ABRACADABRA : Le maître n’est jamais seul... Dans l’abîme, la magie peut parfois vous jouer des tours.
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Une nuit banale, où le temps semble avancer au ralenti, j’ai ouvert le coffre. Il était habillé de cette belle poussière de souvenirs qui hante mon sommeil. J’y ai pris un livre : le livre que maman me contait lorsque j’étais petite, et que je ne savais pas encore que le mensonge existait. Une écriture dorée décrivait un Maître, et les métaphores n’oubliaient pas de présenter joliment un Magicien. Lui, il n’a pas de cage, ni de cœurs rouges sang qui compressent mes poumons. Le magicien possède une baguette magique qu’il brandit à sa guise. C’est comme une cage, mais sans barreaux… c’est comme des cœurs, mais sans couleurs… Les métaphores qui dansent autour du magicien le rendent discret et même délicat. Pourtant… il n’offre qu’illusion. Dans les livres, nous l’oublions bien trop souvent. Et oui, il est majestueux le magicien, mais tellement prétentieux. Dans ces yeux remplis de fausses étoiles scintillantes, il donne naissance aux vrais mensonges. Vous connaissez ? Ce sont ces illusions qui hâtent nos songes et qui pourtant, nous bercent enfant.
Un maître, un magicien… qui peut encore errer dans les histoires de mon enfance ? Ces histoires qui me faisaient rire, ces histoires qui me faisaient rêver et parfois même dormir ? Aujourd’hui, je ne ris plus et je ne rêve plus. Un maître a brisé mes nuits et le magicien me l’a confirmé : les rêves n’existent pas. La nuit j’entends des bruits : le maître joue du violon et le magicien ricane près du pont : tout se brisent… Petite j’aimais la magie, mais aujourd’hui, je maudis ces belles baguettes gorgées d’illusion !
Le maître commence,le magicien termine, et moi : Je referme le coffre.

(Extrait 203-1)
Sila P.N. 🎀