Philosopher durant ses heures de vol, il en restera toujours quelque chose.
Reprendre la lecture

La colombe de la paix, regardez-là. La voilà qui s’envole, la garce, courageuse quand même ! Elle se risque à survoler l’Ukraine, même pas peur, ni des canons, ni des drones, ni même des avions de combat. Elle plane un moment au-dessus du Donbass, c’est tout cassé là en dessous.

Elle hésite en cercles concentriques, avant d’un seul coup d’aile, franchir la frontière. « Comment qu’on dit : la paix, en russe ? ça doit quand même bien exister ce mot, chez eux, comme partout ailleurs, non ? Parmi les peuples du Nord comme ceux du Sud, tout le monde n’a pas forcément envie de tuer, encore moins de se faire tuer, pour qui ? pourquoi ? »

Elle étend son vol, la colombe pleine de courage, mais néanmoins téméraire. La voilà aux confins de l’Oural. « Mais, qu’est-ce qu’il peut faire froid, là en haut, ce n’est pas le moment de me faire canarder par ce gros vol de canards en formation. Eux, ne craignent pas le grand froid, paraît-il. Moi, je filerais bien vers le Sud. C’est quoi déjà, leur Sud à eux ? »

Avant le grand voyage, elle se pose dans un coin discret, histoire de reposer ses ailes, juste un moment. En colombe paisible et pourtant vigilante, elle se souvient des mots de sa grand-mère qui détient parmi les siens le record du monde de longévité : « Attention, ne traîne pas trop au sol, c’est aussi plein de prédateurs. »