Créé le: 31.05.2018
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Éclats de coeur

Amour

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© 2018-2024 Aydan

Comme chantait si bien Ferré : Avec le temps, avec le temps va tout s'en va...
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Tu m’as perdu. Moi qui nous voyait marcher vers la fin du chemin encore main dans la main. Moi qui nous pensait comme dans cette si jolie pub où ce vieux couple se remémore leur première danse et finissent enlacés dans l’automne d’un parc à danser encore comme au premier jour.

 

Tu as égorgé notre amour comme tu l’as fait avec cette pauvre bête. Tu as tué notre amour comme tu as failli tuer notre fils. Tu as poignardé mon cœur par tes actes déséquilibrés. Comment as-tu pu…

 

Moi qui ne voyait que toi, qui te chérissait plus que ma propre vie, qui remerciait tous les jours la providence, depuis presque huit ans, de t’avoir mise sur ma route. Ma confiance est meurtrie à tout jamais. Il n’y aura pas de retour, je le crains. Je suis un peu mort ce jour-là en rentrant du travail. Quel “beau” tableau après une journée de douze heures le dimanche…

 

Puis durant des mois j’ai assisté à la longue agonie de nos sentiments, surtout les miens. Qui t’as visité dans ton trou ? Ta famille ? La belle-famille… La moche-famille oui ! Et moi qui errait tel un macchabée, épuisé par la fatigue, à m’endormir en sanglots en songeant à ma bien-aimée emprisonnée… A courir te voir, deux fois par semaine, derrière cette immense muraille haute comme le géant de Gulliver.

 

À t’écrire tous les jours jusqu’à ce que tu me reproches de trop me répéter… A te dire combien tu me manquais et je t’aimais pour obtenir en retour des silences. A avoir pardonné tes gestes conduits par ta folie. A t’avoir soutenu et réconforté. A avoir refusé de t’accabler devant les hommes de loi.
Quel sot. Quel sombre naïf. Quel con.
Finir par apprendre tes mensonges, ta fourberie, ta trahison, tes tentatives de dédouanement. Tu n’es pas coupable, pauvre petite chose innocente. Ça ne marche plus. Ce temps est révolu…

 

Tu as pris mon palpitant pour en faire des éclats de cœur mais garde-toi des éclats… Ils blessent à leur tour. L’amour que je te portais et que je te porte encore est incommensurable, tu l’as pris entre tes mains, tu l’as chiffonné, froissé, déchiqueté et t’en as fait de la haine. Tu as su si bien t’y prendre. Lorsque tu avais besoin de quelque chose, tu te montrais douce, chaleureuse et aimante lors de mes visites, puis tout le contraire lorsque tu n’avais besoin de rien. Froide, distante, glaciale…
Un vrai petit pigeon de mari ! C’est fini.

 

Je me dois de le protéger de toi, de ton instabilité. Mon trésor, mon tout petit, mon ange. Une mère ça donne la vie mais n’est pas sensé la reprendre. Un éclat de cœur pour chaque jour aux soins intensifs. Tu as tout détruit. Mes rêves, ce que je croyais être une famille. Tout.

 

Tes mensonges, tels du venin, se glissent sournoisement dans mes veines jusqu’au cœur. Quel soulagement pour moi d’être riche en amis et donc riche en témoins. Seul, tu aurais eu ma peau si injustement. Tu m’as perdu, tu crois y avoir mis un terme mais c’est moi qui en est soupé de toi, jusqu’à écœurement d’ailleurs.

 

Je ne pleure plus, tu m’as vidé, je suis sec. Je contemple notre photo de mariage et ma rage prend le dessus sur ma peine. Heureusement, elle est mon meilleur moteur. Je ris d’avance… Je ris parce que tu ne trouveras plus jamais un mec qui te fais la cuisine tous les soirs, qui t’écoute et s’intéresse à tes problèmes, qui te masse tes pieds endoloris, qui as toujours de petites attentions pour toi, qui supporte tes caprices et névroses, qui est capable de t’attendre plus d’une heure dans un magasin de produits de beauté, qui veille sur toi, qui t’encourage à te surpasser, qui te donne autant de plaisir, etc…

 

Bon courage ! Enfin, surtout pour lui… Moi j’ai donné. Si seulement tu étais restée comme tu étais, je ne te reconnais plus. Tu n’es plus celle qui arrachait des brins d’herbe dans ce parc. J’ai l’estomac qui se noue en écrivant cette phrase. Quel gâchis. Tu m’as vendu du rêve, des promesses d’un futur qui partent en fumée. Comme celles des cigarettes que je ne fume plus depuis fort longtemps. J’ai cru épouser la femme de ma vie, j’ai eu la femme d’un moment.

 

Tu auras réussi à me dégoûter du mot que j’aime le plus : Amour. En tout cas de l’amour des gens et non pas de l’amour de père. Mon enfant est tout pour moi, je le vénère. Il reste une partie de toi en lui dont je vais soigner et polir les bons côtés et gommer les mauvais. Je ne ferai pas de notre fils un menteur pathologique mais un honnête râleur comme son père. Ce qui est certain c’est qu’il gardera de toi, à tout jamais, ce sourire et ces yeux que j’ai tant aimé, que j’aime toujours. Il est mon inconditionnel bonheur malgré l’épine douloureuse que tu m’as planté. Ma raison de vivre, ma duo-famille, celui qui mérite tout de moi, le seul qui m’élève en prononçant ces deux syllabes : papa.

 

© 2018 Aydan

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