Créé le: 20.10.2021
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Corps à cœur

Erotique, Philosophie

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© 2021-2024 Jean Cérien

Chapitre 1

1

Une promenade par monts et par vaux à fleur de peaux
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Ma main empoigne ta nuque et serre tes muscles fermement, mais doucement

Ta tête repose, oreille sur oreiller

Le souffle se fait plus court : l’effet de la peau qui glisse sur le corps

Les pressions sont imperceptibles, à la base du crâne

La force augmente forçant les tissus au relâchement.

 

Mais qu’avons-nous fait des rires et des chants, de la joie et de l’amour ?

Des corps qui s’évitent, des soupçons de contaminations.

 

Maintenant, les doigts malaxent les épaules

Les paumes cherchent les nœuds sous la peau soyeuse

Les pouces pénètrent dans la chair à la recherche d’une résistance qui s’évanouit

Ils se déplacent à la limite de la douleur, de place en place.

La glaise sèche est muée en argile malléable.

 

Mais qu’allons-nous faire de notre humanité ?

L’autre érigé en bourreau ou victime, en pestiféré ou simplet.

 

Puis c’est la lente descente vers le creux des reins

La résistance au poids du corps s’accentue lors de chaque appui

Jusqu’au prochain geste plus calme

Au creux du vallon entre la longue ligne du dos et la naissance des courbes

Les bras accompagnent le mouvement d’un bout à l’autre.

 

Mais que faisons-nous de notre empathie ?

Quitte à mourir, autant mourir de rire ou mourir d’aimer.

 

Aux collines suivent les vallées et aux vallées les montées

La fatigue du pas force la libération des tensions

La pulpe des doigts souligne le pli qui marque la naissance des jambes

Les ongles caressent jusqu’aux orteils avec légèreté

Le mouvement glisse à l’orée des bois, d’où émane l’odeur du sauvage.

 

Mais que faisons-nous de notre sensualité ?

Quitter le monde, à mourir comme des rats d’avoir peur de vivre et d’aimer.

 

Ma jambe se glisse sur la tienne qui se dérobe et me bloque

Qui dessus, qui dessous ? Au rythme des chansons de l’amour

Du don à l’abandon de la quête à la requête du baiser à la braise

Nos corps rouges à cœur s’enlacent et se prélassent

Nos âmes les délaissent le temps d’être pleines d’être humaines.

 

Mais qu’avons-nous fait de notre grâce ?

Des calculs et des signes qui donnent bien peu de signes de vie.

 

Fondus dans un amas de membres de cheveux et de peaux

Le sommeil nous glisse entre les draps des rêves

Qui rend sa sacralité à la vie, à la beauté et à la bonté.

Commentaires (1)

Starben CASE
15.03.2024

Relu avec beaucoup de plaisir ce poème. As-tu des réponses? Amitiés

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