Créé le: 03.11.2014
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Vive et revienne

Poésie

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© 2014-2025 a André Birse

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Vive et revienne

 

Vive et revienne

L’arrière-pensée furtive

Nous sommes atteints

Par la gloire vacillante

De l’orée blanche

Aux murs de pierre ensoleillés

Sur la route des sorts jetés

 

Ce à quoi

 

Ce à quoi toujours l’on revient

Une aile fine qui effleure

Le noir bleui de l’ombre

Un réveil fantastique

Un Dieu mécanique pris de stupeur

Dans la folle déraison fière

Une idée sans tête

Des embrassades fluides et primesautières

Le rêve endolori, la laideur affadie

La peste-misère encanaillée et crûe

 

En creux

 

En creux ou à plat, je ne sais pas.

J’avance dans un froid qui ne passe pas.

Qui reste-là, hors saison, ne faiblit pas.

Laisser deviner ce qui s’est imposé, s’imposera.

De passage, définitivement, maintenant.

Quelle force obscure propose ces mots ?

Ni maintenant, ni jamais ne résistera.

C’est la fluidité qui s’expose et ne transparaît pas.

La fluidité des choses qui n’existent pas.

J’en sais quelque chose et ne le retiens pas.

 

Dans ce bal

 

Dans ce bal des pluies sur la rue, l’enchantement des lieux du soir,

la soif se fait tard et les femmes rient de leurs transgressions libératoires.

La porte se referme.

Le bruit de mes pas sur la pluie reprend son rythme et une certaine signification.

Les voix se lassent et s’entremêlent.

C’est la même abondance vierge de tout sens.

L’acharnement paisible de la pluie pour seul contentement avec le réel à bout touchant.

 

juin 2014

 

Aux soleils

 

Une longue attente. Le sentiment d’une longue attente.

De l’individu. Avec les vivants et les mots.

Une même attente.

Aux soleils des temps saisonniers. Trépassés.

Rien que cette attente vibrante et apaisée.

Lumineuse et asséchée.

Fertilité de l’imagination, vers le passé.

Virtuosité de l’avenir, virtuosité du silence et du défi que le rien nous lance,

tel qu’on l’imagine, dans ses impasses et dans la soif de l’impossibilité revenue et enfin réalisée.

C’en est fini de la satiété. Un pari d’immobilité a été lancé par on ne sait qui

et on ne sait qui nous promet de l’avoir déjà gagné. Enfin. Tout à la fin de tout.

 

17 juillet 2010

 

Conversation mêlant quelques âmes

 

Conversation mêlant quelques âmes. Souffles, et attentions acquises ou rebelles. Étonnements, enchantement plus rien ne bouge, entre les regards assis et les bras égarés. L’histoire sépare, l’inquiétude répare, nous sommes épanouis dans l’ignorance de tous les effacements du mal et de l’horreur.

 

13 avril 2014

 

Les arbres en hiver

 

Les arbres en hiver

Et les chemins à nous venus

Ne manquaient en aucune manière

Et je les ai parcourus

Ce n’est plus le regard hésitant

Ni le retour des justes choses

C’est la victoire en chantant

De toutes les animosités closes

Défaire à nouveau,

Se reprendre à défaire l’irréalité vraie.

 

16 décembre 2014

 

Blessure souriante

 

L’abondance épuisée dans la fatigue des jours,

reviens à toi – pareillement serein.

Elle n’empêchera rien, tout est résolu.

Le temps s’est décidé à trancher et sa réponse fuse,

durablement, au gré des retours.

Surnaturalisation débordante et outrepassée.

Ça ne revient pas. Je m’écharpe à ne pas le comprendre.

Au même endroit chaque matin, je cesse de ne plus y penser.

Et j’y retourne en passant. Ça ne revient pas.

Impossibilité de n’être pas engagés dans la lenteur des silences

et l’âpreté continue et dense des désirs éclatés.

Recommencement de tout ce qui ne dit rien au fond d’une lourde absence tombée,

tout épanouie dans sa blessure souriante qu’elle me renvoie.

 

8 mars 2012

 

Le soi verbal

 

Le plaisir de vivre, aller le chercher. Ne pas souffrir, c’est tout.

La capacité de tout individu à ne pas mais aussi à est au centre de toutes les attentions.

Le travail ne fait que commencer sur soi. Sur le « soi verbal » et sur les autres

en souffrance et en attente. L’un valant l’autre. On annonce de la neige pour

cette nuit, et j’appréhende les lumières des soirs d’été. Ce n’est pas triste.

Est-ce moi qui le suis ? C’est vrai en décembre. Décembre vrai.

Les échéances du calendrier. Le retour des jours. La présence de la nuit,

les oranges, la traversée renouvelée de l’individualité,

seul ou en famille, seul ou en couple, seul à seul, seul.

Le perceptible retour des jours et les déchirements du ciel ne nous sont pas destinés.

Décembre 2011

 

Le cours d’une rivière

Tout est dit, à la première évocation du cours d’une rivière.

Nous le savons, mais le corps doit suivre l’esprit qui à son tour le suit,

dans un sort inéluctable de dissipation, précédé d’incertitudes et de tourments.

 

Décembre 2011

 

La lumière se fait horizontale

Le jour en profite et devient discret

L’émotion couve un feu protégé

Elle vit à l’ombre, respire la nuit

Tout un train de mystère et de réalités

Aucune clef trouvée, aucun instant sauvé

L’espérance cryptique persiste en ses replis

Soleil touchant, ciel dépourvu de hasard

La ville se dresse et la rivière s’épuise

 

Décembre 2014

 

Sourires terrassiers

 

Sourires terrassiers aux bancs des plaines.

Les regards foulés aux pieds traînent dans leur propre univers.

Je passe à l’extérieur, dépourvu de ressources, semblable, confrontant.

Avance dans une direction inconnue de toute altérité,

désenivré, insensible à ce désenivrement.

Le passement de jambes des fous et des idoles

comprend le déchiffrement des vains mystères et de leur unité.

Ne pouvant me taire, je dis le rien et reste sur place pour mieux m’en aller.

Une heure tombe, par égouttement de sa matière …

5 octobre 2012

 

Un regard s’efface

 

Un regard s’efface, le tien,

Ton sourire vers l’avant

Ta richesse, ton corps, ton argent

L’ascenseur revient

La porte s’ouvre, le corps a tremblé

Une journée entière

à se désaltérer

Aucune ivresse n’aura jailli

La soif s’est tarie

Encore un moment parfait

puis on appelle le taxi

Mon bras ne te retient pas

Altération des souvenirs sans coeur

Confusion des gestes et de l’esprit

Je sais ce qui me retient

et tu ne m’auras pas dit ton nom

Mais toute la vérité de l’instant

A vivre

Et ton rire parfumé

pied à pied

Dans l’incertaine immensité

de nos avenirs dépareillés

Je salue ton regard réenchanteur

et la maîtrise de ton indocilité

Avec moi c’est pareil, et c’est même,

par la force

de ton étonnement

 

21/22 avril 2014

 

Vent léger

 

Un vent léger s’occupe de tout sous un soleil habitué du lieu.

Pas de temps sans lieu,

l’inverse hypothétique indiffère les tombes sans regard ni sommeil.

Un pays s’invente d’interminables saisons et le passant n’a trouvé aucun chemin

dans l’herbe froissée par ses pas sans lendemain.

L’horizon accueille les nuages,

va et vient des couleurs, enchantement de l’ombre du soir, profonde et verticale.

 

août 2013

 

Infinitivement

 

Fruit de l’âme laissée au hasard imparfait de l’approximation

Soir de soleil, forcer le dépassement, contraindre l’attente

Changer de mots et d’espace

S’y reprendre et s’y retrouver

Une aube grise disparaît

Infinitivement

 

23 et 24 avril 2013

 

Dire, taire

Dire

Taire

Ne pas taire

Ne pas savoir

Connaître

Naître

N’être pas

 

12 février 2014

 

Note sur les fins

 

Pas l’ombre d’une nouvelle, pas une ombre pleine; lune face cachée,

rugissant univers; succédant aux années blanches, sur terre;

Mer de la Tranquillité, aux confins de l’enfance; approfondissement de l’art

et le temps lointain; à l’avenir rien, c’est un choix, le mien;

éternel retour, on connaît la suite – nuit sur l’Amour – fleuve de la transgression

réduite à rien – connaissance des mouvements – humbles Dieux anciens

nouvelles innocences – peines ressuscitées – émergences pleines – figuration du destin

la nuit s’expose à l’infini – traversée des larmes – Vallée de la mort – apologie de l’âme

finitude de l’étreinte – minute papillon – bruit d’aile et frémissement

cris et chuchotements – vacuité du tout – immanence de la matière – fierté de l’esprit

revenir sur terre – créer la mémoire – durcir le rythme – enfanter l’espoir – construire des routes

l’arme blanche – rouge sang – faire mentir – savoirs transparents – perdre haleine

s’éteindre doucement – violences féériques – apaisements volcaniques – surgissement des réalités

fins de l’existence;

 

Loyauté du doute

 

Reste une seconde, sur ton chemin.

Ne te retiens plus.

Sarcasmes de l’ombre, clarté des regards.

La présence répond d’elle-même.

On ne saura plus, je n’ai jamais su.

Appartenance qui ne s’annonce ni ne vient.

A portée de main,

l’instant altier que tout altère et rien n’achève.

Loyauté du doute.

C’est en voie, d’irréalisation.

 

(9/10 février 2014 – 28 janvier 2015)

 

En se consumant

En

Se consumant

Le présent te consume

Ce qu’il advient de lui

Ce qu’il advient de toi

Tout une réalité s’impose

Etre à l’épreuve et s’éprouver

La connaissance t’échappera

Autant qu’elle a su se faire désirer

Le rien s’embrase

Je ne sais trop que faire

De l’éphémère

Au fond de la vie qui passe

Bien ou mal

Avec ou sans

Et toi et moi

 

15 février 2015

 

A ta manière

 

Entre-déchirer

A ta manière

Plus que l’immonde

La supportable

Alternance

Des violences

Bien nées

Tu me rappelleras

N’est-ce pas ?

Qu’il est audacieux

De ne pas s’entre-détromper

 

8/9 mars 2015

 

L’attention

 

Les poètes écoutent ton silence

L’attention qu’ils lui prêtent n’est pas de ce monde

Les plaines et les forêts bruissent

Dans les rêves de celles qui ne s’oublient pas

Elles aussi restent à l’écoute

De tes ambitieuses angoisses

Et de tout ce qui n’aura pas été dit

 

8 mars 2015

 

 

 

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