Deux chapitres de mon "feuilleton de l'été" le même jour parce que d'autres occupations m'éloignent de mon ordinateur jusqu'à la semaine prochaine...
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Au coin de l’ordinaire chapitre 12

Je me levai la tête pleine des nouvelles de hier soir. Mes appels à Hans, Pietro et Ferran avaient rempli ma soirée. Je me réjouissais de ce soûper de samedi . Pietro débarquerait avec ses enfants. Sa sœur Christine travaillait et Pietro préférait ne pas les laisser seuls encore une fois, ayant déjà multiplié les absences ces trois derniers jours, tant pour le travail que pour des visites à Lucie, toujours amnésique, à l’hôpital de Sion.

 

Hans viendrait avec Xhemile et Ferran tout seul mais, selon ses dires, « avec plein de ragots sur les notables locaux afin de nous faire une séance de radio-vipère de première qualité ! ».

 

Dans l’immédiat, il s’agissait d’affronter la journée qui s’annonçait. Le vendredi, je passais beaucoup de temps dans la classe dont je suis titulaire et cela me réjouissait. De plus , le programme de la journée comprenait un contrôle en anglais, des exposés d’élèves en histoire. En français l’avais préparé une étude de texte sur Rabelais dont les élèves raffolaient pour des raisons qui tenaient plus à la richesse et à la crudité du vocabulaire qu’aux qualités littéraires intrinsèques de l’œuvre.

 

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Hans sortit de la morgue hébété. Il n’appréciait pas Roger outre mesure mais voir son cadavre dans un tiroir l’avait bouleversé. Ayant enfin identifié Roger à partir de ses empreintes digitales, déjà fichées

 

Au coin de l’ordinaire chapitre 12

lors d’un contrôle d’identité à la sortie d’un meeting d’extrême–droite, la police avait fait appel à son employeur pour l’identification du corps. Le truand n’avait en effet plus de famille connue dans la région.

Il appela Xhemile pour lui annoncer la nouvelle. Cette dernière restait encore sous le choc du décès de son cousin Samir.

 

– Vingt-trois ans, tu te rends compte !? Et ce serait un assassin à ce que l’on dit ! Quelle douleur, quelle honte !!

 

– Ils ont plus de détails ?

 

– Personne ne sait rien. Mon oncle et sa femme ont reçu hier un appel de la police et ils sont partis en Valais pour l’identification du corps.

 

– En Valais ?

 

– Oui, la police a retrouvé leur fils Samir tué par balle dans un chalet d’Ovronnaz. Ils savaient que Samir filait du mauvais coton. Il avait perdu son emploi il y a 2 ans et après avoir fréquenté un groupe islamique intégriste, il les avait lâché pour fréquenter des voyous du milieu de la drogue et de la prostitution. Certains pensent que ses anciens camarades religieux l’ont liquidé pour trahison,

mais rien n’est prouvé. Ils l’ont retrouvé avec un pistolet dans la main à côté d’une photographe tuée par la même arme dans le chalet où ils ont retrouvé la journaliste blessée. Rappelle-toi, c’est la jeune journaliste que j’ai accompagnée l’année passée pour un reportage sur la communauté kosovare.

 

– Quoi ? la journaliste Lucie Chevrier ? !

 

– Mais oui, tu sais, c’est l’amie du copain policier, Pietro, dont tu as fait connaissance à l’hôpital.

 

– Ah oui, c’est vrai. On le voit d’ailleurs demain chez mon copain professeur, Louis .

 

– Bon, je te laisse, On s’est organisé avec quelques copines et on se relaie auprès des parents de Samir. Je dois y aller jusqu’à midi. Tu rentres tard ?

 

– Non. Je vais rejoindre mes ouvriers maintenant. Nous terminons un petit chantier mais ça devrait être fini pour la fin de l’après-midi et en principe je devrais être à la maison pour 18 h.

– A ce soir. Je t’aime.

 

– Moi aussi, à ce soir.

 

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– Jamais, vous m’entendez, jamais je ne traduirai un torchon pareil et vous pouvez être sûr que je vais faire tout ce que je peux pour que personne ne le fasse. Le milieux des traducteurs n’est pas si vaste et la plupart d’entre eux n’accepteront pas de contribuer à de la propagande raciste. Parce que c’est ce que vous faîtes, senor, de la propagande raciste et fasciste de la pire espèce !!

 

Ferran sortit du bureau en claquant la porte, bouscula au passage une dame dans la quarantaine qui s’apprêtait à entrer, marmonna quelques mots d’excuses et descendit quatre à quatre les escaliers.

Le président du parti de « l’Union nationale » venait de lui demander de traduire en espagnol et en italien un pamphlet qui stigmatisait les ressortissants des Balkans et les immigrés africains, réduisant cette population au mieux à des profiteurs de l’aide sociale au pire à des fanatiques islamiques ou à des trafiquants de drogue. C’était vraiment de la propagande de bas étage qui encourageait tous les

fêlés de la cafetière, les bas-du-plafond à considérer comme suspects tous les « gens différents ». Ces voyous de la pensée arrivaient même à jeter le doute sur des actes ou des états de fait qu’ils trouveraient ordinaires chez n’importe quel suisse comme de conduire une belle voiture, avoir un logement convenable, décrocher une bonne place de travail ou faire des études. En fait, chez ces racistes ordinaires, ce n’est pas tant la présence d’immigrés clandestins qui les dérangeait. Ils en profitaient même assez souvent en les employant comme manœuvres ou femmes de ménage, en les payant « au noir » et au lance-pierre. Ce qui dérange ces abrutis, c’est l’idée qu’un étranger et qui plus est d’une teinte de peau plus foncée que la leur, puisse jouir des mêmes droits qu’eux et les concurrencer en prenant leurs jobs, en séduisant les femmes du pays et même pire encore, en accédant à la citoyenneté voire à des responsabilités politiques.

 

– Les idées de ce mec puent autant que le fromage dont il porte le nom ! Et dire que des gens ont perdu l’odorat au point de voter pour lui et pour eux ! Et quand je dis voter, dans ce cas, c’est veau-ter ! Ay qué tonteria !!

 

se dit-il en jetant un coup d’œil sur la pancarte de l’agence immobilière « Jérôme Reblochon , gestion, achat et vente d’immeubles ».

 

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Ne pouvant rien faire de plus que des visites à l’hôpital, de préférence en fin de journée, Pietro avait écourté sa semaine de congé. Chargé de l’enquête, Pietro et trois autres collègues, dont une inspectrice, travaillaient d’arrache-pied sur ces deux morts suspectes .

 

La première victime avait été identifié : Roger Bochud, 49 ans,né à Lausanne, ancien de la légion française, ancien agent de sécurité, récemment employé comme ouvrier ferblantier, fiché pour divers petits délits et pour sa participation à divers manifestations d’extrême droite. La fouille de son logement n’avait rien apporté d’utile pour le moment qui aurait pu mettre les enquêteurs sur une piste quelconque.

 

Pour le deuxième cadavre, le défenestré, on attendait encore le résultat des recherches faîtes à partir de ses empreintes digitales et de son ADN mais on savait qu’il avait absorbé un puissant somnifère peu avant son décès. Pietro espérait être fixé aujourd’hui encore afin de pouvoir répartir les tâches pour la poursuite de l’enquête pendant le week-end. Il avait déjà averti ses collègues qu’il tenait à son samedi soir tant le soûper chez Louis lui apparaissait comme une bouffée d’air frais bienvenue après ces derniers jours pour le moins éprouvants. Il profita d’un moment plus calme pour s’isoler et appeler l’hôpital de Sion où séjournait Lucie.

 

Cette dernière retrouvait peu à peu la mémoire : son nom, sa profession ,sa relation avec Pietro. En revanche, elle occultait complètement son séjour en Valais et les événements qui s’y étaient déroulés.

Elle se rappelait être partie de chez elle et se souvenait même du trajet en voiture avec Asunta, la photographe. Mais pour l’instant rien d’autre ne remontait à la surface et même le choc de l’annonce du décès de sa collègue n’avait pas activé ses souvenirs. Physiquement, à part quelques hématomes, elle se portait relativement bien et les médecins avaient autorisé sa sortie pour le surlendemain soir, à condition de ne pas rester seule, ce à quoi s’était engagé Pietro en lui proposant, avec l’accord enthousiaste des enfants, de l’accueillir chez lui.

 

En revenant au bureau, un collègue l’informa aussitôt des résultats du labo que la police scientifique venait de leur envoyer par courriel. Le cadavre retrouvé dans l’arrière-cour d’un immeuble du centre-ville appartenait à un dénommé Youri Youkov, citoyen russe, passé en Bulgarie puis en Autriche après avoir servi dans les troupes spéciales lors du premier conflit tchétchène, recherché en France pour agression à main armé et soupçonné, en Italie, de meurtres et d’extorsion de fonds dans une affaire impliquant la camorra napolitaine.

– C’est un autre calibre que le légionnaire ! s’exclama une collègue de Pietro à la lecture du rapport.

 

– Reste à savoir ce qui lui a pris de venir finir ses jours en Suisse et dans une capitale cantonale d’à peine quarante mille habitants !

– Tu crois qu’il y a un rapport entre les deux meurtres ?

 

– Ce n’est pas exclu mais c’est notre boulot de le prouver.

 

– A-t-on une adresse ici ?

 

– Pas pour le moment mais il avait une fausse carte d’identité au nom de Tadeus Kowalski, citoyen polonais, électricien. S’il a loué quelque chose ce sera probablement sous ce nom. On va se renseigner auprès des régies immobilières et au besoin, on lancera un appel au public. Tu t’occupes des régies immobilières et je vais aller à la pêche aux infos sur la vie et les relations du premier, le légionnaire comme tu dis.

 

 

Pietro descendit quatre à quatre les marches , sortit, embarqua dans sa voiture et prit la direction du logement de Bochud . Il comptait procéder à une nouvelle fouille en espérant découvrir un indice lui permettant d’avancer un peu dans son enquête.

 

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Ferran était d’une humeur agressive : il n’en revenait pas qu’on ait osé lui demander de traduire un torchon de propagande nationaliste !

« Pas nationaliste, patriote » avait tenté de le convaincre Jérôme Reblochon. Le patriotisme, Ferran n’était pas contre : c’est l’amour d’une terre et de tous ceux qui l’habitent, le respect d’institutions démocratiques garantissant à chacun une vie décente et la liberté. Mais ce qu’il avait lu, c’était du nationalisme à l’état pur : bête et méchant, flattant les instincts les plus vils, les sentiments les plus bas et jouant sur la peur de l’altérité. Le nationalisme, c’est la haine de l’autre et la porte ouverte à tous les excès xénophobes et racistes. En tant qu’espagnol, il ne savait que trop bien quelles horreurs pouvait recouvrir le concept de nationalisme : les décennies pendant lesquels le franquisme avait semé la mort et l’oppression en Espagne n’était qu’un exemple parmi d’autres dictateurs de par le Monde, dont certains sévissaient encore aujourd’hui. Au vingt et unième siècle, on aurait pu pourtant espérer que cela cesse enfin. Mais non, cela reprenait de plus belle avec , parfois, la bénédiction de nos démocraties au nom de la non-ingérence mais surtout de l’appât du gain.

 

Même l’Eglise catholique participait, si j’ose dire pensa Ferran, à cette descente aux enfers. Il y a quelques années , le pape avait en effet levé l’excommunication prononcée à l’égard d’une secte catholique intégriste qui abritait en son sein des admirateurs des dictatures de droite et même un prélat ouvertement négationniste qui avait commis à la TV suédoise une nauséabonde déclaration niant l’existence des chambre à gaz, de la Shoa et du massacre de millions de juifs et d’autres personnes considérées comme des « Untermensch » par les nazis.

Il y a quelques années, la Suisse avait voté à 57 % une interdiction de construire des minarets sur son territoire alors même que pour interdire n’importe quelle construction, que ce soit un minaret, une église ou un centre commercial, les lois actuelles sur les constructions permettaient largement de s’y opposer et d’interdire une construction. Mais là, ce que les xénophobes avaient réussi, c’était de faire passer un discours xénophobe anti-musulmans d’une habileté diabolique, assimilant l’Islam à l’extrémisme et au terrorisme. Non seulement ces mensonges étaient inacceptables et méprisants à l’égard de toute une communauté d’habitants de notre pays qui vivaient leur foi de manière ouverte et tolérante, à des années lumières des intégristes, mais en plus cela risquait de jeter dans les bras des fanatiques un certain nombres de musulmans humiliés par ce rejet.

 

Il s’en voulait encore d’avoir répondu naïvement à l’annonce d’une association patriotique proposant des traductions fort bien rémunérées. Le rendez-vous avec ce député, également affairiste immobilier à en croire la raison sociale affichée sur la porte du bureau, lui avait sérieusement tendu les bretelles et fait chuter son seuil de tolérance.

 

Il décida de marcher un peu pour se calmer avant d’aller prendre le bus pour rejoindre son domicile. De toute façon, il voulait encore faire quelques achats pour améliorer le soûper promis par Louis pour le lendemain soir.

 

Manque de pot, une fois ses courses terminées et à peine monté dans le bus il tomba nez à nez avec Yann. Il l’avait connu ce monsieur distingué en faisant parfois avec lui de la course à pied ( il disait

footing, seuls les ringards parlent de course à pied aimait-il à rappeler à Ferran).C’était la dernière personne que Ferran aurait voulu rencontrer aujourd’hui. Il était parti pour 15 minutes de trajet commun et d’un monologue soporifique que Ferran allait ponctuer de hochements de tête hypocritement attentifs. Yann était prof de musique, très conscient de sa propre valeur et persuadé que le reste du monde ne lui arrivait pas à la cheville. Et s’il était encore prof de musique et pas grand compositeur connu, c’était bien entendu à cause de la médiocrité et de l’incompréhension des autres et pas de ses propres limites. Il avait donc des idées très arrêtées sur ce qui était de la bonne musique, de la bonne littérature, de la bonne peinture et affichait un mépris condescendant et teinté de pitié envers le bas peuple qui ne comprenait rien à rien et s’abrutissait de musique rock ou populaire, de football, de magazines et de bandes dessinées.

 

Il affichait paradoxalement une « ouverture d’esprit »et des idéaux de tolérance mais n’aurait jamais accepté de partager les soirées de la pseudo élite à laquelle il pensait appartenir avec ceux qu’il considérait comme des gens du commun et de peu de culture.

 

Il faisait partie de ces gens incapables de chausser, ne fut-ce qu’un instant, les pompes de leurs semblables, d’avoir un minimum d’empathie et d’imaginer qu’ils pourraient ne pas avoir toujours raison. Bien sûr, dans son cas ( il n’occupait aucun poste hiérarchique important , malgré ses ambitions et ses velléités a y parvenir), il n’était pas vraiment dangereux dans le sens où personne

ne risquait d’être victime de ses cacas nerveux et de ses abus de pouvoir. Néanmoins, son état d’esprit procédait de la même tournure que, par exemple, la directrice de Louis.

 

Pendant un parcours de course en forêt, il était capable de se taire, de parler de la pluie et du beau temps et même de faire des gags ( sauf de l’autodérision bien entendu). Cela en faisait donc un compagnon de sport acceptable pour Ferran mais pas un ami avec qui tenir une conversation intéressante et surtout pas aujourd’hui où ces imbéciles de nationalistes lui avaient mis les nerfs à vifs. Après deux arrêts, Ferran prétexta une course à faire au centre-ville, descendit du bus et… attendit le prochain.

 

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La fouille de l’appartement de Roger Bochud n’avait donné aucun résultat. Seuls quelques tracts néo-nazis témoignaient des opinions du locataire des lieux mais aucun indice ne rattachait Roger à une affaire en cours. Pietro renvoya l’équipe scientifique avec l’espoir que les relevés d’empreintes donneraient peut-être une piste. A ce moment, son portable sonna. C’était ses collègues qui avaient localisé le logement de Youkov. Par le biais des recherches auprès des agences immobilières, il avait trouvé un appartement cossu du centre ville loué à un certain Tadeus Kowalski, électricien. L’employé de l’agence s’en était immédiatement rappelé : il avait été étonné, il y a quelques mois, qu’un électricien polonais puisse se payer un appartement d’un tel standing.

– Vous filez sur place et je vous rejoins.

 

Pietro descendit quatre à quatre les escaliers de l’immeuble et s’engouffra dans sa voiture. Dix minutes à peines lui suffirent pour atteindre l’adresse indiquée. Ses deux collègues accompagné d’un membre de la police scientifique l’attendaient devant la porte.

 

Après deux heures de fouille en règle et de relevés d’empreintes, Pietro commençait à montrer des signes d’impatiences : rien de tangible si ce n’est une boîte de munitions de neuf millimètres découverte sous la poubelle et un pistolet SIG dont était dotée l’armée suisse, sous le matelas. C’était toujours ça et on pouvait à tout hasard, procéder à des vérifications et voir si l’arme n’avait pas servi dans des crimes récents, pour autant bien sûr que l’on ait retrouvé des balles ou des douilles.

 

Au moment de partir, il jeta un coup d’œil à l’armoire à chaussure que personne n’avait pensé à fouiller. Il en extirpa une petite dizaine de paires de godasses. Au moment où il sortait une vieille paire de baskets fatiguées, humides et malodorantes, il entendit un léger cliquetis et fouilla à l’intérieur de la chaussure. Il ne tarda pas à en sortir quelques cassettes de dictaphone dont la plupart semblaient en très mauvais état. Il les prit et les rangea avec les autres pièces à conviction.

Enfin j’arrivai à la maison ! Il n’était même pas dix-huit heures et il faisait presque nuit déjà. Je ne pris même pas la peine de sortir de la voiture mon ordinateur portable et mon sac d’école ( je n’allais quand même pas parler de cartable !). Tiens, c’est marrant, en pensant à ce mots, sac d’école, je me dis en souriant que je n’avais peut-être jamais quitté l’enfance, ou à peine, durant quelques années universitaires puisque je continuais, depuis des années, comme adulte, de me balader avec un sac d’école.

 

J’entrai dans la cuisine, me versai un verre de rouge et ressortis faire le tour du jardin. Il n’y avait presque pas de bruit sauf celui du vent dans les arbres, le chant des oiseaux et parfois le cri d’un rapace. Le terrain était assez grand mais le verger et les arbustes à petits fruits donnaient une vague impression de toundra triste et dépouillée. Il faudrait que je m’attelle, ce printemps, à faire revivre et entretenir mes plantations si je ne voulais pas que de la toundra on passe à la jungle.

 

Le froid et l’obscurité aidant, je ne prolongeai pas mon tour du propriétaire. J’allumai le fourneau à bois et me lançai dans une grande opération de rangement et de nettoyages : je tenais à accueillir dignement mes nouveaux amis demain soir.

 

Deux heures plus tard, excepté ma chambre, tout était rangé,aspiré, récuré et le logement me semblait suffisamment accueillant pour y recevoir Pietro, Ferran, Hans et leurs familles.

Le temps de me faire un café, de m’asseoir avec un bouquin et le téléphone sonna. C’était Francesca, une ancienne collègue devenue fleuriste, qui tenait un atelier de décoration florale pas très loin de l’école.

Cela devait faire plusieurs mois que nous ne nous étions pas vus et son téléphone me surprit.

 

– Que me vaut l’honneur de cet appel ?

 

– Rien de particulier, je venais aux nouvelles et l’envie de prendre un pot et de papoter est devenue irrépressible ! Quoi de neuf ?

 

– Il me faudrait un bon moment pour tout te détailler. Pour faire bref je dirais un accident, de l’hôpital, de nouveaux copains, une séparation. Ajoute encore que la bêtise et le goût du pouvoir de certains me donnent toujours autant d’allergie et risquent même de me créer de petits ennuis ces temps. Mais à part ça tout va bien.

 

– Joli programme, même si j’en brûle d’envie, je ne te demande pas de détails. Tu m’en parleras.

 

– Ok ça marche mais on se boit l’apéro demain à midi , à notre troquet habituel, histoire de nous retrouver rien que les deux un moment.

 

Au coin de l’ordinaire chapitre 12

– Vers onze heures, ça te va. ? je préfère commencer assez vite parce que l’après-midi j’ai un repas pour une douzaine de personnes à préparer.

 

– C’est parfait. A demain !

 

( à suivre)

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