Créé le: 24.04.2019
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Mi-salami, mi-raisin
Une cohabitation rapprochée pas toujours facile !
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– C’est bon, on a tout pris ? Jette un coup d’œil sur la liste.- Il manque le pain. Et il faut qu’on passe par le rayon lessive, viens avec moi.
– J’adore ton humour ! Bien sûr que je viens avec toi, comment faire autrement ?
– Et je voudrais aussi acheter du salami.
– On en a déjà parlé, Albert. Il faut arrêter le salami, ce n’est pas bon pour nous.
– Oui, mais moi, j’aime ça !
– Allons plutôt acheter du raisin et des pommes. Une pomme par jour éloigne le médecin.
– Tu m’énerves avec tes proverbes ! Je ne vois pas comment une pomme pourrait remplacer du salami. J’aime le goût du salami, j’aime son côté gras et salé, et je l’aime par-dessus tout avec un petit coup de rouge …
– Je t’ai déjà dit que quand tu manges du salami, ça me fait mal au ventre. Mais tu t’en fous, visiblement.
– Allez, Alfonse, ce n’est pas vrai que je m’en fous. Tu sais très bien qu’on partage presque tout.
– Je te demande au moins d’essayer d’arrêter de manger de la viande. Juste une semaine, pour voir.
– Je ne comprends pas ce qui t’a pris de devenir végétarien. Pourtant, on fait les mêmes choses au même moment, on fréquente les mêmes personnes, on voit les mêmes programmes à la télé. Et du jour au lendemain, tu décides de changer d’alimentation.- Ce n’est pas vrai que nous partageons tout. Nos pensées sont différentes.
– Oui, mais nous avons été élevés ensemble, nous avons suivi le même parcours. Je me sens un peu trahi, je te l’avoue.
– Écoute, je ne me l’explique pas non plus. Un matin, nous nous sommes réveillés, et j’ai compris que je pouvais être différent de toi…
– …
– Ne fais pas la tête ! Je t’aime quand même. Simplement, j’ai besoin d’un peu de liberté, d’individualité.
– Tu as besoin de liberté ! Ça, c’est la meilleure ! C’est toi qui ne veux pas entendre parler d’opération.
– Tu ne vas pas remettre cette question sur le tapis. On en a déjà tellement discuté. Cette opération est hors de prix, pour commencer.
– C’est une excuse bidon. Si on le voulait vraiment, on trouverait l’argent. Tu ne veux pas te séparer de moi, c’est tout.
– Oh non, ce n’est pas ça ! J’en ai marre de t’entendre râler près de mon oreille tout le temps. Tu sais très bien que le problème principal, c’est : Qui est-ce qui va garder les jambes ?! Se passer d’un bras, ça va encore, mais les jambes ? Je ne veux pas d’une existence de cul-de-jatte, moi !
– Oui, je me rends compte que c’est un problème épineux, la question des jambes. On n’a qu’à tirer au sort.
– Tirer au sort ? Je ne sais plus quoi te dire, Albert, tu me désespères. Ce dont je suis sûr, c’est qu’on serait malheureux l’un sans l’autre. Nous sommes liés à vie, alors inutile de nous disputer. Allez, serre-moi dans ton bras, et allons acheter du salami et du raisin !
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