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© 2023-2024 Hervé Mosquit

Chapitre 1

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Des voeux anticipés pour 2024 suite à l'injonction sympathique de Webstory....
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Je revenais d’une cueillette de myrtilles, épuisé par quelques heures de marche et une longue descente « en bas la dérupe » au travers de talus pentus et boisés d’un coin du Valais cher à mon cœur. Je posai mon bidon plein à ras-bords, me servis un café et consultai mon téléphone. Un courriel d’Helena, notre chère, sympathique, efficace et vénérée papesse de Webstory, me proposait d’écrire des vœux.

 

Passée la surprise de penser à des vœux au moment où juillet vient à peine de se faire la malle, je m’étais dit que le début d’une nouvelle année n’avait aucune raison d’avoir l’exclusivité de la bienveillance à l’égard de nos semblables.

 

Je pensais simplement remettre le petit poème de l’an passé destiné à toutes celles et ceux qui ont la démangeaison d’écrire et et qu’ils calment en grattant du papier, en tapant sur un clavier ou en postant un texte sur Webstory. Je vais le faire mais ne l’ajouterai qu’à la fin de ces vœux pour lesquels j’ai choisi un texte emprunté à l’un des personnages d’un de mes derniers romans. Je l’ai légèrement modifié pour vous dire (soyons fous et n’ayons pas peur d’anticiper) quelle année 2024, je nous souhaite à nous tous, humains en tous genres qui peuplons notre planète.

 

Voici donc les nouvelles que l’on pourrait lire en 2024 :

 

 

–         Après la destitution de Poutine et de ses laquets par le parlement russe et leur condamnation par la justice, la Russie s’est retirée de l’Ukraine et participe à sa reconstruction en collaboration avec plusieurs autres nations.

 

–         Les dernières élections présidentielles aux Etats-Unis ont mené à la présidence une candidate afro-américaine de 35 ans, égérie du mouvement anti-armes et candidate du nouveau parti écologique.

 

–         Lâché par les Russes, en Syrie le dictateur Assad s’est enfui avec sa famille en Iran, dont le nouveau gouvernement laïc récemment élu, l’a remis à l’ONU pour y être jugé comme criminel de guerre. Des élections démocratiques viennent d’être organisées en Syrie où a été constitué un tribunal pour juger les crimes de guerre commis autant par les partisans d’Assad que par les groupes jihadistes.

 

–         Les troupes turques se sont retirées du Rojava, emmenant avec eux en Turquie leurs supplétifs, ces gangs de criminels fanatiques responsables de la majorité de exactions à Afrin et dans la région, afin de les traduire en justice pour crimes de guerre.

–         Erdogan a été destitué par le parlement et dans toute la Turquie les prisonniers politiques ont été libérés et les droits démocratiques complètement rétablis, y compris ceux des Kurdes et d’autres minorités.

 

–         Une femme vient d’être nommé reine d’Arabie saoudite et a immédiatement instauré une monarchie constitutionnelle, nommé une première ministre et fait élire un parlement qui a immédiatement voté des droits égaux pour toutes les citoyennes et citoyens du pays.

 

–         Les dictatures tombent les unes après les autres sous la pression des peuples soutenus officiellement par l’ONU et concrètement par les pays dans lesquels les droits de l’Homme ne sont pas une simple vue de l’esprit.

 

–         La liberté de croyance est garantie partout. Plus personne ne souffre de discrimination et en aucun cas de persécutions. Les religions sont les bienvenues partout à condition qu’elles ne revendiquent pas l’exclusivité, qu’elles soient là pour encourager les humains à croire à une vie après la mort ( c’est quand même plus sympa que le néant…),  les aider à se respecter les uns les autres et qu’elles ne pratiquent pas le prosélytisme actif. On ne trouve plus de fanatiques, ces crocodiles de bénitiers ou de mosquées qui nous chiaient des anathèmes et des fatwas dans lesquelles marchaient  des crédules endoctrinés et décérébrés qui empuantissaient le monde de leurs exactions nauséabondes.

 

–          Les droits humains et l’égalité hommes-femmes sont devenus la norme et les rares régimes qui ne les respectent pas encore sont soumis à de telles sanctions sur le plan économique ou des échanges énergétiques, qu’ils ne pourront que lâcher prise d’ici peu, sous peine de voir leurs économies s’effondrer et leur population se soulever.

 

–         Le monde a beaucoup changé à cause d’un zeste d’utopie qui fit office de levure dans une pâte de bon sens pétrie par des hommes de bonne volonté un peu partout sur la planète. Ces acteurs du changement, issus pour certains d’entre eux du mouvement des indignés, initié dans les années 2000 et des partisans, sinon d’une décroissance, du moins d’une croissance économique soumise aux exigences d’un développement durable et d’une plus juste répartition des richesses et des ressources. Les fanatismes religieux, le nationalisme, le racisme, la xénophobie, le sectarisme ont disparu, ne trouvant plus de terrain favorable où répandre leurs poisons. Certes, cet effort collectif a impliqué un changement de paradigmes sur le plan économique et il n’a pas toujours été aisé pour les nantis d’accepter que l’époque de la croissance à tout prix et de l’enrichissement sans limite de certains soit révolue et permette ce renouveau sociétal.

 

–         Au niveau énergétique, la sortie du nucléaire est presque terminée au niveau mondial. Ne subsistent que deux ou trois centrales en Inde et en Chine dont l’arrêt définitif des réacteurs est déjà planifié. L’usage du pétrole et du gaz naturel sont sévèrement réglementés et ces ressources ne sont disponibles que pour un usage d’utilité publique. Ils ne sont utilisés que par des services d’urgences (transports aériens indispensables, police, pompiers, ambulances, hélicoptères de sauvetage, groupes électrogènes de secours dans les hôpitaux ou les centrales de télécommunications etc.).

 

–         Les véhicules vont beaucoup moins vite et fonctionnent à l’électricité ou à l’hydrogène. L’électricité, elle, provient de l’hydraulique y compris des marées, du solaire, de l’éolien, auxquels s’ajoutent selon les régions, le gaz de fermentation des déchets végétaux ou des déjections animales. Le chauffage domestique ne se fait plus que par des pompes à chaleur quand il n’est pas devenu carrément caduc à cause de l’isolation très performante des bâtiments et de l’optimisation du rayonnement solaire.

 

–         Dans une grande mesure, on essaie de produire et de consommer sur place l’énergie produite mais certains pays riches en soleil ou très ventés, exportent aussi leur énergie. Les produits de consommation courante sont essentiellement transformés et consommés sur place. Les échanges internationaux indispensables et le tourisme lointain se font désormais presque exclusivement par bateaux, l’utilisation de l’hydrogène pour les moteurs d’avion n’étant pas encore vraiment fiable. Mais les gens, il faut le dire, ne se plaignent pas de vivre et de bouger plus lentement, de manière moins frénétique que celle qui a caractérisé la fin du vingtième siècle et le début du vingt-et-unième.

 

–         Le monde de la finance a subi de profondes transformations : la bourse a pratiquement perdu son rôle de moteur de l’économie et l’argent alimente en priorité l’économie réelle, la production. Les marchés boursiers sont soumis à des règles drastiques qui empêchent la spéculation par une fiscalité exorbitante de tous les gains qui ne sont pas liés directement à la production de biens et de services. Il y a bien assez de ressources pour espérer voir la majorité des habitants de notre planète vivre grosso modo avec le niveau de vie des classes moyennes de nos pays occidentaux. Mais pour cela, il était devenu évident qu’il fallait prendre aux plus riches et ne leur laisser aucun endroit dans le monde où ils puissent soustraire leurs fortunes et leurs revenus indécents au fisc et au bien commun. Si les ressources fiscales sont utilisées au niveau local, les normes, elles, sont mondiales. Il n’y a plus de paradis fiscaux, il n’y a plus aucune concurrence ni échappatoire à ce niveau-la.

 

–         L’augmentation du temps libre, la baisse du rythme de travail et l’instauration du revenu minimum garanti assorti de l’obligation de travaux communautaires ont permis de réduire fortement voire souvent de faire disparaitre le chômage.

 

–         Les grands mouvements migratoires  disparaissent peu à peu depuis que les habitants des pays autrefois les plus pauvres retrouvent une vie meilleure chez eux en raison de tous les efforts internationaux faits pour en accélérer le développement, grâce notamment à cette fiscalité intelligente qui a permis de dégager des moyens pour développer les régions les moins favorisées, qui, de régions aidées et soutenues, sont devenues des partenaires économiques fiables et participant au bien-être de tous. Les ressortissants de ces pays trouvent maintenant sur place de quoi faire vivre leurs familles. Dans la même foulée, le contrôle des naissances est devenu une réalité mondiale qui a permis de diminuer de manière satisfaisante la démographie galopante qui caractérisait certains pays. La population vieillit un peu plus, certes, mais se renouvelle également à un rythme permettant que les ressources mondiales suffisent pour faire vivre tout le monde décemment.

 

–         Les pays sont maintenant regroupés en fédérations par continents mais avec des lois fiscales et pénales similaires, ou du moins comparables partout, ce qui ne laisse que très peu de place pour l’injustice et l’arbitraire. Les armées nationales existent encore mais à une échelle réduite, ce qui a permis d’augmenter sensiblement les budgets destinés à l’éducation, le santé et au développement. Les armées assurent surtout un travail de protection de la population en cas de catastrophe naturelle ou assument, sur mandat de l’ONU, des missions de maintien de la paix dans des zones encore réfractaires au nouvel équilibre mondial, là où des pouvoirs arbitraires subsistants pourraient déclencher des guerres civiles ou de voisinage.

 

–         De très vieux conflits ont été résolus : par exemple, Israel et la Palestine ne forment plus qu’un seul Etat, lui-même membre de la fédération des états de l’Asie occidentale qui regroupe tout le Moyen- Orient et une bonne partie des républiques du Caucase. La Corée est réunifiée sous un régime démocratique inclu dans une vaste entité asiatique qui comprend notamment le Chine et le Japon.

 

–         Les dictateurs, les despotes nationalistes et autres autocrates, les fanatiques de tous poils ou simplement les malfrats ont perdu ce qui constitue leur logistique : l’argent. Au fur et à mesure que s’éradiquait la misère, la possibilité de recruter des hommes de main a pratiquement disparu.

 

–         Bien sur, l’être humain restant ce qu’il est, il n’a pas été possible d’éliminer complètement la bêtise, la violence gratuite, le racisme, la pédophilie et autres perversités, l’égoïsme forcené, l’avidité et j’en passe. La police et la justice restent donc encore des garants de l’ordre démocratique et du droit de chaque individu à vivre libre, en sécurité, en paix et décemment. Ceux qui enfreignent les lois se voient sanctionnés mais de manière plus efficace que par les peines de prison d’antan qui devenaient souvent des écoles du crime. En effet, partout, les peines de travaux forcés d’utilité publique sont devenues la règle et coûtent moins cher à la collectivité que la prison dans l’oisiveté. Pour les individus jugés très dangereux et définitivement incorrigibles, en désespoir de cause, un accord international a permis de réquisitionner un certain nombre d’îles désertes du Pacifique sur lesquelles on exile ces gens-là. On leur fourni des logements collectifs, un minimum de nourriture et d’équipements ainsi que le matériel et les outils nécessaires pour des cultures maraichères. Ces îles sont surveillées en permanence par satellite et par des forces maritimes qui en patrouillent régulièrement les abords.

 

–         En ce qui concerne la vie quotidienne, le pouvoir politique a été fortement décentralisé, un peu à l’image de ce qui a toujours existé en Suisse. Les régions peuvent ainsi mieux gérer, et plus souplement, les ressources, les échanges et l’aménagement du territoire. Les habitants se sentent ainsi plus concernés, participent mieux aux prises de décision et s’engagent plus dans les collectivités publiques.

 

–         Utopie que tout cela ?

 

Finalement, à bien y réfléchir, est-ce vraiment irréaliste et inconcevable que de tout faire chacun à notre niveau, pour obtenir la victoire de la paix sur la guerre, de l’intelligence sur la bêtise, de la solidarité sur l’égoïsme, de l’ouverture sur le repli sur soi, de la tolérance sur le dogmatisme et le fanatisme, de l’amour sur la haine, du futur possible sur l’apocalypse programmée et tout bêtement, du bonheur sur la sinistrose ?

 

Mais dans l’immédiat, avant d’en arriver là, et si cela commençait par le quotidien, par ce bonheur tranquille qui nous donne cette force incroyable pour pouvoir avancer, cet espoir et cette patience nécessaires pour être, chacun à notre manière, acteurs de ce changement mondial par notre engagement quotidien ?

 

Est-ce vraiment utopique que de faire l’éloge de la gentillesse dont la définition reste largement galvaudée et ne nous laisse qu’une impression de mièvrerie façon loukoum, dégoulinante à souhait, alors que la gentillesse, la vraie, demande infiniment plus de force que la violence qui est la réponse des faibles et le refuge de la bêtise ?

 

Et si, pour cela, on commençait par des trucs tout simples :

 

Partager les tâches du ménage ?  Ne pas négliger ni son couple ni ses proches ?

 

Prendre tout le temps nécessaire avec ses enfants et leur permettre de se forger des personnalités capables de construire à la fois leur bonheur et le monde de demain ?

 

Participer à la vie locale du quartier ou du village ?

 

S’engager dans la communauté sur le plan politique ou associatif ?

 

Supporter le voisin emmerdeur, être capable de relativiser et même de coopérer ?

 

Consommer le plus possible local et pour le reste, se renseigner si ce que nous achetons est produit manière respectueuse de l’environnement et avec des conditions de travail décentes ?

 

Réfléchir avant de se déplacer : la voiture ou l’avion sont-ils indispensables ? Comment faire autrement ?

 

Oublier les querelles de famille, de voisinage, les jalousies, les médisances et autres futilités stupides et chronophages ?  Et j’en passe…..

 

Je sais, je sais, l’épithète de bisounours ne plane jamais très loin de mes espoirs même si je vous assure que ma rage contre l’injustice sous toutes ses formes n’a rien de celle d’un bisounours. Mais cela ne me touche guère. J’ai toujours eu la chance d’avoir des plumes de canard pour recevoir des insultes et des jugements qui coulent ainsi sur mon indifférence.

 

Cela dit, à tout prendre, je préfère être traité de bisounours que de me comporter en connard malveillant !

 

Belle année 2024 !

 

 

Et comme promis, (bis repetita placent… voici )les petites strophes postées pour 2023 :

 

Vous dont les idées se bousculent et vous font rire

ou pleurer si vous peinez à bien les écrire,

vous qui ne calmerez cette démangeaison,

qu’en grattant du papier et des pages à foison,

 

Vous qui n’écrivez que pour votre seul plaisir

et celui d’en donner aux lecteurs clairsemés,

vous que les rêves de gloire font parfois frémir,

vous qui fuyez les trompettes de la renommée,

 

Vous qui écrivez pour partager le savoir,

qui ne tricotez des mots que pour nous distraire,

qui voulez simplement raconter des histoires,

ou nous rappeler que le monde est à refaire,

 

Peu importe ! Continuez à chercher vos mots,

Ces mots qui chantent, mots savants ou sans prétention,

modestes, révoltés, excessifs ou minimaux,

mots chuchotés, hurlés, qui portent les émotions.

 

Qu’en cette nouvelle année qui bientôt s’annonce,

puissent vos mots accompagner le bonheur

et l’espoir inaltérable d’un monde meilleur

dont vos écrits ne sont souvent que la semonce.

 

 

Commentaires (2)

Emeraude
05.09.2023

Merci, Hervé, de partager tes rêves, surtout s'ils sont en couleurs (comme les miens) et s'ils paraissent irréalisables: c'est la force de nos rêves qui permet de commencer à les réaliser. Et justement les couleurs (dont certains se moquent) nous donnent l'élan et la détermination pour ne jamais baisser les bras. Nous allons de l'avant!

Hervé Mosquit
06.09.2023

Merci ! 🙏😘 ça fait toujours plaisir de savoir que je ne suis pas le seul à rêver, à rspérer mais à y croire aussi !

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