Un psaume à la gloire du tabac ? Que pourrait-on imaginer de pire aujourd'hui? Alors que (presque) tout paraît permis... sauf le tabac ? Et bien, justement...
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Il m’arrive comme à Mishima d’aspirer à la pureté, d’aimer l’air sec des montagnes et l’eau claire des roches. Mais j’aime aussi la fumée du tabac, les vapeurs du vin et du café.

Aujourd’hui, fumer est une habitude dégoûtante, une souillure que l’on s’inflige et que l’on impose à autrui. Il faut être responsable, de soi et des autres. Cesse de te détruire, disent-ils, nous pouvons t’aider. Leur bonté ne nous laissera jamais en paix.

Je hais vos sacrifices, et l’odeur de votre encens m’est une abomination, dit le Seigneur. Et moi, je déteste leur sollicitude ; du fond du cœur ils se réjouissent de ma mort, qu’ils souhaitent la plus horrible,  la plus répugnante possible. Et eux s’étouffent dans leur bile.

Mais la fumée du tabac forme des volutes, qui au soleil sont du bleu le plus attendrissant ; et qui le soir, dans la lumière artificielle, sont d’un brun chaud un peu roux. Je les regarde se déployer au son de la musique d’Armstrong et je n’ai plus de colère, même contre ceux qui veulent faire le bien.