Créé le: 26.12.2014
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Quand le vilain petit canard devint cygne

Fiction

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Du vilain canard au cygne!
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Quand le vilain petit canard devint cygne

Moi bimbo, le vilain petit canard, du moins c’était le surnom dont on m’affublait honteusement, depuis ma naissance!

À peine étais-je déjà né que mes parents, en me voyant, criaient d’horreur! Et par la suite, ils ont passé leur temps à se désoler, à ma vue!

Ils vivaient dans la honte d’être des parents d’un être tel que moi!

Heureusement pour eux, par la suite, très vite, ils ont eu un autre enfant, celui de leurs désirs et de leurs rêves, l’enfant parfait!

Moi bimbo, né d’un physique différent, qui ne ressemblait à personne, il faut dire que mon physique ne plaisait pas. Mais, ce n’était pas ma faute à moi si j’étais fait comme cela!

J’étais né avec ce physique-là, on ne m’avait pas demandé mon avis, et c’était peut-être mieux ainsi!

Personne n’était jamais satisfait de mon image, à part moi, on ne devait pas tous voir la même chose!

Je ne comprenais jamais la réaction de ceux qui posaient leur regard sur ma personne!

Moi, en posant mon regard sur ma propre personne, je n’avais pas de réaction particulière que je sache!

Tout de même, je pensais que les gens étaient trop nombreux à penser la même chose de moi, étrange n’est-ce pas, hein? Alors que faire?

Devais-je souffrir toute ma vie de n’être pas né dans un physique attractif?

Quel procès me faisait-on au juste, hein?

Après tout, je n’avais rien fait à personne, j’étais juste né sans qu’on me demanda mon avis, point! Non, je ne pouvais pas m’y résoudre!

Je ne comprenais pas qu’un entourage puisse mépriser un être parce que son physique ne lui plaisait pas et qu’il leur posait un problème!

Mais c’était quoi leur problème, à eux, hein! C’était quoi mon tort, à moi, hein?

Moi, le petit bien nommé Bimbo, j’étais toujours face à des insultes et à des moqueries de personnes en tous genres. Je devais souvent gérer des confrontations régulières d’injustices.

Eh bien, moi, le petit Bimbo, mon orgueil me donnait la force de tenir, non, ces gens-là ne gagneront pas, je ne leur ferais pas ce plaisir, me disais-je!

Je me disais aussi que tout cela n’aurait aucun impact sur moi, que j’allais me relever, que la colère serait mon monteur, que je ferais taire les murmures des fantômes du passé de gré ou de force, et qu’ils n’allaient pas m’abattre!

Alors, très tôt, j’ai décidé de m’inventer une vie imaginaire géniale et idéale! Je me devais de me construire un destin magnifique!

Je ne serais pas victime à vie, foi de canard! Je ne serais pas leur victime, je vais vivre ma vie comme si je devais mourir demain!

Moi, le petit Bimbo, je me posais quand même des questions auxquelles je n’avais pas de réponses.

Rejeté de tous, moqué de tous, qu’avais-je donc fais à tous ces gens pour ne qu’on ne m’acceptât pas comme je fus? J’eusse bien voulu moi qu’on m’acceptât d’emblée comme tout le monde!

De quoi étais-je coupable, de mon physique ingrat? De ma naissance? Qu’avais-je fais pour mériter tout cela, et tant de haine!

En tout cas, moi, je savais que je n’avais rien fais, je n’avais rien demandé!

J’ai donc dû grandir entre les moqueries, les insultes, les peines et les pleurs, mais, j’étais imperméable à tout cela!

Je suis resté silencieux, je n’ai jamais plié, mais dans ma tête, je me préparais à partir dès qu’une opportunité se présenterait, quitte à la créer moi-même, cette opportunité!

Ce qui arriva d’ailleurs très vite!

Un beau jour prenant mon envol, je parcourus le monde, grâce à un concours de chant que j’avais remporté haut la main!

D’ailleurs, tout le monde fût très surpris de découvrir que j’avais une très belle voix!

Mon école qui organisait une kermesse avait invité quelques personnes et élèves d’une autre école, d’un pays voisin, avec laquelle l’école était en jumelage.

Le spectacle était très beau, et à la fin de la kermesse, je remportai le concours de chant suite aux votes du jury venant du pays voisin, qui avait fortement apprécié ma prestation.

À la fin de la kermesse, l’une des personnalités du jury vint à ma rencontre, pour me parler et surtout s’entretenir avec mes parents, à qui elle fit une des plus belles propositions!

Je pressais mes parents d’accepter et ceux-ci ne se firent pas priés, trop contents et soulagés d’être débarrassés de moi!

Je n’en revenais pas!

Dans ce patelin, personne ne m’aimait, personne ne me respectait, on me sous-estimait, on me méprisait, et là, un inconnu venu découvrir de nouveaux talents, me choisissait!

Oh diable! Quelle misère! Quelle galère! Ça grondait! Ça bruissait!

Mais le choix était fait et malgré des pressions intenses, je fis mes bagages sans me faire prier et je partis sans regret, mais alors aucun!

Alors avec mon nouveau pygmalion, je fis un long et très beau voyage!

Ce fût d’abord un voyage au fond de moi, pour apprendre à me connaitre, pour apprendre à m’accepter et ce fut le plus beau des voyages!

Ah la découverte de soi, de trésors cachés en soi!

Et dire que j’avais tout cela en moi sans le voir, sans le savoir!

J’ai découvert des images contraires à ce que mon entourage me renvoyait sans cesse!

J’ai découvert les vraies images de moi, par l’effet que je produisais grâce à ma voix!

Mon talent m’avait transformé ou c’était le nouveau regard des autres qui m’avait transformé, je ne savais pas trop!

J’ai pour moi, l’estime de soi, et aucune image négative des autres ne pourra changer cela!

Finalement, tout n’était qu’une question de point de vue, j’étais exceptionnelle au milieu de gens ordinaires!

Grâce à mon talent, j’ai beaucoup voyagé, j’ai beaucoup appris et j’ai beaucoup relativisé!

Quelle chance, oui, c’est une chance, je suis différent!

Moi, le petit Bimbo, le vilain petit canard de son patelin, j”étais devenu un beau cygne, et j’avais accumulé de nombreuses récompenses et distinctions!

Tout le monde m’admirait, me citait en exemple, m’applaudissait et voulait me ressembler!

Même dans mon ancien patelin, je faisais désormais l’unanimité et la fierté de tous, les parents y compris, à croire qu’ils avaient tous perdu la mémoire!

Commentaires (2)

We

Webstory
14.05.2016

Scribaland, notre webwriter le plus prolifique avec 71 petites histoires savoureuses de vie quotidienne.

André Birse
23.02.2016

Chère Scribaland, on ne vous lit plus. C'est dommage. Vos textes appellent à leur propre continuité. C'est ce que je me dis en vous lisant avec plaisir. André Birse.

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