2024 Témoignage Béatrice Anselmo – 1er Prix

Titre: Poussière (Monologue des Orcades)

Un jour, une compagne d’écriture m’informe d’un concours sur le thème de l’Au-delà.

Je ne sais rien de Webstory.ch.

Je découvre un site, des récits, des thèmes depuis des années, des publications pour des lecteurs inconnus.

Je suis à cette période en Normandie. C’est le 30 juillet. Je viens de terminer une petite nouvelle, comme un échauffement à l’écriture. Et j’ai un long monologue à reprendre, retravailler. Je l’ai intitulé « Monologue des Orcades ». Il est né à Evora en mai 2023. Je ne sais pas par quel bout commencer. Je laisse mon esprit divaguer, je lis les premiers récits publiés sur le site, je relis le texte qui pose le cadre du concours. Je suis au bord de la mer, alors tous les matins je nage. Dans l’eau, je laisse les idées se dissoudre. Il en émerge toujours quelque chose.

Au sortir d’une nage, l’évidence est là. Reprendre le Monologue des Orcades, et qu’il devienne, en une version très brève, un texte qui parle de ce lien invisible avec nos morts comme avec nos vivants.

Je termine Poussière quelques jours avant la date de clôture du concours.

Je l’envoie en un clic, comme une bouteille à la mer.

Je continue de lire tous les jours les textes publiés sur le site.

Je découvre tant d’histoires, si différentes.

J’ai mes coups de cœur.

Et puis la reconnaissance des jurys ! Si inattendue !

Pour la première fois, je reçois un prix ! Et même deux prix pour un même texte !

Je me sens très honorée.

Très touchée.

Merci infiniment !

Merci aux membres du jury pour leur choix, et pour les mots adressés au public pour expliquer leur choix.

1er Prix et prix spécial CIC: Poussière (Monologue des Orcades) de Béatrice Anselmo (pseudo beatrice a.)

MOT DU JURY:
Intervention de Yanncy Fanti, sociologue des religions au Centre d’Information sur les Croyances (CIC).

C’est avec un grand honneur que nous avons été invités à participer à ce concours en notre qualité d’experts et d’expertes de la diversité des croyances et de leurs complexités dans le cadre de cette édition de Webstory qui portait sur la thématique de l’au-delà. Sans nous prétendre capables de décrire ce qu’est « l’au-delà », nous intervenons, modestement, dans l’ici afin de remettre un prix spécial qui récompense un texte sélectionné par l’ensemble de l’équipe de notre centre.

Le texte Lauréat du « Prix du CIC » est le texte « Poussière (Monologue des Orcades) » de Béatrice A. En plus d’avoir retenu notre attention pour sa très grande qualité littéraire, notre choix a été motivé par une attention particulière portée à la question de la religion, au sens large.

Le texte s’ouvre un verset biblique « Tout va dans un même lieu : tout a été fait de la poussière, et tout retourne à la poussière » (Ecclésiaste 3 :20). Mais loin d’être un traité théologique, le récit mobilise organiquement et avec une grande subtilité des éléments de croyances ou de doute et de rituels ou d’absence de rituel. Le rituel, c’est une question que les sociologues et les anthropologues des religions se posent régulièrement. En parlant du deuil, avec toute la douleur que cela suppose, cette très belle nouvelle montre aussi comment les édifices religieux comme les églises, les lieux de recueillement comme les tombes ou les cimetières et comment les rituels, qu’il soient inscrits dans l’institution d’une religion comme le christianisme ou au contraire, qu’ils se vivent dans l’intimité d’une rencontre personnelle avec le souvenir de l’Autre, sont autant d’éléments qui constituent une véritable grammaire de notre rapport à la disparition.

Avec nos sincères félicitations, nous vous offrons un livre dédicacé du poète et romancier suisse Quentin Mouron ainsi qu’un bon de participation à l’un des modules de notre formation.

Illustration de Joëlle Gagliardini

MOT DU JURY:
Intervention d’Olivier Chapuis, auteur et correcteur

Dès les premières lignes, ce texte m’a énormément touché. Le ton, l’atmosphère, l’écriture. La forme du texte, poème en prose délesté de tous les mots superflus. L’émotion m’a saisi d’emblée et ne m’a pas quitté, j’ai terminé la lecture aux bords des larmes en me disant que je tenais dans mes mains le texte lauréat.