Créé le: 16.02.2025
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Dans notre pays

Notre société, Politique

Description d’un pays imaginaire qui ressemble un peu à la Suisse des années 50.
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Dans notre pays, la folie de l’égalité est une maladie rare. Il n’est pas de plus beau destin pour une femme que de rendre un homme heureux, de fonder avec lui une famille et de s’occuper des enfants. C’est de leur plein gré que les femmes acceptent de laisser les hommes gouverner la nation, défendre la patrie, assurer la sécurité, modifier les lois. Certaines femmes travaillent, bien sûr, mais dans des secteurs qui correspondent à leur nature éternelle : les soins, l’enseignement, les arts, la communication, etc. Aucune femme saine d’esprit ne rêve d’être plombière ou directrice d’usine d’armement. Bien entendu, le droit de vote et d’éligibilité est réservé aux hommes, ce qui ne pose aucun problème. La majorité est fixée à 25 ans. Il faut être complètement maboul pour croire qu’un gosse de 18 ans est déjà suffisamment mature pour exercer des responsabilités civiles.

Dans notre pays, il va de soi que le mariage est exclusivement prévu pour des couples formés d’un homme et d’une femme, au sens biologique. Les notions d’homophobie, de transition de genre, de communauté LGBT n’intéressent personne. Les individus ayant une sexualité déviante font parfois l’objet de plaisanteries un peu lourdes, mais ne sont pas maltraités. Il ne viendrait pas à l’idée d’une lesbienne de revendiquer le droit de se marier avec une femme. Et tout le monde trouverait absurde qu’un homme puisse exiger légalement d’être considéré comme une femme.

Dans notre pays, les enfants sont protégés de la pornographie, des drogues et de l’addiction aux écrans. D’une part, ils sont éduqués selon une éthique des vertus dictée par une tradition exigeante ; d’autre part, les tentatives de pervertir la jeunesse sont sévèrement réprimées. Nos prisons ne sont pas des palaces, mais des bagnes où les condamnés sont astreints à des travaux pénibles.

Dans notre pays, les étrangers sont bienvenus, pour autant qu’ils respectent nos lois, nos coutumes, nos valeurs. Ils ne peuvent prétendre à aucune aide. S’ils viennent chez nous, à charge pour eux de trouver un travail pour gagner leur vie ! Naturellement, nous ne pouvons pas accueillir trop d’étrangers, sinon notre pays ne serait plus notre pays. Le grand remplacement, la submersion migratoire, ces périls ne nous menacent pas. Nous ne risquons pas de dépendre de la main-d’oeuvre étrangère, puisque nous avons à coeur de faire beaucoup d’enfants, de les élever avec amour et intelligence. C’est le rôle des mères. Pas besoin de crèches !

Dans notre pays, la vie est simple. Nous ne convoitons pas mille objets coûteux. Lire au coin du feu, nous promener le long d’une rivière, nous baigner dans un lac, escalader une montagne, peindre un paysage, chanter, danser, jouer, festoyer, rigoler entre amis, faire l’amour, étudier les mathématiques, écrire des vers ou de la prose, voilà qui suffit à notre bonheur et ne demande pas beaucoup d’argent.

Dans notre pays, il n’y a pas de fanatiques religieux qui veulent nous imposer des comportements d’une idiotie suprême ; il n’y a pas de fanatiques politiques désireux de transformer l’État en Monstre qui pourrait fourrer partout ses tentacules et réglementer chaque éternuement ; il n’y a pas de fanatiques écolos possédés par le démon d’enlaidir la planète dans l’espoir de la sauver ; il n’y a pas de fanatiques intellectuels qui jouissent de polluer les esprits. Il y a surtout des êtres qui savent doser fantaisie et raison pour habiter le monde en poète et en philosophe.

Dans notre pays, la liberté d’expression n’est limitée que par la décence commune. On ne fait pas de procès pour des propos indignes d’un gentleman. La loi tolère un langage que l’élégance désapprouve. Les citoyens de notre pays ne sont pas des mauviettes. Certes, ils n’aiment pas les insultes, mais leur fierté fait que les mots ne peuvent les blesser. « L’insulte ne déshonore que son auteur. » Ce proverbe national est la meilleure réponse aux infamies verbales. Inutile d’engager des poursuites judiciaires pour régler des conflits où les armes ne sont que des phrases !

Dans notre pays, le savoir-vivre joue un rôle prépondérant. L’éducation vise à développer des qualités élémentaires. Bien s’habiller, costume pour l’homme, robe pour la femme ; se montrer courtois en toutes circonstances ; accomplir son devoir sans rechigner ; never explain, never complain ; tendre vers l’excellence, s’engager corps et âme dans des activités nobles ; être en permanence guidé par un idéal de hauteur, de générosité ; avoir le sens de l’honneur et de l’amitié, le goût du geste et de la conquête ; aimer son pays ; jurer fidélité à ses proches ; se cultiver ; développer ses talents ; exercer son humour en liberté ; célébrer les noces du vrai et du beau ; professer l’énergie et le courage. Avec ces évidences que seules des créatures dégénérées pourraient contester, il fait bon vivre dans notre pays. Une secte politique étrangère accuse notre pays d’être réactionnaire, misogyne, raciste, islamophobe, etc. Ces aboiements de chiens enragés n’empêchent pas beaucoup de peuples, notamment celui de France, de regarder avec envie tout ce qui se passe chez nous. Il n’est pas rare d’entendre un touriste savoyard en visite sur nos terres déclarer : « Ah ! Si seulement nous étions moins cons, nous autres Français… si nous ne nous laissions pas aveugler par notre folie progressiste, par nos imbéciles principes hérités de 1789, nous serions tellement plus heureux ! »

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