Créé le: 16.04.2014
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Elle et moi et l’océan

Amour

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© 2014-2024 Thierry Villon

Un amour tout neuf qui se découvre au bord d’un océan
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Les champs se couchent sous le vent, la lumière scintille derrière un rideau de brume, les odeurs de la mer arrivent jusqu’à nous. Sa main touche la mienne, ses cheveux volent jusque dans mon visage, leur caresse est si douce, j’en veux encore, nous ne parlons pas, il ne faut pas briser la magie de cet instant. Le murmure du vent pousse nos joues à se rencontrer, la douceur de sa peau m’enchante, je n’ai pas envie de voir autre chose que cet horizon lointain, cette mer houleuse, ces vagues aux crêtes lumineuses, ce goéland qui vole auprès de la falaise et voit ce que nous ne verrons jamais. Rien ne compte plus que donner du sens à ce moment magique, elle le sent bien, sa bouche est tout contre mon oreille, pas un mot, juste un souffle chaud qui me pénètre jusqu’au cœur de mes sentiments.

Mon amour s’élance vers elle, sans un mot, juste porté par le rayon du soleil qui perce à l’instant les nuages pour illuminer son visage. La vie s’accroche à mes pensées, je veux vivre encore avec elle, pour ces instants de rêve, nos cœurs battent à l’unisson, je ressens comme elle la force de notre union, rien ne la trouble, ni le vent qui redouble de violence, ni la petite bruine qui mouille nos visages par moments. Les sons se mélangent en une symphonie absolue et naturelle : les rafales de vent s’allient aux cris perçants des oiseaux, tandis que la corne de brume dévoile la présence d’un bateau invisible un peu plus au large. Mes larmes de bonheur se mélangent à la pluie salée qui m’humidifie le visage.

Tout a un sens à cet instant précis, en moi, tout comme en elle : notre rencontre, notre amour, nos sentiments violents, notre passion dévorante, notre fuite vers l’océan, notre mise à l’écart de tout autre présence, le huis-clos que nous avons installé pour vivre ces jours et ces nuits uniques, comme un départ vers un nouvel horizon, une préparation à la vie qui va nous occuper toutes ces prochaines années, tout le reste de notre vie aussi. Je la serre contre moi, son corps souple répond, se livre, s’abandonne, pas besoin de plaider, de convaincre, l’accord est là entre nous, installé comme un ami de longue date, alors que nous nous connaissons à peine depuis 10 jours, journées de bonheur partagé sans ombre et sans nuage, comme une rencontre éternelle entre deux être faits l’un pour l’autre, sans exception. Le jeu ne ressemble en rien à ce que nous avons pu vivre ailleurs, dans une autre vie, séparément, pas la peine de le citer, ni même de penser à comparer. Tout est neuf, tout est à découvrir, dans cette histoire d’amour si différente, si impalpable, si soudaine, si inattendue, si définitive que rien ne peut plus compter que la présence de l’un par rapport àl’autre. C’est une fusion qui s’installe entre deux êtres qui s’attendaient quelque part sur la terre, sans en avoir conscience.

La peau de sa main touche mon cou, je ferme les yeux, j’entends les sons autour de nous, je respire son parfum que pousse le vent jusqu’à moi, je plisse les yeux, la lumière m’envahit, celle de ses yeux, celle du halo que j’aperçois autour de sa tête, il n’y a rien que nous deux sur cette falaise et quelques oiseaux criards qui s’agitent dans les courants humides et salés.

La main passe dans mes cheveux, lente et caressante, comme une amie fidèle, je la laisse faire, je me laisse aller, je n’ai besoin de rien d’autre. La vie est brillante, forte et puissante dans mes veines, elle est si près de moi, je pose ma main sur son visage, la rencontre de sa peau me trouble à chaque fois autant, mon cœur s’accélère.

Puis nous reprenons notre marche lente sur l’herbe humide.

Le temps passe mais pas notre amour.

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