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Chapitre 1

1

La vie de 3 jeunes adultes va radicalement changer, ils vont être transportés dans un autre monde. Dépression, jalousie, folie, à présent dans un environnement nouveau et hostile, ils vont devoir s'armer de patience et de courage, s'il voudront un jour, revenir dans leur monde.
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Ce matin-là, un calme inhabituel s’était instauré dans ma chambre. Étendue sur mon lit, la tête pleine de rêves, je pense à Ael. Des choses vont et viennent dans ma tête. Je me sens partir légèrement au loin, jusqu’à ce qu’une odeur de toast grillés vienne embaumer mon antre et me mettre l’eau à la bouche. Je décide donc de me lever, d’enfiler l’uniforme de mon établissement, de légèrement me coiffer et de descendre dans la cuisine voir d’où vient ce parfum alléchant. Je franchis les marches en courant et vois maman avec Paloma en train de déjeuner tranquillement.
Mes yeux brillent en voyant toutes ces pâtisseries et ces croissants en si grande quantités aussitôt le matin.
-Tiens ma chérie, y’a des croissant tout chaud et d’autres petites choses, que le copain de ta sœur à apportés pour nous, il y’en a bien sur un pour toi, mais un seul !
-Mais t’en fait pas maman, Shell est une goinfre ! Il y’en as un deuxième et pleins de toasts si elle a encore faim ! dit Paloma en riant aux éclats.
Effectivement affamée et vraiment gourmande, j’ai pris deux croissants et un toast pour la route, je ne sais pas pourquoi mais je sens d’avance que cette journée va être redoutablement très longue. Il y’a mathématiques au programme de ce matin, qu’es ce que je hais les math… c’est quelque chose que j’ai renommé  »Mental Abuse To Human, » M.A.T.H.
-Bon je file ! Ael m’attends à l’arrêt de bus ! Je n’ai pas envie de le faire attendre !
Maman et Paloma me font un signe de la main et me souhaitent une bonne journée, je tourne alors rapidement les talons et me mets en route pour l’arrêt de bus, ou devrais-je dire, Ael. Rien que de penser à lui, des dizaines d’images de nous ensemble me remplissent à nouveau la tête, mais il y’a comme un problème… Ael est trop… comment dire… il n’est pas du genre à s’attarder sur les choses comme les sentiments amoureux, il est plutôt attirés par les math, la physique, la chimie, l’informatique, la robotique, et qu’il est peut-être même bien loin de se douter des sentiments que j’ai pour lui. Surement préfère-t-il la compagnie de calculatrices et d’ordinateurs plutôt que de la mienne. C’est surtout qu’Ael est quelqu’un de sage et passif. Il ne semble donc pas attirés par les femmes, ni les hommes, ni personne en fait… parler de choses plus intimes avec lui semble également compliqué tant il est discret et désintéresse. En pensant au fait que, peut-être, il ne pourrait jamais me voir, comme je le vois, je me sens nauséeuse et tremblante, je l’aime tellement, c’est une personne si brillante, je suis certaine que c’est quelqu’un comme lui qu’il me faut, il est également si sensible, et compréhensif, comment diable dois-je donc faire, pour qu’il me regarde ? Qu’il ne regarde que moi.

A peine ais-je permis à mon esprit de vagabonder quelques minutes, que déjà, je l’entends au loin m’appeler.
-Shell ! Hey shell ! Tu vas bien ? Me dit-il joyeusement, les maths de ce matin doivent le ravir.
J’arrive à mon tour près de lui, et je m’assois à sa gauche dans l’arrêt de bus. Je me sens un peu nerveuse, mais je réfléchis vite et formule une phrase bateau.
-S-salut Ael ! Tu vas bien ? Je ne t’ai pas trop fait attendre ?
-Non non, au contraire, tu as fait vite ! Mais, tu es prête pour les maths de ce matin ?
-Oh non, j’en ai fait des cauchemars, je ne veux pas aller en cours…
-Ne t’en fait pas Shellinka, je t’aiderai si tu veux.
A peine ces quelques mots prononcés, que je ne pouvais plus tenir en place, il allait prendre du temps en plus pour m’aider ! Lui qui d’ordinaire n’aide pas les gens, il est bien trop occupé à avancer tout seul. Je suis abasourdie par ce que je viens d’entendre.
-Oui ! Avec plaisir ! Dis-je très rapidement. Finalement, l’abus mental sur humain va m’être beaucoup plus agréable quelques temps. Pendant plusieurs minutes, Ael et moi discutons d’informatique et des nouveaux jeux-vidéos qui sortirons bientôt, de quel personnage nous choisirons et de ce que nous voulons au long terme dans le jeu. C’est un jeu basé sur la magie et la fantaisie, un monde où tout peut arriver, même des choses qui au premier abord paraissent insensée ou très étranges. Ce jeu qui nous as d’ailleurs été conseillé par Kastiel.
-Donc tu seras un sorcier ? Moi je voudrais être une personne plutôt proche des animaux, un genre de… prêtresse magique des forêts ?
-Tu en demandes trop Shell ! Il n’a pas ce genre de choix dans ce jeu ! Mais je te verrais bien archère elfe ! Et pas n’importe quel sorcier, un mage temporel.
-Un mage temporel ? Ça consiste en quoi ? Et c’est injuste ! Des prêtresses de la forêt, ça non, mais des mages  »temporel » aucun soucis. Dis-je en bougonnant dans mon coin.
-Oh ne fait pas cette tête, va. Je suis certain que tu trouveras ce que tu aimes.
-Oui bah, je vais être un barbare qui combat avec deux haches ! Et je tuerai tout ce qui se dresse sur mon passage.
Ael me regarde d’un air très étonné, ce que je viens de lui dire ne semble pas le convaincre.
-Je ne pense pas que cela t’irait, tu es une personne bien plus intelligente et précieuse, le rôle du barbare fou dangereux qui fonce sur tout ce qui bouge ne te correspond absolument pas.
Puis il se lève, tourne sèchement la tête et fait quelques pas en direction du bus qui approche. Ce qu’il vient de dire m’étonne énormément et me rend si joyeuse à la foi, qu’a t’il voulut dire par  »Précieuse » ? Est-il vexé ? Je veux dire, pourquoi part-il si soudainement en tournant la tête d’un coup ? Tant de questions qui restent sans réponse, car, je me dépêche et je m’apprête aussi à monter dans le bus qui approche rapidement.
Nous montons donc, dans le bus, et tout au fond du bus, nous voyons Kastiel se lever, et crier;
-Shell, Ael ! Vous allez bien ?
Kastiel, notre troisième ami de toujours est une personne à fort caractère. Il est d’ailleurs très opposé à Ael, celui-ci d’ordinaire très calme et très réfléchi, Kastiel est en revanche spontané, extraverti, franc, il n’hésite pas à se donner à fond dans tout ce qu’il entreprend. Il est capitaine de l’équipe de basket, et accessoirement président des clubs de sport, dans notre établissement.
Nous avançons vers la banquette arrière, et nous nous asseyons de chaque côté de Kastiel. Ael lui fait une accolade, puis Kastiel se tourne vers moi, je lui fais un câlin en signe de bonjour matinal.
-Je vais très bien, merci ! Mais devine ce qui terrorise Shell ?
-Oh non… Ael arrêtes… n’en parles pas d’avantages…
-Les maths ! Répond–il en rigolant. Mais ça va aller shell, il y’a cours de dessins juste après, tu adores cette matière, et puis c’est juste deux heures de math, ça va passer vite.
-Oui c’est vrai… mais j’ai la flemme d’aller en cours, j’en ai vraiment aucune envie la…
Kastiel et Ael me regardent étonnés. C’est vrai que hormis les cours de maths, d’ordinaire j’adore aller en cours, j’y passe du bon temps et surtout qu’Ael est dans ma classe et Kastiel n’est pas non plus trop loin de moi, il me donne un coup de main, de temps en temps, il me réconforte et me soutien énormément.
Les minutes passent, et depuis, personne ne parle, l’atmosphère est tendue, tout le monde as les yeux rivés sur le paysage qui défile. Un paysage principalement composé de forêt, de chaque côté, car notre petit village est dans la montagne. Les universités, les magasins, centre commerciaux et tout le reste sont à une heure et demie en bus d’ici. Et entre deux, il n’y uniquement que de la forêt et des ruisseaux. J’observe les arbres, et les feuilles verdoyantes et éclatantes de beauté. J’imagine une vie uniquement composée de nature et d’eau fraiche, une vie simple, sans contraintes ni attentes. Tant de merveilleuses images traversent mon esprit, et me délivrent de cet instant si pesant.
-On sèche les cours. Dit-il soudainement d’un ton ferme et décidé.
Ael et moi tournons la tête vers Kastiel avec des yeux écarquillés. Il m’a complétement déstabilisée et extirpé de mon instant de contemplation.
-Pardon, tu veux faire quoi ?
-Tu rigoles j’espère, je ne veux quand même pas louper mon cour de dessin.
Kastiel me regarde avec des étoiles dans les yeux.
-Mais tu n’aimes pas les maths, et tu as la flemme, et quand à moi, j’ai envie de me promener avec vous, les cours m’ennuient.
-Et moi, tout le mondes s’en fiche ?
-Oui, on s’en fiche, on sort d’ici.
Ni une ni deux, il nous prend par le bras instinctivement, nous amène près du chauffeur.
-Attends mais qu’es ce que tu fais ?! Kastiel !
Il ne nous écoute pas, il crie au chauffeur d’arrêter le bus d’urgence car Ael est malade et risque de vomir partout, c’est évidemment un mensonge, mais que ce gentil chauffeur écoute tout de même et fait immédiatement stopper le bus, par panique de probablement avoir du vomi partout. Nous descendons, donc tous les trois, et se retrouvons sur le bord de la route. Sonnés par la réaction impulsive et irréfléchie de Kastiel, nous nous regardons les uns les autres dans le blanc des yeux, jusqu’à ce que je craque.
-Tu es inconscient, Kastiel ? Tu sais pertinemment que nous allons louper la matinée entière là. Si tu veux faire l’idiot et louper les cours, ça te regarde mais ne nous embarque pas dans ta galère.
-Arrêtes, tu dis ça pour jouer la bonne fille devant Ael, plutôt que de me remercier de t’avoir sauvée des cours de maths, dit surtout que tu es heureuse de ne pas être allée en cours.
Peut-être qu’il n’a pas tort, mais je devais impérativement faire bonne figure en permanence devant Ael, qu’allait-t-il penser de moi, si je préfère effectivement vagabonder en forêt plutôt qu’aller en cours.
-Surement, mais en attendent nous avons de la marche à faire, beaucoup de marche. Dis-je exaspérée.
Au même moment Ael soupire, et met sa main sur son front, puis il tourne les talons et marche sur le bord de la route en direction de notre école. Je le suis silencieusement, et laisse Kastiel derrière.
-Mais sérieusement, vous n’êtes pas contents ? Grâce à moi vous venez d’en tout cas bien louper la matinée ! En plus il fait beau ! Venez, on va en forêt ! Mais attendez-moi !!!
Kastiel nous a finalement rejoints en courant et nous entamions ensemble, une marche de deux heures au bord de la route et de la forêt, sous un soleil éclatant.

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