Créé le: 01.09.2018
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A une contradiction près

Amour, Animal, Nouvelle

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© 2018-2024 André Birse

Une relation que l’on attendait plus, conditionnée par un dilemme qui revient toujours. Si tu veux mon amour, ne soit plus carnivore.
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A une contradiction près

Si je veux garder ma chance avec elle, il faut que je devienne végétarien. Les viandes et les poissons. Pour les produits laitiers, je peux encore hésiter. Mais si une relation devait durablement se préciser entre elle et moi, je n’aurais d’autre choix que de supprimer aussi les produits laitiers. Elle a raison, silencieusement, par la seule force du regard, sentencieusement, à force de silence, elle me laisse à mes contradictions.

 

Je serais prêt à me lancer dans cette relation. Pour l’engagement nous verrons, cela n’a plus guère de sens, mais se lancer, être la pierre, renoncer à la suite ininterrompue des renoncements. Rompre, dans un sens inverse. Une confiance comme ça, s’est installée entre nous et nous fait gagner en importance, valeur des instants à suivre. Disponible pour la contrainte du quant à soi, nouvelle définition de l’amour. Mais, si je souhaite poursuivre cette relation, plus jamais je ne pourrai manger une bête que l’on a tuée.  

 

Un soir que je dînais seul dans une salle vide, à l’arrière de mon restaurant habituel, elle avait, passant par-là joué quelques notes spontanées sur le piano puis, presque maternellement, m’avait demandé « c’est joli non ?». Surpris, j’ai répondu « oui ». Le motif était tout simple avec peut-être l’une ou l’autre fausse note, mais, l’improvisation relationnelle, la petite fantaisie du moment, était surprenante et agréable.

Au même endroit deux semaines plus tard dans une chaleur éreintante, elle m’a proposé de les rejoindre, elle et ses amis. J’ai accepté par fatigue et nonchalance, par volonté aussi de ne pas lutter contre un sort en apparence favorable.  Rien à reconstruire de ce côté-là, rapport homme-femme à la dérive. C’est généralement vrai et ça l’est aussi pour moi. Solde toutefois de disponibilité vitale, en amour, dans mon contexte d’existence.

 

Trois hommes, cinq femmes, je n’ai pas distingué les couples. Tendues et fermées, leurs discussions, portaient sur le sort réservé par l’homme aux animaux. Elle s’en sortait sereinement, mêlait,  la nuance à la détermination en réponse à l’approximation obstinée de ses interlocuteurs. J’avais en tête ces dernières semaines un extrait de lecture philosophique: « Sans doute disons nous avoir une conversation. Mais plus une conversation en est vraiment une, moins sa conduite dépend de l’un ou l’autre partenaire. Ainsi la conversation n’est jamais celle que nous voulions avoir » (*) Celui qui, dans le groupe ou à l’interview, nous sert qu’il est heureux en amour et avec ses amis avec lesquels il aurait des échanges intéressants, je le vois et le considère comme souffrant ; conscient du fait que je le suis  plus encore que lui en affirmant l’inverse. Elle a prononcé quelques mots, doucement et fermement, sans même devoir prendre la peine d’être habile. Son amour des animaux et sa volonté de les protéger apparaissaient comme une sorte d’aurore boréale dans ce ciel noir de juillet. La chaleur et peut-être un certain malaise social me conduisent à cette image vacillante. Rencontre des opposés.

J’ai dû lutter intérieurement. Me secouer. Le corps avait envie de partir, d’aller se reposer et l’esprit était séduit. Il avait pris le cœur sous son aile. Oui son aile. Il aurait fallu comprendre très jeune l’inanité de l’amour et l’insouciance parfois arrogante qu’il faut pour en poursuivre la réalisation.

 

Me revient cette image de la vitrine d’une boucherie au centre du village. C’est toujours la même famille qui l’exploite. Les enfants. Un chevreuil et un sanglier. L’attrait de la viande présentée dans une mort embellie comme une promesse. La tête. C’était peut-être une biche. Les yeux noirs ouverts, quelque chose dans les narines. Une beauté dans la soudaineté de la prise. L’illusion d’un consentement. Le seul choix pour les proies et les visiteurs, l’acceptation. Il a fallu que j’écrive ce souvenir pour que la porte s’ouvre, que je m’avance enfant vers l’étal du boucher. J’entends la fraicheur sanguine des voix et en oublie l’âcreté des odeurs. Que je rentre. J’ai toujours mangé de la viande, avec plaisir. Sur un plan sensoriel, ça passe, intellectuellement, ça casse et je me déresponsabilise en appelant à la barre les générations précédentes. Toutes, depuis la nuit des temps. Je suis pris dans la gueule du carnivore et me reconnaît en lui. Mon animalerie est tout intériorisée. Le lion et la gazelle, souvenirs de documentaires, je ne sais pas exactement où vivent les tigres et ne ferai jamais de safari. Les souvenirs de zoo me mettent en cage et ceux de cirque ne me grisent plus. Ne l’ont jamais fait. J’ai visionné sur le Net des rencontres d’ours et d’humains (il nous faudrait un nom animal, hominidés c’est pour la classification).  

Dans mes balades alpestres, il m’est arrivé, merveilleuse banalité, de voir des marmottes ou de rencontrer des chamois. J’ai aussi le souvenir d’une belle et impressionnante rencontre avec un daim l’année de mes vingt ans en Ecosse. Autre moment qui me reste, était-ce ici ou là-bas, je m’étais endormi, une vache m’avait léché le visage. Peu vu de renard, plus présents certains matins dans le langage des paysans. L’inventaire serait plus abondant que je l’imaginais (Rhinocéros de Ionesco, Mobby Dick, Hermann Melville, Le lion, Kessel, Le guépard, Visconti). Etre. Une baleine. Unicité du tout. Ces séquences aussi qui se multiplient, quand entre eux – et nous en sommes aussi – ils s’entredévorent. Dans cette biosphère, nous faisons des uns et des autres notre nourriture. Je n’en sors pas, dans mes considérations animales, d’un instant à l’autre, nous nous mangeons. Je ne partagerai pas avec elle ces idées en constante formation. Je cède ou je ne cède pas, mais je me tais. C’est un comble, je le perçois ainsi, c’est à moi d’être d’accord. J’ai le choix d’être libre pour vivre cet amour commencé. La relation s’est faite évidente. Me voilà surpris. Un amour bas de gamme que nous vivons joyeusement. 

 

Elle m’a emmené chez elle, le cœur, le corps, et s’est plue à me tourmenter en effeuillant mes désillusions aussi aisément qu’elle le faisait de ses quelques vêtements. Je n’ai pas réussi à lui dire ma banalité sexuelle, mon embarras, qu’elle m’a invité à cette ancienne fête d’une façon qui a fait que je participe. Nous nous y sommes elle et moi retrouvés. Il a fallu sa fantaisie et je ne saurais dire ce que j’ai apporté. Elle a fait mieux que l’accepter.

Nous sommes d’accord, pour l’amour, avec et à propos de lui. Les anciennes fêtes sont flétries, elle acquiesce. Heureux, malheureux, c’est compris, c’est acquis. Chacun sa brasse et ses rencontres dans la piscine. Pas bien passé ? « Allons-y ». Son exposé de l’histoire, tacite et clair, instantané et vif. Erotisation de la relation sans feindre de s’y perdre. Le débat homme-femme n’est pas problématique, nous nous plaçons au-dessous de lui. « Animalement », ai-je osé. Là ce devint moins naturel, par sa volonté de l’être plus encore en n’acceptant aucune extranéité dans ce terme. L’animal, c’est autant sinon plus que nous … « et surtout pas de philosophie ». La barre est placée à cette hauteur, à moi de la franchir ou de renoncer. Je le vois en tout hypothèse comme un exploit.

 

Là où le dialogue amoureux, conjugal ou social est sclérosé ainsi que nous l’observons tous à longueur de vie, avec elle, à la fois revenue de tout et disponible, les fenêtres s’ouvrent. Du solide en son âme. J’ai essayé de faire de l’esprit avec les mots âme et animus, et me suis perdu. Elle en a ri sans en faire un triomphe. J’apprécie profondément sa façon de n’être pas dans la rivalité à chaque nouvel enjeu dans la relation. Je me suis fourvoyé et n’en devient pas aussitôt un gladiateur perdu soumis au choix de l’impératrice qui pourrait me jeter en pâture aux lions. C’est précieux. On peut prendre des risques, être soi, permettre à l’autre de l’être aussi. Pourtant, ça fait un moment que ce mot animus me trotte dans la tête. Je m’étais promis de chercher. J’aurais dû le faire avant de prendre des risques avec mes jeux de mots qui ne sont pas retombés sur leurs pattes. L’histoire de ce terme, ce qu’il comporte, m’a toujours intrigué.

 

Animus, animal, -ité, animosité. Je n’ai pas trouvé dans mes ouvrages de droit romain les pages pouvant m’aider à chercher l’homme derrière l’animal – et l’inverse moins encore – afin d’en parler mieux, justement, en société et surtout à elle, ma nouvelle amie, qui ne se laisse pas du tout impressionner et ne fait jamais de l’indifférence une réponse. Un désaccord pourtant, pourrait tout renverser.

 

Mes projets d’animus aisément accessible sont ainsi partis en vrille. Il y a bien animiste, mais c’est tout autre chose. Je ne maîtrise absolument pas cette notion que je situais par méconnaissance en Afrique principalement. Il faut lire les anthropologues et ce qu’ils auront dit des divinités animales qui peuvent agir sur le monde tangible (**). Ou encore l’animus en psychiatrie, chez Jung, qui nous ramène au rapport homme femme. Vision de celle-là par celui-ci. Je comprends mal le peu que connais de Jung qui ne viendra pas à mon secours. Elle sourit, me voit patauger. Je n’y suis pas, dans la claire expression de mon rapport à l’animal. « c’est pour cela que tu en consommes. Elle n’a pas ce problème de définition. Elle a choisi, dans l’évidence de ses émotions alors que je n’en suis qu’à perpétuer un comportement ancestral. « Archaïque irait bien aussi ». Ce qui m’effarouchait généralement chez une femme, cette complexité et cet ailleurs, ces barrières insurmontables, cette distance infime et infranchissable, s’efface avec elle et c’est une nouvelle, mais certainement brève, plénitude que de le vivre. L’empêchement, le seul visible, aura pour source cette question animale absolue – je les aime et ne les mange pas – ou relative – je n’ai rien contre eux mais accepte le fait social de l’élevage et de la consommation.

Elle a parfaitement raison de me rappeler qu’il ne s’agit pas d’un problème trouvant sa source ou son refuge dans la pensée ou la spiritualité. C’est une question de pratique, d’adaptation de l’instinct. Le chien de mon enfance, son regard et notre complicité. Celui de mon adolescence que j’ai le sentiment d’avoir abandonné. J’étais en manque d’amour et lui refusait des caresses. Tout est là. D’autres animaux dans la vie et cet âne au haut du village qui par sa présence et son regard m’avait fait connaître l’un de mes plus profonds frémissements d’existence. Elle ne me l’aura pas demandé mais je perçois de l’exigence dans ses non-dits. Je peux rester là où je suis avec mon amour approximatif des animaux. Ma toute humaine distance. Elle ne m’en voudra pas. La limite, c’est le manger.

 

« La sexualité implique ou génère en toute hypothèse une violence ». Elle me suit dans cette vague tentative d’affirmation. Par la domination, le rejet, le désenchantement, l’abandon, la déréliction. Elle me suit. Les amours désexualisées, plus intenses avec les animaux que l’on aime davantage ou non parce qu’ils sont mignons. Sans sucre et sans sel. Sensuel et non sexuel. Là elle ne vient pas. Mais sa façon de faire la moue n’est pas électrisante. Le sourire n’est pas loin, ni la compassion et moins encore l’invitation tacite à mieux réfléchir. Nous avons vu ensemble dans un ciné-club, au frais pour échapper à la nuit tropicale, « Une femme sous influence” de John Cassavetes, 1974. Gena Rowlands, sa femme dans la vie, joue admirablement une épouse au foyer qui n’est pas « cinglée » comme le dit son mari, mais étrange tout de même, axée de façon irritable pour l’autre, vers toutes sortes de petites lubies de l’instant.

Cette scène où le mari (Peter Falk) somme vigoureusement, avec insistance,  ses invités de ne tenir que des propos convenus. Semblable problématique de l’absence de véritable discussion. Inchangée, aggravée peut-être. Tant d’aspects de la vie sont aujourd’hui différents, l’apparence, la bienséance, la bienveillance, le rapport homme-femme, l’animal. Elle avait quatre ans en 1974 et semble avoir adapté son évolution personnelle, sa perception libre du dérèglement du monde, son acceptation, à une exception près : plus d’homme carnivore.

 

Je pourrais me rapprocher d’une femme amoureuse tout en libre maîtrise de ses actes et de ses émotions, si je renonce à la viande. C’est un deal. Je n’ai jamais été chasseur mais j’appartiens à un genre qui aura fait beaucoup de victimes. « Voyage au bout de l’enfer » 1978, film dont on a tant parlé à l’époque était aussi à l’affiche. Je n’ai pas souhaité le voir. Ni alors, il y a quarante ans, ni cet été, ce maintenant précaire qui laisse paraître d’autres précarités disséminées. Les scènes de chasse au daim (« Deer Hunter », titre original), expression et réalité de la violence, leur prolongement dans la guerre et l’effroi. Une vérité dans le monde avec l’animal pour première cible. Il m’arrive parfois de croire que la réception des réalités de l’existence serait notre plus grande richesse et que nous sommes là pour prendre part à cette captation en tant que récepteurs d’un tout en éveil et en formation. Vrai pour l’animal, idem pour nous. « Notre réalité est cryptée, infiniment complexe et notre état de connaissance est médiocre, d’où l’absence de spiritualité et le désenchantement ». Là encore, elle me suit tout en me surprenant. Elle est prête à participer à mes sursauts, mes divagations.

Elle me reconnaît une certaine constance et accueille mes considérations avec intérêt. « Tu as trouvé une amie parce que tu ne cherches plus un public ». Son exclusive condition, un non-dit implacable et clair, à la poursuite de notre relation, à son quotidien et tacite renouvellement : ne plus manger de bêtes tuées.

 

Une pigeonne est venue pondre deux œufs sur la fenêtre de mon bureau. Elle a profité du fait que je ne rabatte un volet qu’à demi pour poser quelques branches à cet endroit qu’elle a dû trouver plus sûr et peut-être sympathique. Les oiseaux de passage de Georges Brassens chantant l’un de ses poètes, « ce pigeon est aimé trois jours par sa pigeonne, ça lui suffit il sait que l’amour n’a qu’un temps ». Tout à fait ça. Plus vrai encore qu’à la première audition. J’avais quinze ans. La pigeonne sur le rebord de la fenêtre est très farouche et obstinée. Elle a su s’imposer. Je l’ai respectée et protégée plus qu’elle ne l’aura compris. Je reste pour elle un ennemi potentiel et ne veux aucun mal aux animaux. Je ne crois pas à la supériorité existentielle de l’homme sur l’animal. Sapiens sapiens. Je pourrais envisager une évolution vers l’abstinence, mais ne me vois pas la vivre comme une conversion et moins encore pour ne pas perdre un amour.

 

La mère parvient à nourrir ses oisillons malgré la chaleur qui envahit tout. Ils tendent le bec, voleront dans quelques semaines, vivront six ans. Leur vie n’est pas compliquée, la mienne non plus. Le sort toutefois nous jette dans des maelstroms qui nous entraînent vers un inconnu à la minute. A toutes les minutes.

La difficulté devant l’animalité, un courant dans la vie, l’âpreté de la conscience humaine, à contre-courant. Il paraît que l’on ne change pas. Ou très peu. L’un des philosophes qui m’accompagne a si éloquemment parlé de nous, ces « animaux intelligents » (***) qui auraient créé la culture, donc la science, donc ce que l’on dit de toute problématique. Il ajoute, en se situant dans un incertain futur, que ce ne fut « qu’une minute » et que la connaissance aura disparu avec ceux qui orgueilleusement l’auront créée.

 

Je me suis perdu. Non dans ce texte, qui lit dans mes pensées, avec mon consentement actif, mais dans les problématiques qui, du centre de la terre, semblent monter vers le ciel. Il y a des catégories. Je trie mes vieux journaux. Couverture des magazines. Les femmes d’aujourd’hui, les hommes de demain, les réalités migratoires, l’animalité. Avant l’amour, après le pouvoir. Des pages et des pages sur les malaises de la relation sous toutes ses formes. J’ai voulu aller chercher un livre, une nouvelle idée sur l’animus. J’ai effrayée la pigeonne, sans le vouloir et j’ai renoncé. Me suis rabattu sur les blogs qui parlent de la vie des pigeons. Comme eux désormais nous volons de site en site. Leurs amours sont paraît-il plus expressives. Une rare tendresse rituelle avec l’accouplement. De toutes vivantes rencontres allant de soi, sans même y avoir pensé. Il est prévu que nous allions ce soir, entre nous, dans un autre restaurant. Je suis étonné d’être à l’aise à ce point et de comprendre qu’elle l’est aussi. Je lui montrerai le nid sur la fenêtre. Elle me dira que l’on voit là la raison évidente qu’il ne faut pas manger d’œufs. Je lui proposerai de choisir le restaurant et le ferai chaque fois que nous nous reverrons.

Je me sens un peu excité sans être franchement optimiste.Heureux c’est tout autre chose et c’est un mot que je ne prends plus en considération, histoire de se sentir mieux dans la vie. J’essaie de me comporter au plus juste sans garantir à quiconque une parfaite absence de nuisance.

 

Dans le Cimetière des Rois, que je traverse souvent, il y a des chats en pension et et des pies intranquilles quand elles me voient. Les uns et les autres semblent s’ignorer. De grands arbres aussi avec lesquels je parviens à m’identifier. Avec les animaux c’est différent. Ils sont mes allogènes et je suis le leur. Je ne leur prête pas tout ce qui aujourd’hui leur est prêté mais ferai de mon mieux à l’avenir pour qu’ils aient la vie sauve. Je ne prononcerai pas ces mots lors de notre repas. Elle perçoit sans hésiter toute hypocrisie, bien mieux que je ne sais le faire. Je ne dirai rien sur ces questions-là, laisserai mes doutes sur leur chemin et vivrai avec elle, en mangeant une salade d’avocats, une soirée étonnante, en veillant à ce que mes faims, ma façon de les assouvir, ne mettent pas en péril ce qui se passe entre nous. 

 

Ces oisillons fragiles laissés dans l’orage, leurs duvets trempés, l’un vers le jaune, l’autre vers le beige, m’ont donné une leçon de vie et leur mère aussi, une fois revenue. Je m’étais inquiété. N’en suis pas à une contradiction près. Nous ne sommes pas non plus au bout de nos peines ni de celles que nous infligeons. Tous ces hiatus qui se multiplient dans nos conversations et ne se reposent jamais.

Elle a bien fait de me faire réfléchir en précisant que c’est au-delà de la réflexion. J’entends ma mère me le redire: « minute papillon ». Ne sachant pas de quoi il est fait, j’aurai la peine à taire autant qu’à révéler le fond de ma pensée. « Je ne suis plus absolument sûr de n’être certain de rien ». J’essaierai. Pas à pas. Avec ailes.

 

Genève, août 2018

 

*Hans-Georg Gadamer, Vérité et méthode, Seuil 1996, p.405

** Wikipédia, « animiste »

*** Friedrich Nietszche, Le livre du philosophe, GF, p.

Commentaires (1)

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28.11.2021

Félicitations à André Birse, lauréat du 3e Prix du concours d'écriture 2018.

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