– Chérie, tu devrais dire à ce gosse qu’il a passé l’âge de venir se fourrer dans notre lit au milieu de la nuit chaque fois qu’il fait un cauchemar.
Reprendre la lecture

–      Chérie, tu devrais dire à ce gosse qu’il a passé l’âge de venir se fourrer dans notre lit au milieu de la nuit chaque fois qu’il fait un cauchemar.
–      C’était au petit matin et il n’a réveillé que moi. D’ailleurs, cette fois-ci, son rêve n’était pas du tout un cauchemar, loin de là.
–      Il a tout de même douze ans. Il n’a pas honte ? Si ses frères l’apprenaient…
–      Honte ? Je ne crois pas, peut-être qu’il se sent vaguement coupable de quelque chose, mais à mon avis, il s’en fiche. En revanche, il ne va jamais oublier l’incursion de ce matin dans notre lit et il n’en parlera à personne, je te le garantis.
–      Il vaudrait mieux, autrement ses frères vont le chambrer pendant une semaine.
–      Oh, ce coup-ci il se soucie comme d’une guigne des moqueries de ses frères et nous ferons comme s’il n’avait jamais quitté son lit. Non, pas cette cravate-là, chéri, celle-ci te va mieux. Laisse-moi te faire le nœud.
–      Merci, mon cœur. Regarde-le, il dort comme un loir, il n’a pas de cours ce matin ?
–      Laissons-le dormir, il a largement le temps, ses frères dorment encore. Il n’est que six heures et demie.
–      Trésor, tu sais que tu es déjà absolument désirable à six heures et demie du matin ?
–      Oui chéri, j’en suis absolument persuadée. Je descends nous faire un café.
–      Pas le temps, je le prendrai au bureau, je suis déjà en retard. À ce soir, mon ange.
–      À ce soir, mon chéri.