans jouent ensemble à défier l’existence qui en eux incognito se baignait. Un homme étoile et son public. Plus encore, l’extase individuelle comme si cet instant n’était que le sien et à la place de qui nous étions.
Ce morceau est pour Syd, au destin étrange, qui fonda le groupe, frappa les esprits, se brûla les ailes en forgeant sa légende. « Shine on you crazy diamond » en fut un autre à lui dédié. Son âme a quitté l’aquarium et glisse le long des cordes de Gilmour vers une immédiate éternité qui nous emporte et nous leurre par la seule beauté profonde de l’instant magnifié. On croit toucher avec eux la vérité que possède les dieux puis tout s’éloigne et s’éteint. Mais pour qui le souhaite, il est possible d’entendre à nouveau et de visionner ces performances qui taisent une part de nous. Ce sera pareil. Et le corps qui écoute, déjà est différent.
J’en viens à me méfier de l’extrême intelligence qui m’asphyxie. Repartir dans l’élaboration des souvenirs. Échiquier extra temporel. La confusion est aussi fertile que délétère. J’écoute à ma guise ces musiques anglaises qui parlaient à l’enfant. Le voyage sans départ permet au vivant, que l’on sait hésiter entre existence et néant, ce cheminement intérieur dont il ne revient pas.
10 octobre 2025
Commentaires (0)
Cette histoire ne comporte aucun commentaire.
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour laisser un commentaire