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Chapitre 1

1

Connaissez-vous quelqu’un que vous méprisez plus que tout ? Que vous haïssez au point de le traquer toute votre vie, dans le monde entier et tout cela pour une simple vengeance ? Mais si cette personne disparaissait du jour au lendemain, comment vous sentiriez vous ? Seriez-vous heureux au final ?
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Bonjour Jill.

Tu te demandes sûrement pourquoi je t’envoie cette lettre alors que je sais pertinemment que tu ne l’ouvriras jamais.

Je t’avoues que même moi je ne sais pas pourquoi j’écris ça, surtout quand je sais que le destinataire c’est toi.

Je ne fais que suivre les conseils d’un de ces psy qui pensent tout savoir sur toi-même. Apparemment, c’est pour m’enlever un poids émotionnel ou une connerie du genre. Il y en a même un qui me demandait de te pardonner pour ce que tu avais fait.

Sérieusement, j’ai lâché un rire quand j’ai entendu ça la première fois. Comment pourrais-je pardonner les actes horribles de gars comme toi. J’avais juste envie de lui foutre une droite à ce médecin raté. Car s’ il savait ce que tu avais fait, il aurait juste souhaité ta mort comme tous les autres.

Les psy, sérieusement. Je n’ai jamais réussi à les comprendre.
Leur fascination pour le comportement de psychopathe comme toi me terrifie et me dégoute. Ils pensent vraiment qu’en disséquant vos cerveaux ils vont réussir à trouver un remède miracle qui effacera tous les tueurs de la terre. Quelle connerie.

Je pense plutôt que vous devriez pourrir dans des prisons ou dans des morgues pour qu’on se débarrasse enfin de vous. Qu’on vous oublie une bonne fois pour toute.

Enfin, j’imagine que tu as un avis différent sur la question, étant donné que tu as côtoyé une psy pendant un certain temps.

Je me demande ce que tu as fait d’elle. On a jamais retrouvé son corps et pourtant elle n’est jamais réapparu dans notre société.

Peut-être qu’elle a changé d’identité pour ne jamais te revoir ?
Qui sait. Rien n’est sûr dans ce monde. Elle est peut-être même devenu une folle comme dans ces vieux films ringards.

Tout ça pour dire que cette lettre est censée calmer mes émotions à ton encontre. Pour comprendre pourquoi tu m’obsédait tant et que je dois maintenant passer à autre chose, comme par exemple m’occuper de ma femme et de notre fille.

Enfin, notre fille.

Je parle de la gamine maltraitée que ma coéquipière et moi avons adoptée. Tu sais de qui je parles, tu l’as kidnappé et tu as utilisé son sang pour m’écrire ta dernière lettre. Enfoiré.

Sincèrement, cette pauvre gosse avait déjà eu assez de soucis avant que tu lui fasses du mal. Utilisé comme punching-ball et transporteuse par son père, je ne pense pas que la faire devenir un récipient à encre arrange les choses.

Bon, ce n’était pas grand chose par rapport à tout ce que tu as fait sur d’autres de tes victimes mais quand même.

Je ne sais vraiment pas pourquoi on l’a accueilli. Entre les fêtes alcoolisées et ces tentatives de coucher avec des mecs, elles ne nous causent que des ennuis. J’espère qu’elle va vite arrêter tout ça, car au final c’est une gamine très gentille et plutôt intelligente malgré son retard scolaire. Je te raconte même pas comment c’était difficile de la faire sortir de son lit pour l’emmener à l’école.

J’imagine que tous les enfants sont comme ça au final. Toujours à en faire voir de toutes les couleurs à leurs parents mais on ne peut pas s’empêcher de les aimer. Tu vois de quoi je parle, après tout, tu as eu énormément d’enfants.

Tes enfants, tes bébés comme tu les appelais. Je me demande comment t’es venue cet amour pour les serpents. Cette attitude mielleuse à leur égard, ça ma toujours fait frissonner d’effroi.

Les voir ramper autour de toi était un spectacle horrible. On ne savait jamais ce qu’ils allaient faire. S’ils allaient nous mordre pour nous empoisonner ou juste pour nous arracher la peau.

Je me souviens qu’il y avait un serpent qui ne te quittait jamais.
Un petit machin assez maigre et pourtant c’était le plus dangereux de tes “enfants”. Ces écailles était tellement noir qu’on ne pouvait qu’apercevoir ces yeux dans l’obscurité.

Tu l’avais appelé Étoile je crois. En référence à ces quelques écailles blanches qui formaient une étoile sur son dos.

Tu n’as pas dû réfléchir longtemps pour trouver son nom.

Même s’ il était très beau, il restait cependant aussi dangereux que toi. Ma femme a déjà eu un avant goût de son venin et moi de ces morsures. Il était vraiment fort pour son petit gabarit, c’était impressionnant. Finalement, on est bien content qu’il soit parti avec toi, car vous nous avez laissé avec de jolis traumatismes.

Le voir rester à tes côtés, accroché autour de ton cou jusqu’à la fin. On voit bien que le lien qui vous unissait était impossible à briser.

Les épreuves que vous avez dû passer ensemble devaient être nombreuses et très dangereuses.

Te voir comme ça. Contre cet arbre avec ton dernier bras. Sans vie. Gardant toujours ton horrible sourire malsain…

Je n’en peux plus. Je ne comprends absolument rien à ce qui c’est passé. Comment as-tu pu finir ainsi ?

Oui je voulais t’arrêter. Te faire payer pour tous les crimes que tu as commis, toutes les souffrances que tu as fait subir à ces innocents.

Tu mérites ton sort mais… Pas comme ça.

Je ne sais pas pourquoi j’ai ce sentiment de compassion à ton égard. Mais je ne peux juste plus supporter cette situation depuis que cette stupide loi est passé.

Certes les criminels notoires se sont calmés, mais maintenant ce sont des civiles qui abattent des gens simplement pour gagner une prime !

Pourquoi avoir fait ça ?

Mettre en place un classement de tous les criminels et autoriser les civiles à les tuer pour gagner un peu d’argent ?

À quel moment était-ce une bonne idée ?!

Ces idiots du gouvernement pensaient vraiment que cela aller régler quoi que ce soit ?! À cause d’eux, les plus fous des tueurs se disputent la première place !

Je ne te parle même pas de toutes les « erreurs » que font les gens, en voulant tuer des criminels qui sont en bas du classement et ceux dans en à aucune preuve ! Les morts ne font que s’accumuler depuis 1 an et il est maintenant impossible d’arrêter tout ça ! Ca t’a peut-être stoppé dans ta folie mais à quel prix ?

Je suis fatigué de tout ça. C’est impossible de tenir la cadence.

Je pense de jour en jour à arrêter d’être policier mais c’est impossible. Si je fais ça, les choses vont continuer à se dégrader et ce sera encore plus la merde.

Je ne sais plus quoi faire…

J’ai dédié ma vie pour arrêter un maximum de criminel et de tueur, en particulier toi. Tu es sûrement le pire des psychopathes que j’ai rencontré et c’est ça qui m’inquiète.

Toi, Jill, le père des serpents. Des années que tu tortures des gens avec tes “enfants” juste par pur plaisir. Des années que je te traque pour mettre fin à tes atrocités.

Mais te voir ainsi… Complètement massacré… Je ne peux pas l’accepter… Car je prends conscience d’une chose terrible…

Qu’il existe une personne pire que toi, encore plus dangereuse que toi, qui à réussi à te réduire en miette, et qui est en liberté dans la nature, sans qu’on sache ce qu’il va faire à présent.

Je ne sais pas ce qu’il va se passer à présent, car c’est juste une ère de peur et de souffrance que nous vivons aujourd’hui, et cela me terrifie au plus profond de moi…

Jill… J’espère pour toi que tu es à présent dans un endroit où tu te sens bien. Je préfèrerai que tu brûles en enfer mais bon…

Mais si jamais nous nous retrouvons ensemble dans une autre vie…

J’aimerai que cette fois, au lieu de nous chasser infiniment, nous prenions un verre en étant amis et non ennemis…

Adieu Jill.

Chosa Setsu

Chef de brigade de la police

Rivale du père des serpents, Jill

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