Créé le: 10.01.2018
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Chauffe-phare

AUDIO, Erotique, Fantastique, Fiction

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Lecture audio par Mouche pour Webstory

Sur le thème de l'île au phare, un phantasme adolescent... brûlant ! (sans de lettre é... c'est tellement plus drôle !)
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Chauffe-phare – page 1

Longtemps l’île s’est assoupie de bonne heure.

 

Nous la voyions, lascive, s’estomper progressivement sous l’assaut des voiles bleu-gris du couchant. Juste avant de disparaître, tel un œil pulsant dans la noirceur nocturne, son phare s’allumait, timidement d’abord, soupirant incertain du destin que sa belle lui infligerait, puis s’affirmant par gradations successives ; il exigeait son droit à tout voir, à tout savoir.

 

Enfant, convaincue de son omniscience, je craignais son apparition baladeuse : allait-il divulguer mes menues fredaines ? À l’adolescence, un sentiment neuf s’empara de moi et souvent je sursautai sous la voix acariâtre de ma mère : « Tu regardes encore ce phare ?! Il ne partira pas, va ! »

 

Comment lui expliquer mon trouble ? Je vivais alors les premiers dialogues internes,

les frissons de l’intrigue et de la fascination pour le manche, la branche, le totem, le phare enfin, symbole masculin dans toute sa splendeur sibylline. Fièrement brandie sur les rondeurs de la colline, sa turgescence me provoquait des ardeurs inconnues qui me maintenaient en une incandescente fièvre. Son regard intermittent perçait mes vêtements pour caresser ma peau, sa puissance stimulait chacune de mes fibres : cette île au phare m’attirait comme un fruit illicite – donc tentant. Je me jurai de l’offrir un jour à mon corps.

 

Chauffe-phare Page 2

J’avais seize ans quand je me lançai à l’assaut. Une nuit d’automne, je plongeai dans les flots et nageai sans effort, soutenue par mon nouveau corps de sirène sinueuse, mon dessein et mes deux seins pointant vers l’objet obsessionnel de ma convoitise. En atteignant l’île, je piaffai d’impatience et gravis la pente en trois bonds. Au pied du phare pourtant, je fus saisie par sa taille imposante : allais-je savoir l’apprivoiser, lui plaire assez pour qu’il me laisse le prendre ?

 

Confuse, je commençai par toucher de la pulpe de mes doigts les rochers arrondis qui meublaient sa base ; ils me parurent vibrer discrètement sous mes caresses maladroites insistantes et sincères. Enhardis, mes doigts le saisirent ; mes bras l’enlacèrent, j’approchai mon corps, et mes cuisses s’ouvrirent pour mieux l’agripper. Alors une chaleur inouïe m’envahit ; je restai là, transie d’excitation, puis, haletante, j’entrepris d’y grimper. Ma joue, mes lèvres guidaient mon exploration, ma langue goûta son salpêtre. Ses odeurs viriles allumèrent mes sens ; mon être les fit siennes. Ma longue chevelure dansant à notre rythme, elle chauffa sa pierre-chair ; enfin, mes seins tendus, mon ventre offert et ma vulve encore vierge se plaquèrent savoureusement à ce mât formidable.

 

L’ascension fut lente : je profitai de chaque instant dans un va-et-vient instinctif qui attisait sa nature profonde, provoquant d’immenses vagues qui, venues en grondant du large, jaillissaient vers moi et, d’un jet de mousse puissante, me bouleversèrent. Parvenue au sommet, je câlinai, mignotai son œil rouge, puis enfin l’enfourchai, mon phare, l’aspirai tout en moi… et un tsunami de plaisir nous emporta au loin, dansant dans l’air marin.

Commentaires (1)

André Birse
05.02.2018

'Autre approche que celles si joliment proposées par Mouche. Quelques citations de chansons aussi. Mais l'extase (la réussite?) ne fut pas au rendez-vous et je décris cela: Croisées'

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