Créé le: 08.05.2025
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Le vieux loup de mer
Un homme solitaire part vivre en mer sur un vieux voilier. Avec le temps, il s’éloigne de tout, oublie son passé et même son nom, ne vivant plus que dans le silence des vagues et la compagnie d’animaux marins.
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L’homme était un solitaire qui n’avait pour seule compagne, la mer. Son voilier, un petit bateau au bois fatigué et aux voiles usées, était porté par les vents. Il n’avait plus de destination, seulement l’horizon comme guide. La mer était son monde.
Si vous lui demandiez à quel moment il a décidé d’embarquer sur un voilier et de naviguer en solitaire. Tout ce qu’il savait, c’est qu’un jour, alors qu’il était assis sur un banc, vers le port de Walvis Bay, un vieux marin lui a proposé ce bateau, il était devenu trop âgé pour naviguer et n’avait pas envie de laisser mourir son bateau sur une plage, comme ceux de la Skeleton Coast . Il a accepté, par compassion pour ce vieil homme. Et c’est ainsi qu’il a commencé à naviguer.
D’abord de courtes destinations, histoire de se rendre compte si le fait de naviguer, quelques jours, quelques semaines ou plus allait lui correspondre et lui plaire.
Il y a pris goût, au début il partait quelques semaines de temps à autre. Il découvrait la côte namibienne. Puis il a allongé le temps de rester en mer.
Un jour quelqu’un, le rencontrant sur le quai du village de son enfance lui demanda le pourquoi il restait aussi longtemps loin de chez lui. La question resta sans réponse. La vrai raison du pourquoi il a continué à sillonner les mers, il ne s’en souvenait plus. Trop de temps est passé, avait-il eu un désir d’évasion, de découverte ou simplement une recherche de silence.
Au début, il scrutait parfois l’horizon, espérant apercevoir une autre voile, une autre forme de vie.
Les jours passaient, se mêlant les uns aux autres, dans une infinie répétition, dans des tons monochromes, le bleu du ciel et le bleu de la mer. Le temps semblait flou. Les heures et les jours se confondaient. Chaque matin, le soleil se levait sur une mer d’indifférence, et chaque soir, il se couchait dans un silence absolu.
Ses cheveux et sa barbe avaient peu à peu poussé, devenant une crinière sauvage. Son visage s’était transformé en un vieux loup de mer. Il n’avait plus d’envies, plus de besoins, sinon celui de se laisser emporter par les vagues, d’une journée à l’autre. Le vent soufflait une douce mélancolie.
Il avait seulement la présence d’un pélican qui venait chaque jour lui rendre visite et partager quelques poissons qu’il aurait pêché. Des dauphins ou des phoques venaient parfois rompre la monotonie de son existence. Ils apparaissaient par groupes, dansant autour de son voilier. Des présences douces et réconfortantes qui lui permettait de ne pas sombrer totalement dans l’oubli.
Puis, il arrivait que la mer devienne calme, presque morte. Une surface lisse, d’un bleu profond et froid, où rien ne bouge, où même le vent semble avoir cessé d’exister. C’était dans ces moments-là qu’il se sentait le plus seul, accablé par l’infinité du silence. Ses pensées se mêlaient aux brises légères et parfois il se surprenait à parler à voix haute, comme pour s’assurer qu’il existait encore.
Un jour, alors qu’il se tenait à la barre, il se rendit compte qu’il avait oublié son propre nom. Le nom n’avait plus d’importance. Il n’était plus qu’un marin parmi d’autres, perdu parmi les vagues et les cieux. Peut-être que le nom qu’il portait n’était qu’un poids de plus à laisser derrière lui.
Le soleil se couchait lentement, teintant l’horizon de teintes oranges et rouges. Le ciel se parerait bientôt de mille étoiles. Au fond de lui, il se disait que peut-être un jour, il serait englouti par les vagues, englouti sans bruit, simplement avalé par l’infini.
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