On retrouve nos personnages prisonniers d'un psychopathe....
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Jean-Rodolphe Devantou sortit de l’église St-Jean Baptiste de Chabeuil de mauvaise humeur. Il n’aimait pas ce nouveau curé. Ses prêches appelant à l’ouverture, à l’accueil, à la solidarité, ne faisaient que l’exaspérer. Il regrettait l’époque où son grand-père oeuvrait ici-même pour l’organisation de retraites catholiques traditionnalistes qui regroupaient des foules de croyants, fervents défenseurs de l’occident chrétien et de la tradition.

 

Mais bon, il n’avait pas le choix. Il n’avait jamais manqué la messe dominicale et tant pis si cette église moderniste et décadente était tout ce qui lui était offert aujourd’hui. Au moins, il remplissait ses obligations tout en regrettant que le pape lui-même tendait aujourd’hui la main aux divorcés et, quelle abomination, même aux homosexuels.

 

Il fréquentait aussi, un dimanche sur deux, une église évangélique implantéee dans la région par le fils d’un militaire américan originaire de l’Alabama, un Etat que l’on peut situer dans la fameuse « bible belt » ( « ceinture biblique ») où les partisans du Tea Party et autres conservateurs ont le vent en poupe. Le grand-père du pasteur américain avait été séduit par la beauté de la région à la fin de la deuxième guerre mondiale. Trois ans plus tard, il y avait acquis une résidence secondaire  et était venu s’établir là à sa retraite. Le fils, retourné faire fortune aux Etats-Unis, décida de revenir en France au décès de son  paternel, convaincu que Dieu l’envoyait évangéliser cette Europe qui tombait peu à peu dans l’athéisme. Il avait donc repris la maison de son père, avait loué un local en ville de Valence et s’était lancé, avec des dons provenant des Etats-Unis, dans la création d’une paroisse qui rencontrait un succès très mitigé et qui survivait plus grâce à la fortune de son fondateur et aux dons américains qu’aux cotisations de nouveaux adeptes.

 

Jean-Rodolphe adhérait pleinement aux vues de cette église sur la création, la morale sexuelle, l’esprit missionnaire et cette odeur de défense de l’Occident chrétien, sur la trop grande tolérance que les églises officielles protestantes et catholiques afffichaient face aux libres penseurs et aux autres religions jugées envahissantes. Mais il avait besoin de sa messe, les cérémonies évangéliques manquant à son goût de mytère et de panache.

 

La cinquantaine bien sonnée, Jean-Rodolphe était veuf et sans enfant. Dieu n’avait pas voulu qu’il puisse procréer, de méchants oreillons l’ayant depuis son enfance déjà, privé de la possibilité de perpétuer son nom. Il avait perdu simultanément son épouse, sa mère, sa belle-sœur, une tante et une amie de cette dernière, toutes décédées tragiquement lors d’un départ en vacances. Jean-Rodolphe avait toujours jugé futile et inutile ce genre d’engouement pour la plage, le soleil et ce qu’il considérait comme un hédonsime coupable et porteur de tentations perverses. Il voyait presque dans ce terrible accident, une punition divine pour cette faiblesse et ce relâchement de la morale qui consistait à étaler son corps au soleil, offert aux regards concupiscents de tous les touristes et surtout, de tous les pervers diaboliques qui hantaient ces lieux d’oisiveté organisée.

 

Jean-Rodolphe habitait une maison isolée sur les hauts de Peyrus, un village à quelques kilomètres de Chabeuil. Depuis son veuvage, il vivait seul avec son cousin de dix ans son cadet, dans cette immense bâtisse et ne recevait jamais personne. Même le facteur n’entrait pas.

 

Il avait recueilli son cousin à la mort de sa tante, survenue en même temps que celles de son épouse et de sa mère. La tante de Jean-Rodolphe était devenue veuve très jeune et avait élevé tant bien que mal ce fils simple d’esprit qui avait passé une bonne partie de sa jeunesse en institutions psychiatriques. A la mort de sa mère, Jean-Rodolphe avait sorti son cousin de l’institution où il se trouvait et l’avait accueilli, lui confiant de petits travaux d’entretien et de ménage. Yann, le cousin, admirait et craignait à la fois Jean-Rodolphe et lui obéissait aveuglément, appréhendant les coups de ceinture quand il n’agissait pas de manière conforme et espérant les permissions de descendre au village, de regarder la télévision, de jouer sur le téléphone portable ou l’ordinateur que Jean-Rodolphe lui prêtait parfois.

 

Les quelques contacts que Jean-Rodolphe avait dans le village se résumaient à de rares apéritifs partagés à l’estaminet du coin ou à quelques mots échangés quand il croisait quelqu’un dans les rues de la localité.  Il était vu comme un original un peu bourru mais courageaux et dévoué qui avait pris en charge son cousin handicapé et rendait régulièrement visite à son père atteint de démence sénile.

 

Natif de la Drôme, il avait grandi à Chabeuil puis s’était engagé dans l’armée. Ancien militaire de métier en Guyane, il avait été écarté d’une carrière dans la « grande muette » pour propos racistes et propagande religieuse, mais surtout pour  son incapacité à travailler en équipe et à collaborer avec ses collègues. Rentré en France, âgé alors d’une quarantaine d’années, il avait acquis cette maison de Peyrus, distante de seulement quelques kilomètres de celle de sa mère et sa tante. A leurs décès, il avait vendu la propriété familiale dans laquelle elles vivaient  ensemble et accueillaient Yann, son cousin, quand il rentrait d’institution pour les week-ends et les vacances.

 

Jean-Rodolphe avait trouvé un emploi de voyageur commercial pour une fabrique de café sise à Valence et ne revenait chez lui qu’une à deux fois par semaine, son secteur commercial couvrant une partie de l’Isère, de la Haute-Savoie et même parfois de la Suisse francophone.

 

A chaque retour, il rendait visite à son père placé dans un home à la périphérie de Valence. C’était un rituel immuable : il arrivait en fin de journée, en général aux alentours de 18 heures et apportait à son père du nougat et des gitanes papier maïs qu’il s’efforçait de dégotter dans les rares tabacs qui en vendaient encore. Il s’asseyait à côté du fauteuil dans lequel son père regardait par la fenêtre d’un air absent. Il se laissait remercier par les « merci monsieur, c’est bien aimable à vous » que proférait son géniteur avant de se lancer dans un monologue où passaient pêle-mêle les faits divers régionaux et les dernières nouvelles du Front National dont Jean-Rodolphe était un fervent partisan. Après quoi, il reprenait le chemin de sa maison là-haut, à l’orée de la forêt et au sommet de la colline, loin du vacarme et des turpitudes de la modernité.

 

Quand il arriva à la maison. Yann repeignait la barrière blanche qui entourait la propriété. Ce dernier salua Jean-Rodolphe d’un grand sourire, lui dit que la daube mijotait et qu’ils pouraient passer à table sous peu. Jean-Rodolphe le remercia et lui dit qu’il serait prêt d’ici un quart d’heure.

 

Il passa dans son bureau, alluma l’ordinateur, vérifia son courrier puis ressortit et dévala les escaliers jusqu’au sous-sol. Il s’arrêta devant une imposante porte de chêne munie d’un guichet semblable à celui d’une cellule de prison et d’un œilleton pareil à ceux qui équipent les portes des appartements dans bon nombres d’immeubles.

 

Il avait aménagé ce petit logement au sous-sol de sa maison il y a trois ans, juste après la perte de ses proches, avec le dessein déjà d’y loger trois personnes précises qui étaient enfin toutes arrivées en ces lieux. Ses trois hôtes discutaient, assis chacun sur leur matelas. Ils avaient l’air las, découragés, fatigués. Il faudra peut-être renouveler le stock de livres et de DVD se dit Jean-Rodolphe, histoire de les distraire un peu et de les maintenir vivants et lucides en attendant le grand jour, d’ici deux ans environ.

 

Il avait mis plusieurs mois, d’abord à découvrir leur identité, puis à les localiser : c’est l’un des grands avantages d’internet que de presque transformer en jeu d’enfant des recherches qui autrefois auraient pris des années sans forcément aboutir. Ce fut un peu plus fastidieux d’organiser l’ élimination des conjoints et les enlèvements. Yann l’avait secondé pour des tâches mineures et continuait de le faire. Le cousin savait que c’était un secret à ne pas dévoiler sous peine non seulement d’être éliminé physiquement mais en plus de voir son âme vouée aux gémonies et brûler en enfer.

 

Jean-Rodolphe lui avait expliqué que ces gens étaient des envoyés de Satan et que le Très Haut les avait appelés, lui et son brave cousin Yann, pour éliminer une partie de ces suppôts de Satan pour les empêcher de nuire et afin de tenter d’obtenir le repentir de leurs conjoints et leur rédemption par la souffrance que constituait leur enfermement. Négliger leur surveillance c’était négliger les desseins du Seigneur de même qu’éventer ce secret ouvrirait la porte à l’intervention de la police et d’une justice également diabolique et dévoyée selon Jean-Rodolphe.

 

Tout s’était déroulé comme prévu.

 

Il avait repéré et filé Matteo pendant près d’une semaine. Quand Matteo était parti en montagne, il l’avait suivi jusqu’à la place de parc et avait eu tout le temps de choisir tranquillement le virage par lequel le jeune homme passerait immanquablement sur son trajet de retour ainsi que le lieu où parquer son véhicule, où s’embusquer pour avoir les meilleurs chances de réussir son tir sans être vu. Jean-Rodolphe était chasseur, bon tireur et n’avait pas manqué sa cible. Il était ensuite descendu jusqu’à la voiture accidentée, avait épinglé son billet sur la chemise du jeune homme et prit le temps de filmer le corps avec son téléphone portable. Yann l’attendait dans son propre véhicule et devait klaxonner si quelqu’un survenait. Ce ne fut pas le cas.

 

Il avait ensuite attendu près de trois mois en raison d’obligations professionnelles mais aussi pour mieux se préparer et retarder le plaisir de l’enlèvement.

 

Il avait alors pris quelques jours pour surveiller la jeune femme et attendre le moment opportun pour agir. Le jour-même, il avait juste eu quelques craintes que l’amie d’Alicia ne réagisse trop vite quand  elle réaliserait que la jeune femme faisait décidément trop long aux toilettes ou qu’un contractuel ne traîne autour de sa voiture parquée à l’arrière du café. Sorti de la ville de Sion, il avait couché Alicia dans le coffre de son break et avait passé la douane à St-Gingolph , à une heure de pointe où les douaniers se contentent de regarder passer les frontaliers pendulaires en route vers leurs foyers mais il avait aussi choisi cet itinéraire pour éviter Genève et le risque accru de contrôles que comportait le passage par cette ville.

 

Pour Pierre et Ornella, ce fut plus serré. Il avait compris que le jeune médecin emmenait une famille d’africains pour une destination vraisemblablement assez lointaine au vu des bagages qu’ils trimballaient avec eux. Il attendit donc devant le domicile du jeune couple et décida d’agir une fois la nuit tombée.  La jeune femme rentra à son domicile aux environs de 19 heures en compagnie d’une amie qui ne quitta les lieux que vers 21.30 h. La jeune femme s’installa alors dans un transat, sa tablette numérique dans les mains.  Profitant de cette possibilité qui lui était donnée d’agir sans quitter les buissons derrière lesquels il planquait depuis des heures, il visa, tira et vit la jeune femme sursauter, lâcher sa tablette, sa tête partant en arrière contre le dossier de la chaise-longue, une tâche de sang apparaissant à la hauteur du cœur.

 

Il filma de loin le corps affalé et voulut se rapprocher mais l’arrivée impromptue du jeune médecin l’empêcha d’aller vérifier sur place que son tir avait bien été fatal à la jeune femme. Il rejoignit sa voiture parquée sur un petit chemin forestier parallèle à la route d’accès, où l’attendait Yann qui tuait le temps en jouant, le son coupé, sur le téléphone de son cousin. Il entendit l’hélicoptère et les sirènes des voitures de police. Il demeura immobile dans sa voiture jusqu’à ce que tout le monde soit reparti et que le silence soit retombé. Puis il  se munit du flacon de chloroforme, d’une serviette éponge, d’une cordelette et regagna les abords de la maison, vérifia que tout était calme et se cacha dans la cabane à outils du jardin en attendant le retour de Pierre.

 

Plus tard dans la nuit, quand le jeune médecin arriva à son domicile, il n’eut aucune peine, vu l’état de fatigue et de stress de sa victime, à le surprendre, le rendre inconscient et le porter jusqu’à son véhicule avec l’aide de son cousin. Ils l’installèrent, comme ils l’avaient fait pour Alicia, dans le coffre sous des couvertures et passèrent la douane quelques heures plus tard, au petit matin, à Vintimille d’où ils prirent la direction de Marseille puis du Nord pour arriver à Peyrus dans la journée.

 

Avec Ali et Josepa, le même scénario, à peu de choses près, se répéta à l’identique. Les quelques jours qu’il passa à Fribourg lui permirent sans problème de repérer les lieux, suivre le couple et trouver une opportunité de passer à l’action. Jean-Rodolphe dut punir Yann et le priva de jeux électroniques et de télévision pendant deux jours pour avoir tardé à se débarasser du téléphone portable de la jeune femme, ce qui eût pu contribuer à les faire repérer s’il n’avait pas réagi immédiatement.

 

Aujourd’hui, il y avait maintenant une semaine qu’ils étaient enfin tous les trois ses hôtes, ( il trouvait le mot prisonniers peu élégant ) et il était temps de leur expliquer la raison de leur séjour ici, de raviver la douleur de la perte de leur conjoint et de leur infliger l’angoisse inhérente à la perspective d’attendre la mort en souffrant, comme lui, pendant deux ans.

 

Il descendit au sous-sol, ouvrit le judas et pour la première fois leur parla à visage découvert. Il jeta un tonitruant « Mesdames, Monsieur, un peu d’attention s’il vous plaît ! ». Le temps que Pierre, Alicia et Josepa se redressent et tournent la tête vers l’entrée de la pièce, il commença son monologue :

 

–       Maintenant que vous êtes tous réunis chez moi, je vous dois quelques explications. : vous vous êtes rendus coupables d’un forfait diabolique qui m’a tellement fait souffrir ces deux dernières années que, sans le secours du Très Haut, cette douleur m’aurait été fatale.

 

–       Mais… protesta Pierre.

 

–       Taisez-vous ! Vous êtes coupables et je ne veux rien entendre de plus.

 

–       Mais vous êtes fou ! Quoi que cela puisse être nous ne sommes en rien responsables de ce qui vous est arrivé. Je compatis à votre douleur tout comme certainement ces deux dames ici présentes. Nous ne vous connaissions pas et nous ne nous connaissions pas non plus avant que vous nous enleviez pour nous enfermer ici. Réfléchissez bon sang !

 

–       Ne me traitez jamais de fou ! Plus jamais ou alors je serai obligé de sévir ! Je ne suis que la main de Dieu dans le châtiment que vous méritez. Et pour que vous preniez vraiment conscience de vos actes, je veux que vous souffriez comme moi, pendant deux ans, de la perte d’un être cher. C’est la raison pour laquelle j’ai du malheureusement, paix à leurs âmes, abréger le passage ici-bas de vos conjoints respectifs.

 

Sur ces mots, Jean-Rodolphe ouvrit la porte, son fusil bien calé contre la hanche et dirigé vers ses prisonniers. Il appela Yann, qui apparut lui aussi pour la première fois sans cagoule, lui tendit une clé USB et lui demanda d’aller la brancher au téléviseur qui équipait la geôle de Pierre, Alicia et Josepa.

 

–       Regardez maintenant !

 

La vidéo qui apparut ne dura qu’à peine une minute. On y voyait tout à tour Matteo, Ornella et Ali inanimés et l’on distinguait les 3 impacts sanglants dans la tête des deux hommes et sur la poitrine de la femme.  Le premier était effondré sur le volant de sa voiture, la deuxième gisait sur une chaise de jardin et le troisième était étendu sur le sol de ce qui apparaissait comme un salon richement meublé.

 

–       Alors, vous me croyez maintenant ? La différence pour vous est que vous devrez attendre deux ans avant de retrouver vos proches au paradis. Si toutefois Dieu miséricordieu vous en donne l’accès. Je veillerai à ce que vous soyiez bien nourris, que vous ne manquiez de rien sur le plan de l’hygiène et je vous laisse même des distractions avec ces nouveaux DVD et ces nouveaux livres que Yann va venir vous apporter dans quelques minutes.

 

Jean-Rodolphe se retira à reculons, le fusil toujours pointé sur ses « hôtes » qui restaient trop abasourdis et sous le choc pour pouvoir émettre le moindre son. Peu après, Yann posa deux caisses de livres et de films sur le sol et se retira aussitôt en verrouillant la porte derrière lui.

 

Il regagna son salon, s’affala dans un fauteuil et alluma la télévision. Yann tenta un mot pour suggèrer de passer à table mais il se fit rembarrer sèchement par un Jean-Rodolphe visiblement contrarié qui focalisa son attention sur le journal télévisé.

 

Dans la pièce au sous-sol, personne ne disait mot. Josepa fut la première à fondre en larmes, Un chagrin immense, désespéré, impossible à maîtriser la secouait du tréfond d’elle-même et les larmes lui apparaissaient comme le seul moyen de ne pas se sentir partir en miettes. A quelques secondes d’intervalles ce fut Alicia qui fit de même, suivi de peu par Pierre. Ils se rapprochèrent et se tinrent enlacés, silencieux, leurs trois corps secoués de sanglots et accrochés les uns aux autres comme à une bouée.

 

******

 

Au même moment, Luca se rappela qu’il devait appeler Hanspeter et Lucien. Aucune piste n’avait émergé de toutes leurs recherches et il désespérait de trouver une solution à ces meurtres et ces disparitions reliés par ce seul billet mystérieux qui n’avait rien livré d’autre que sa provenance, un papier de fabrication française, et le fait que son auteur avait utilisé des gants de latex.

 

La conférence téléphonique avec ses deux collègues suisses n’apporta rien de nouveau. Si le voyage commun des trois couples vers les Baléares sur le même vol, était un fait avéré, aucune information exploitable n’était ressortie tant des entretiens avec leurs collègues espagnols qu’avec les hôteliers ou le personnel navigant de la compagnie aérienne. Les enquêtes menées auprès de la famille et des amis des deux disparus en Suisse ne laissaient apparaître aucun ennemi identifiable à part, peut-être, l’extrême–droite ou les terroristes islamistes que tant Matteo qu’Ali détestaient mais sans pourtant avoir des activités militantes dans ce sens-là.

 

Bref. L’enquête était dans une impasse et ils décidèrent de ne se rappeler qu’en cas d’apparition de faits nouveaux permettant de faire avancer l’enquête de façon significative.

 

( à suivre au chapitre 6)

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