Suite de mon "feuilleton de l'été".
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Au coin de l’ordinaire chapitre 8

Lundi matin à huit heures, j’arrivai à l’école. J’échangeai quelques mots avec le psychologue qui suivait un de mes élèves. Avec sa situation familiale: mère aux abonnés absents et père chauffeur de poids de lourd qui faisait de son mieux mais qui n’était, et pour cause, que peu à la maison, les miracles n’étaient pas au programme. Mais au moins José, l’élève concerné, n’avait plus honte de ses difficultés, arrivait petit à petit à les identifier et à demander de l’aide, et surtout, avait pris confiance en lui. Il semblait être mieux dans sa peau et commençait à progresser. C’était déjà énorme! Sans croire au père Noël, j’espérais juste un sursaut de bon sens de la part de nos autorités pour qu’elles augmentent encore les mesures de soutien individuels, ne serait-ce que pour corriger un petit peu les inégalités dues aux situations personnelles, sociales, familiales de nos élèves, en offrant à ceux qui en avaient besoin, ce coup de pouce nécessaire.

 

Les vingt-six étaient assis à leurs places. C’était ma classe. Le déterminant possessif pouvait apparaître excessif, mais c’était ainsi: j’étais le maître de classe et m’étais attaché à ce groupe avec lequel je partageais la majeure partie de mon temps d’enseignement dans ces trois branches que sont le français, l’histoire et l’anglais.

 

Chaque lundi débutait par un petit rituel d’environ vingt minutes: un souhait de bonne semaine, un gag préparé chaque fois par un élève différent, un petit moment pour raconter, parfois en anglais, un événement du week-end, personnel ou tiré de l’actualité. Le premier lundi du mois, nous y ajoutions

une devise mensuelle préparée par les élèves à tour de rôle.Jérémy nous souhaita une semaine «monstre bonne» pour les notes, le travail et la rigolade et sans trop de devoirs s’il vous plaît monsieur. Le gag racontait le dialogue de deux «mecs» dont l’un est blond (il précisa qu’il refusait les gags sur les blondes depuis que sa sœur de 16 ans lui avait fait la leçon, le 8 mars dernier, jour des femmes): le blond disait: «Tu as vu, là bas, des chevals!». L’autre le reprenait: «des chevaux». Le blond: «Ah mais je t’assure, d’ici on dirait bien des chevals». Le rire ne fut pas unanime et Jérémy dût expliquer son gag à une partie de la classe.

 

La devise proposée par Skender pour le mois était: «Je ne fais pas aux autres ce que je ne voudrais pas qu’on me fasse». Hormis le fait que je préférais une forme positive, j’appréciais assez l’idée que nous discutâmes cinq minutes tout en utilisant ce bon exemple d’usage du conditionnel sans le «si» et en tentant de faire traduire cette phrase en anglais par les plus motivés. La matinée se passa sans encombre. 

 

L’évaluation du vocabulaire anglais préparée par mon remplaçant n’avait pas posé de problèmes insurmontables, même José et Kevin semblaient s’en être sortis.

 

L’après-midi il y avait de la conjugaison et de l’expression écrite au programme. La leçon de français s’était fait la malle et l’enseignant que j’étais s’était fait berné par un procédé vieux comme l’école: détourner l’attention et lancer la discussion. Cette fois, ils avaient fait fort: ils mirent en scène une

histoire de bagarre et d’insultes racistes impliquant quatre garçons et trois filles de la classe, qui se serait passée sur le chemin de l’école. 

 

Ils me connaissaient assez bien pour savoir que j’allais réagir au quart de tour. C’était bien vu: j’organisai un conseil de classe dans l’espoir de rétablir ce climat de respect mutuel et de respect des différences que je m’acharnais, chaque année, à instaurer dans la classe. Après 30 minutes de débat nourri, un fou rire irrépressible finit par exploser et les élèves m’expliquèrent alors qu’il n’y avait jamais eu la moindre anicroche entre eux et que le but de l’exercice était d’échapper à la conjugaison!

 

J’admis avec le sourire être tombé dans le panneau mais les informai quand même que demain, ils me raconteraient cet incident par écrit en utilisant à bon escient, passé simple, passé composé et imparfait. 

 

Après une réunion consacrée à organiser le camp de ski de février, je filai à la maison. Quelques heures et beaucoup de corrections plus tard, je m’endormis sans demander mon reste.

 

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Hans reposa le combiné du téléphone avec un geste rageur.

 

– Malade? mon œil, oui! je vais le virer Roger! ça fait maintenant quatre fois en 6 mois qu’il me

fait le coup de la grippe ou de la gastro. Et à chaque fois que je veux prendre des nouvelles, comme par hasard, il n’y a personne ! Et là, Cela faitdepuis ma sortie de l’hôpital qu’il est inatteignable. Faut pas pousser !!

 

Avec cinq chantiers en route, Hans avait atteint la limite de ce que sa petite entreprise pouvait assumer. Si le reste de son équipe était fiable et lui rendait bien les bonnes conditions salariales dont chacun jouissait, l’absentéisme de Roger commençait à lui porter sur les nerfs. Arrivé il y a quelques mois ,sans formation dans la branche et après un job semblait-t-il dans la sécurité, il avait donné satisfaction comme manœuvre. Il ne s’était pourtant jamais intégré dans l’équipe malgré les conditions exceptionnelles offertes par Hans à ses employés : des salaires supérieurs de 10% par rapport à la convention collective et une participation au bénéfice en fin d’année. Hans avait le sentiment, malgré la politesse froide de Roger, qu’il supportait mal d’être dirigé par un patron à peau noire et de collaborer avec des collègues qui formaient, malgré leurs nationalités suisses, serbes,albanaises et portugaises, une équipe soudée. Enfin, comme d’habitude, il se débrouillerait avec l’enthousiasme de son chef de chantier, Ruben, un portugais de Viseu, et surtout avec un bon coup de collier de toute l’équipe pour tenir les délais et satisfaire ses clients.

 

Et puis, il y avait cette élection: Hans Dialaketo, député du parti d’en rire au parlement cantonal! Il n’en revenait pas encore. Et pourtant, il avait pris cette candidature comme un jeu, comme une opportunité de parler de solidarité, de justice sociale,de tolérance, d’écologie mais avec pragmatisme et humour, loin des grosses machines des partis traditionnels, des idéologies, des passe-droits et

du népotisme. 

 

Hans se demandait souvent si ce n’était pas trop, s’il allait arriver à concilier son travail, son engagement politique et sa famille. Au niveau familial, tout le monde l’avait encouragé: ses enfants et son épouse Xhemile la première. Traductrice à mi-temps et femme au foyer, cette dernière constituait l’âme et le pilier de la famille. Hans ne pouvait rêver mieux et il remerciait chaque jour le ciel pour ce bonheur sans cesse renouvelé. Après tant d’années subsistait une passion amoureuse intacte à laquelle était venue s’ajouter une complicité sans faille qui aidait à mieux vivre le quotidien tout en relativisant les petits ennuis professionnels ou extérieurs à la famille. Quant aux enfants, les plus jeunes, Skender,13 ans et Resmije 14 ans, vivaient encore chez eux et fréquentaient l’école où enseignait Louis, l’un des compagnons de chambre de Hans lors de son hospitalisation. Honoré, l’aîné était cuisinier et vivait avec sa copine.

 

Les enfants engloutissaient leur petit-déjeuner avant de partir prendre le bus pour l’école. A midi, ils mangeraient chez leur tante Christine. Pietro espérait pouvoir tenir l’horaire prévu aujourd’hui, à savoir un non-stop jusqu’aux environs de 17 heures.

 

Vers midi, alors qu’il procédait à des interrogatoires dans l’école concernée par les actes de rackets, son supérieur l’appelait.

– Salut Pietro, ça roule? T’as récupéré tous tes boulons? ta tête est en état de marche ?

 

– Ouais ,ça a l’air de fonctionner normalement, à part Lucie que je n’arrive pas à atteindre…

 

– Justement, j’ai des nouvelles mais je n’ai pas le temps maintenant, Je t’en parlerai plus tard. Tu ne viens pas au bureau. J’ai besoin d’un OPJ sur une prise d’otage. Le Groupe d’Intervention est déjà averti, ils vont arriver en même temps que toi. Sur place, il y deux collègues en uniforme qui te feront un petit topo. Tu notes l’adresse…

 

– C’est bon.

 

– Vas-y, fonce, On se verra après.

 

– Pour Lucie…

 

– Plus tard, je t’ai dit! Pour le moment, ce qui est urgent, c’est de filer sur place! Et rappelle-toi tes cours et tes qualités de négociateur. Je te rappelle d’ici une heure pour venir aux nouvelles.

 

– OK. C’est parti, A plus.

Arrivé sur place, un petit immeuble d’un quartier tranquille de la périphérie, Pietro se dirigea vers une voiture de police parquée sur le trottoir et dans laquelle il aperçut deux femmes assises à l’arrière. Il salua les deux agents puis les questionna:

– Qu’est-ce qui se passe ?

 

– Triste et classique: un mec qui pète les plombs et retient l’amant de sa femme. Il ne veut rien, juste qu’on lui fiche la paix. Il dit qu’on lui a bousillé 15 ans de bonheur et qu’il n’a plus rien à perdre.

 

– L’immeuble est évacué ?

 

– Affirmatif.

 

– Qui vous a averti ?

 

– La femme de l’amant. Elle habite deux maisons plus loin. Son mari a oublié d’aller chercher les enfants à l’école et elle s’est inquiétée. Comme les deux familles étaient amies, elle a essayé d’atteindre l’épouse du preneur d’otage. Comme ça ne répondait pas, elle a débarqué ici et a trouvé sa copine en petite culotte en train de pleurer devant la porte de l’ appartement parce qu’elle venait de se faire surprendre par son mari avec son amant et poussée hors de l’appartement.

– Et alors?

 

– Elle n’a d’abord rien pu tirer de cette femme tellement elle sanglotait. Elle a essayé d’entrer et c’est là que le preneur d’otage a crié à travers la porte qu’elle serait bientôt une veuve. Du coup elle nous appelé.

 

– Et l’autre homme?

 

– D’après ce que nous avons pu comprendre de la pleureuse, il s’est fait assommer à coup de tabouret quand le mari les a surpris.

 

– Et ensuite ?

 

– Il a poussé la femme dehors et s’est enfermé avec l’autre type

 

– Vous avez essayé de discuter.

 

– Oui, trois fois. La troisième fois, il a dit que ça suffisait,qu’il était armé et qu’il voulait qu’on le laisse régler ses affaires. C’est là qu’on a averti la centrale.

– Des enfants?

 

– Oui, deux dans la famille du preneur d’otage, trois dans l’autre

 

– Et ils sont où?

 

– Chez les grands-parents à l’autre bout de la ville pour les premiers, chez l’instit’ de l’aîné pour les deuxièmes qui les a emmené dans sa famille quand il n’arrivait pas à atteindre les parents.

 

– Je vais essayer de prendre contact. Le groupe d’intervention est en route. Faites évacuer les habitants vers la maison de paroisse et éloignez les curieux. Vous avez un numéro de téléphone?

 

– Oui, voilà. Pietro se prépara mentalement à rassurer son interlocuteur puis à négocier sa reddition. Il composa le numéro. Il se présenta. Une voix enrouée lui répondit et dit simplement:

 

– Je vous avais averti. Il fallait me laisser tranquille. Dites à mes enfants que je les aime et que je leur demande pardon.

 

S’ensuivirent deux détonations très rapprochées. Au même instant le groupe d’intervention arrivait. Pietro leur donna le feu vert pour intervenir. Après 5 minutes, ils redescendirent.

– Tout est fini. Ils sont morts tous les deux.

 

– Encore merci aux partisans du maintien de l’arme personnelle à domicile: du 9mm en pleine tête,ça ne laisse pas de chance de survie!

 

– Appelez l’identité judiciaire et le toubib de garde pour les certificats de décès. Vous pouvez rentrer: J’appelle la centrale et je m’occupe des familles. Pietro se dirigea vers les deux femmes qui attendaient dans la voiture de patrouille. Les deux gendarmes discutaient à l’extérieur des véhicules. La première, la «pleureuse» restait prostrée, recroquevillée sur le siège. La deuxième se leva et sortit de la voiture.

 

– Inutile de me faire un dessin. J’ai compris ce que vous allez m’annoncer. Ils sont morts, n’est-ce pas? C’est sa faute, à mon mari. L’autre, le Pierre, ça a du être un coup de tonnerre dans un ciel bleu et il a juste pété les plombs, mal, trop mal, très mal. Sans pardonner je peux comprendre. Je savais mon mari coureur, mais aller bousiller leurs 15 ans de bonheur sans nuage en draguant ma copine, là il a fait fort. Encore plus fort et plus mal que Pierre. Pour Pierre, ce qu’il vient de faire s’assimilait à de la légitime défense: on lui prenait sa femme, on lui cassait son bonheur et sa famille. Dans sa douleur, il n’a pas du voir d’autres solutions. Moi j’ai déjà appris un peu à vivre sans mon mari, les enfants aussi. Mais pour elle, ce sera plus dur. En plus de la culpabilité, ses enfants , quand ils sauront, risquent bien de rester chez les grands-parents et de lui en vouloir à vie.

Pietro resta sans voix. Il parvint néanmoins à balbutier quelques mots pour exprimer ses condoléances et prit congé.

 

Sur le trajet du retour, il restait sidéré par l’égocentrisme des protagonistes de ce drame: celui du dragueur qui ne réfléchit pas plus loin que le bout de sa quéquette et n’accordait d’importance qu’à ses pseudo performances de macho patenté; celui du meurtrier qui se complaisait dans son désespoir personnel sans penser à ses enfants.

 

Dans la foulée il se demandait si l’égoïsme ambiant et encouragé dans notre société par le mythe du «gagnant» et de la réussite matérielle, par le goût du pouvoir et le besoin du profit à tout prix, ne faisait pas autant de victimes que les fanatismes religieux ou nationalistes et leurs terrorismes. Le désespoir sous toutes ses formes, les drames familiaux, les gosses délaissés,la drogue, les chauffards, la violence gratuite ou vénale, bref tout ce qu’un flic côtoyait dans son quotidien produisait un lot de victimes qui n’avait rien à envier aux guerres en cours. Cet individualisme forcené entraînait un manque de plus en plus flagrant et dangereux d’empathie, de solidarité. Même le simple bon sens semblait se perdre: une panne de téléviseur, d’ordinateur , un retard des transports publics et d’autres petits ennuis de la vie quotidienne prenaient parfois plus d’importance que la misère, la faim, les guerres ou même que le désespoir ou les deuils de nos propres voisins!

 

Mais l’heure n’était pas aux considérations philosophiques et Pietro appela son chef, lui fit un bref topo et annonça qu’il rentrait au bureau.

Il comptait bien obtenir, cette fois, des nouvelles de Lucie en souhaitant qu’elle ne soient pas trop mauvaises, surtout après le début de journée qu’il venait de vivre. Il poussa la porte du bureau sans ménagement et interpella son chef:

 

– Alors, t’as des nouvelles? – De quoi, de ce matin? Tu viens de m’appeler de la voiture, je te signale.- Non, de Lucie. Tu m’avais dit que tu en avais.

 

– Plus tard! L’intervention, d’abord? Comment ça va toi? Tu veux un debriefing. Pietro écarta la proposition d’un haussement d’épaule et d’un revers de main et ne laissa pas le temps à son chef de le questionner. Il le relança.

 

– Alors ?

 

– OK! Tu as gagné. Elle est à l’hôpital de Sion.

 

– Un accident?

 

– Non, apparemment une agression dans le chalet où elle logeait pour son reportage.

 

– Quoi!? C’est pas vrai ! pourquoi?

– On n’en sait rien pour l’instant. Nos collègues valaisans mènent l’enquête.

– Qu’est-ce qu’elle a? Elle est blessée?

 

– Des contusions sans gravité. Par contre elle ne se souvient de rien et pour le moment ne sait même plus comment elle s’appelle. Sa collègue, la photographe a été tuée: apparemment violée puis exécutée d’une balle de 9 mm dans la tête.

 

– Je peux prendre deux ou trois jours?

 

– J’allais te le proposer. Je peux te remplacer en tout cas pour une semaine. Tu as assez d’heures supplémentaires à rattraper qui datent encore d’avant ton hospitalisation. Prends ton temps, va la retrouver, discute avec les toubibs. Fais ce qu’il faut pour vous deux. N’oublie pas que l’enquête n’est pas de notre ressort, pour l’instant en tout cas. Et même si ça devait déborder sur notre canton, tu es trop impliqué pour que je te la confie. C’est bien compris?

 

– T’en fais pas, ce n’est pas mon genre de jouer cavalier seul.

 

– Je n’en suis pas persuadé mais je veux te faire confiance. Et prends du temps pour souffler: la semaine prochaine, je te veux en forme. Je te ferai remplacer pour tes enquêtes dans les écoles mais je veux un policier expérimenté qui puisse prendre le relais la semaine prochaine. J’ai un meurtre et une

mort suspecte sur les bras. Un type s’est fait descendre près de l’ancienne fabrique de condensateurs et un autre s’est apparemment écrasé au bas d’un immeuble cossu du centre-ville: peut-être un cambrioleur qui essayait d’entrer par un balcon ou une fenêtre. Les deux inspecteurs chargés de ces enquêtes partent en vacances après-demain et j’en ai trois autres en congé maladie. Je sais que ce n’est pas ton secteur et que tu n’apprécies que peu de devoir changer mais c’est comme ça. D’ailleurs, ce matin ce n’était pas ton secteur non plus et tu as fait le nécessaire. Allez file! dans une semaine je te veux ici.

 

Pietro descendit quatre à quatre les escaliers et courut jusqu’au parking. Avant d’embrayer il appela sa sœur et lui demanda si elle pouvait assurer une présence au retour des enfants de l’école et jusqu’à son arrivée, probablement dans la soirée. Elle le rassura et précisa qu’elle dormirait sur place pour être sûre d’avoir des heures de sommeil en suffisance. Infirmière, elle prenait son service tôt demain matin.

 

Sur l’autoroute, Pietro fit d’énormes efforts pour rester concentré sur sa conduite et ne pas dépasser les limites de vitesse. Il ne put s’empêcher cependant d’imaginer Lucie sur son lit d’hôpital et appréhendait le moment de la rencontre: le reconnaîtrait-t-elle? Son amnésie ne serait-t-elle que passagère ou devait-il craindre qu’elle ne retrouve jamais la mémoire?

 

Au coin de l’ordinaire chapitre 8

Même les montagnes enneigées encadrant la vallée du Rhône que d’habitude il admirait et dont il avait tutoyé quelques sommets lui apparaissaient inhospitalières et porteuses de mauvaises nouvelles.

 

Après près de deux heures de route, Pietro aperçut Valère et Tourbillon, les deux châteaux qui surplombent la ville de Sion. Encore quelques minutes pour atteindre l’hôpital qu’il ne connaissait que pour y avoir débarqué en hélicoptère, il y a quelques années, après s’être cassé une jambe lors d’un stage de varappe.

 

Sa voiture parquée, il se précipita à la réception, demanda le numéro de chambre de Lucie et gravit quatre à quatre les marches de l’hôpital. 

 

Il entra. Lucie lisait dans un fauteuil près de la fenêtre. Elle se retourna et fixa Pietro d’un regard neutre dans lequel il ne décela aucune émotion.

 

– Monsieur ?

 

(à suivre )

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